Emmanuel Adebayor (Lomé, Togo, 1984) s'est exprimé à Istanbul lors du 'Forum Sabah des finances du football'. "Manolito" comme il était surnommé à Madrid, n'a joué qu'une demie-saison au Real (2011 - 8 buts en 22 matchs) mais a laissé de bons souvenirs aux fans.
Le Togolais, qui triomphe actuellement au Basaksehir d'Istanbul, est à la lutte pour le titre et pourrait devenir leader ce soir en match avancé de la 32ème journée de la Super Ligue turque. Pour Marca, il est revenu sur son passage dans la capitale espagnole.
Quels souvenirs gardez-vous du Real Madrid ?
"J'ai toujours dit que ce n'était que six mois mais que ce furent les meilleurs de ma carrière. Être dans ce club et vivre ce que j'ai vécu, c'est quelque chose que je raconterai à mes enfants."
Vous aviez une bonne relation avec Cristiano Ronaldo ?
"Je l'ai toujours ! De temps en temps, on s'envoie des sms. 'Cris' est ce qu'il est grâce à son travail. Toujours le dernier à partir de l'entraînement, à s'entraîner à la salle...Et en plus c'est une bonne personne, un grand homme. Comme Marcelo."
Vous passiez d'ailleurs de bons moments avec lui, non ?
"Avec Eboué, que j'ai connu à Arsenal, c'est le coéquipier le plus drôle que j'ai connu. Toujours en train de blaguer, de rire...C'est un mec incroyable, comme sur le terrain. Il voit la vie comme ça. Sur le carré vert, il s'amuse, c'est un crack. Marcelo est différent, il fait ce qu'il veut balle aux pieds. C'est l'un des meilleurs latéraux au monde, il mérite ce qu'il lui arrive."
Comment avez-vous fait pour être autant apprécié en jouant à Madrid si peu de temps ?
"C'est une question que je me pose souvent mais la vérité c'est que je ne sais pas. C'est la même chose ici en Turquie. Peut-être que c'est la façon que j'ai de vivre et de rire tout le temps. C'est très naturel. Avant d'être des joueurs, nous sommes des êtres humains et si nous sommes heureux, nous pouvons transmettre cette joie. C'est ce qui m'arrive et ça se voit."
Avec qui vous entendiez-vous le mieux ?
"Je m'entendais très bien avec Sergio Ramos. Il était toujours à la salle et moi aussi. Il aimait parler anglais mais il ne savait pas trop. Je pense que désormais ça va mieux. Je lui apprenais l'anglais et lui l'espagnol. Sincèrement je suis super content pour eux, pour tout ce qui leur arrive."
Que se passera t-il à Kiev (pour la finale) ?
"Je pense que le Real a toutes les chances de gagner. C'est la meilleure équipe et ils ont une telle expérience que c'est difficile de les surprendre."
Tout se passe bien en Turquie ? Vous reviendrez un jour en Espagne ?
"J'adorerais revenir à Bernabéu, voir un match et saluer les gars. On ne sait jamais quand une carrière se termine. J'ai encore un an de contrat ici et ensuite je verrai. J'aimerais jouer un an de plus en Liga. J'aime l'Espagne et les Espagnols. J'ai envie d'apprendre la langue et j'aime comment les gens te traitent là-bas."
Vous avez joué avec Bale à Tottenham
"Je suis le premier à lui avoir dit de signer au Real coûte que coûte. Il était jeune mais moi je savais ce qu'était le Real."
Et avec Mourinho, quels étaient vos rapports ?
"Ils étaient bons. Il m'a beaucoup appris. Il blaguait souvent avec nous dans le vestiaire et ensuite il changeait de ton avec les journalistes. Je ne sais pas ce qu'il se passait et ça ne m'intéresse pas de le savoir. Mais c'était une personne différente, il changeait. Moi, il m'a beaucoup appris, il était incroyable."
C'est-à-dire ?
"Il m'a appris à être un grand professionnel, à avoir une mentalité de gagnant, à faire des heures supplémentaires, à être à l'heure aux entraînements... Des fois, il mettait 10h à créer une vidéo pour que tu progresses dans un domaine bien déterminé. C'était un phénomène. S'il y avait une erreur, il me demandait de rester une heure de plus à travailler pour tenter de la corriger. Je l'ai remercié pour ça. Je l'apprécie comme entraîneur et j'ai aimé être près de lui."