Kylian Mbappé a accordé une interview à l'émission "Clique", diffusée ce dimanche sur Canal+. Retranscription de ses propos.
Les critiques : "J'ai été décris comme super mature. Parfois les messages, c'est sans parler. Dès fois j'envoie des messages malgré moi. Les gens nous voient comme des robots. Il y a un cercle robotique qui veut ça. Quand tu vas plus loin, on est des êtes humains comme tout le monde. Les gens nous critiquent et nous encensent."
Ce qui se dit sur lui en France : "Les critiques? C'est un plus un effet boomerang, quand ça tape sur tes proches. Je n'ai pas de contact avec la télévision française ici. Je ne regarde pas. C'est plus mes proches qui regardent et qui m'en parlent. Je voulais vraiment découvrir quelques chose ici. J'ai mis ma concentration là dessus (...) Je sautais dans l'inconnu, même si je parlais la langue. La culture, ça s'apprend. J'ai beaucoup insisté sur l'adaptation en arrivant. Ma carrière est un long fleuve d’inconnus."
Le voyage à Stockholm : "J'ai été surpris. Je suis toujours surpris d'ailleurs. Ce sont des choses qui débarquent que tu ne vois pas venir. Je n'ai rien reçu, pas de convocation. J'ai lu la même chose que tout le monde. Le gouvernement suédois n'a rien dit. Je ne suis pas concerné (...) C'est juste de l'incompréhension. Ça ne m'a pas pesé, car je ne me suis jamais senti concerné. Il y a beaucoup de bruit, mais j'ai toujours eu la même intention, c'est de me concentrer sur mon métier et voir comment ça va se terminer."
Un voyage à éviter : "Ce n'était même pas une soirée. J'ai eu cinq jours de libre, j'ai décidé de partir. Je devais aller ailleurs, mais le coach m'a dit va dans un endroit moins exposé. Ça se passe bien, je suis tranquille. Avant de partir, il y a cette photo en sortant du resto qui sort. Il y avait pleins de pesonnes prêtes à m'accueillir pour le départ, pleins de journalistes…"
L’amour : "J'ai déjà été amoureux, j'espère que je le serai encore. J'ai été construit pour vivre ces moments, mais la personne à côté n'est pas forcément programmée."
La pression environnante : "Depuis que j'ai 14 ans, tout le monde me disait que j'allais être grand. Mais quand tu es grand, parfois tu te sens petit. Le public de foot est très versatile. C'est bien ou c'est pas bien, c'est toujours la même question."
Les erreurs : "Pas forcément, que des prises de paroles. J'aurais pu tout faire différemment. Si j'avais pu, il y a pleins de choses que j'aurais pu changer. Des trucs graves ou pas graves."
Son engagement sur des sujets de société : "Ma France à moi, c'est une France remplie de mixité, où on impose pas aux jeunes ce qu'ils doivent être. J'ai grandi avec nos différences à Bondy. A Monaco, j'ai connu une autre culture. Après, j'étais Kylian, et quand tu es connu, on t'accepte de toute façon. Mais j'ai toujours voulu m'exprimer en tant que citoyen. J'ai un point de vue, sauf qu'il est repris par des millions de personnes."
Son amour pour l’EDF : "L'équipe de France a toujours été le plus haut grade du football. Mon amour de l'équipe de France n'a pas bougé. Oui, ça me manque, parce que ça fait longtemps que je n'y ai pas été. En septembre, j'ai demandé au sélectionneur de ne pas y aller. Je venais d'arriver à Madrid. J'avais eu des vacances super courtes. Le coach a insisté pour que je vienne, ça ne s'est pas très bien passé. Mais ça reste l'équipe de France. Après en octobre, j'étais blessé. Moi, je n'étais pas dans ces discussions, ils parlaient entre staffs. Le coach m'a dit que c'était mieux qu'il ne me prenne pas. Ensuite, il y a eu novembre. Mais je ne peux pas dire. C'est une décision du coach, je me range derrière lui. Je respecte sa décision. C'est lui le boss. Je voulais y aller, mais je ne peux pas dire pourquoi je n'ai pas été appelé."
Le calendrier trop saturé : "J'ai une vision différente. Vous voulez qu'on joue, on va jouer. Mais on n'a pas de tranche de récupération. C'est vous qui décidez. Je veux toujours les jouer. Donne nous de la récupération. En NBA, il ont quatre mois de vacances. Nous on part deux semaines. A la fin des deux semaines, ils t'analysent au scalp. La deuxième semaine, tu recommences à courir, ce n'est pas des vacances."
Son Euro manqué : "A l'Euro, j'ai pété mon nez, j'étais fatigué. J'ai voulu rester parce que tu donnes tout pour l'équipe de France. Mais c'était épuisant. Je suis parti en vacances direct moi. Je n'ai pas attendu. Le temps était déjà compté parce que j'avais ma présentation à Madrid. Et après, je suis parti en vacances."
Le Real Madrid : "J'ai toujours rêvé du Real Madrid. Je ne sais pas quand ni comment mais je savais que j'allais jouer ici. J'ai une bonne mémoire visuelle. La veille de la présentation, il y a eu 3h de briefing, j'ai dû faire la traduction à ma mère et mon père. C'était fatigant. Le lendemain, tu as un premier contact humain avec les gars, j'ai rencontré le coach. Après on va au Bernabéu, Zizou est là, le public t'accueille comme un roi. Le président parle pour toi…"
Ses différents avec le PSG : "Le PSG, le club a énormément compté pour moi. J'ai fait sept années, c'est un endroit super intense, dans le bien et le pas bien. J'ai passé sept années extraordinaires. Peut-être que l'erreur que j'ai faite, c'est que j'ai tout confondu. J'avais des conflits avec des gens, je défendais mes droits de joueur, mais ça ne représentait pas le club. Je n'ai jamais tout mélangé avec les joueurs, les gens au Campu, les gens du staff. Avec les supporters, j'aurais pu être plus expressif. Ils se disent Kylian s'en fout. Ils pensent que c'était un passe-temps avant d'aller à Madrid. Je regarde encore les matchs du PSG. Je connais par coeur le club. Quand ils perdent, je sais à quel point c'est difficile. Il faut parler du PSG, parce que c'est le club qui fait vendre. C'est le PSG qui donne à manger à tout le monde. J'ai toujours gardé cette attache avec le PSG. C'est une relation qui ne se coupe pas comme ça."
Le PSG va-t-il gagner la LDC ? "Je regarde toujours les matchs du PSG, j'ai joué 7 ans là-bas. Je sais très bien dans quel état d'esprit sont les joueurs, comment c'est difficile parce que tout le monde va chercher la petite bête avec cette obsession de la Champions League. J'ai toujours gardé le contact avec le PSG. Si le PSG va gagner la Champions ? Pour l'instant, je m'espère pas parce que je veux la gagner. Dans le futur, j'espère qu'ils gagneront parce que les gens ont beaucoup souffert. Mais pas maintenant, parce que je dois la gagner. Mon histoire à Paris, je l'ai écrite. J'ai battu des records, j'ai gagné des titres. Maintenant, je suis dans le meilleur club du monde."
Un début de saison compliqué à Madrid : "On est là. Ce n'est pas le meilleur début de saison, mais on se prépare pour les trophées qui vont compter. On a déjà gagné la Supercoupe d'Europe. Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'on attendait, mais au Real, on t’attend en deuxième partie de saison. C'est là que tu seras jugé."
La pression des médias : "Si tu es une star, on parle de toi si tu ne parles pas. C'est pour ça que je parle aujourd'hui. Tous les jours, il y a quelque chose, alors que je n'ai fait aucune interview. Je ne parle pas. Je pense que ça vient du fait qu'il faut parler de Kylian à tout prix. C'est la première fois que je quitte la France. Là, je ne suis plus là."
Le projet Mbappé : "Arrêtez ça, c’est Kylian Mbappé qui vous le dit. Mes parents ne m'ont jamais mis la pression. Mon père m'a jamais fait faire des tours de terrain à 6h du matin le chrono à la bouche. Ils m'ont laissé m'éclater. j'ai eu une discussion avec mes parents. C'est moi qui l'ai choisi, c'est pas mon père qui l'a choisi. Mes parents me poussaient à l'école, le foot ça doit venir d'eux. Peut-être que le petit veut jouer que un an. Laisse-le tranquille le petit."
"Arrêtez le projet Mbappé, c'est Kylian qui vous le dit"
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— CLIQUE (@cliquetv) December 8, 2024
Les mots de l’Emir à son départ du PSG : "Je suis dans la voiture et une info sort comme quoi l'émir du Qatar va faire une offre irrefusable pour rester au PSG. Il m'a dit: "Tu vois, ils pensent que je vais te faire une offre mais tu as décidé de partir et je respecte ta décision. Tu veux réaliser ton rêve d'aller au Real Madrid, merci pour tout. Ça m'a touché. Je lui ai dit que je donnerai le meilleur jusqu'à la fin de la saison."
Dépression mentale : "J'ai eu des moments où j'étais fatigué mais je n'étais pas en dépression. Il y a des gens qui font vraiment des dépressions, il faut les aider. A un moment j'ai eu un épuisement. Je n'ai pas eu de tranches de repos, j'ai eu des déceptions sportives. C'est parler pour parler, c'est gratuit."
Se voit-il réussir à Madrid : "Tu découvres un nouveau contexte, un nouveau club, climat, environnement. Tu ouvres tous les sens. C'est plus être dans l'observation. Je vais réussir ici."
Son côté compétiteur : "J'avais trop faim et ça m'a joué des tours parce que j'étais impatient. Mais j'ai la passion et ce côté compétiteur. Des fois, ça a joué contre moi, de se dire il ne pense qu'à lui, redescend, mais je suis comme ça. Surtout, dans mes premières années. Je me disais si tu fais on te donne. Mais non, des fois, il faut patienter."
Les remontrances : "L'Euro 2021, on a menti du premier jour au dernier jour. On m'a traité de singe, pas de souci. On m'a mis la responsabilité de l'échec sur le dos, pas de souci. J'ai toujours mis l'équipe de France au plus haut. j'ai tout fait pour représenter du mieux possible. J'ai donné mon nez. Et les gens te disent qu'il s'en fout de l'équipe de France. Je me concentre sur le Real mais je n'ai jamais abandonné l'Equipe de France."