Javier Clemente s’est confié à AS pour évoquer l’actualité de la Roja, qui jouera mardi contre la Turquie sa qualification directe pour le Mondial. L’ancien sélectionneur a aussi parlé de Vinicius et de Xabi Alonso.
À 75 ans, Clemente reste fidèle à lui-même : direct, sans filtre et toujours prêt à dire ce qu’il pense. Interrogé sur le comportement de Vinicius Junior lors du dernier Clasico, quand l’attaquant du Real Madrid avait explosé de colère en sortant du terrain et insulté Xabi, l’ancien sélectionneur s’est montré très critique.
Javier Clemente a expliqué que "c’était laid, très laid. C'est un manque de culture footballistique. Le garçon vient d'un autre pays et c'est une star, et peut-être qu'ils ont cette habitude là-bas, mais ça ne se fait pas ici. Ça a été une surprise pour tout le monde".
L’entraîneur basque a ajouté qu’il n’avait jamais été confronté à ce type de situation durant sa carrière. "Personne ne m'a jamais fait ça. Le seul problème que j'ai eu avec un joueur, c'était avec Manolo Sarabia, mais pas parce que je l'avais remplacé, mais parce que je ne l'avais pas fait jouer. Et alors il faisait des histoires, avec un journaliste qui était son ami et qui me disait qu'il devait jouer. Jusqu'à ce que j'en ai eu marre et que je lui dise dans les vestiaires d'expliquer à un coéquipier pourquoi il devait jouer et pas l'autre. C'est l'entraîneur qui décide de la composition de l'équipe et c'est lui qui se trompe s'il fait le mauvais choix."
Clemente a aussi parlé de Xabi Alonso, qu’il a brièvement dirigé à la Real Sociedad, bien avant que l’Espagnol ne devienne le coach du Real Madrid. Il se souvient très bien de cette période et de la personnalité déjà très marquée du jeune milieu.
"Je suis resté six mois à la Real. On m'a engagé pour sauver l'équipe et on l'a sauvée. Lors d'un match de Coupe contre Logroñés, j'ai fait monter Xabi, qui était dans l'équipe réserve, au Sanse. Il a joué le match aller et le match retour. Nous avons été éliminés, mais nous avons pu voir qu'il avait beaucoup de potentiel. L'année suivante, j'ai continué à diriger l'équipe et il a terminé son passage dans l'équipe réserve. J'ai parlé à son père, Perico, et je lui ai dit qu'il valait mieux qu'il soit prêté à Eibar pour jouer tous les week-ends plutôt que de rester à la Real et avoir peu de temps de jeu. Son père l'a compris, et lui a fait preuve d'une grande personnalité qui l'a conduit à devenir un grand joueur et entraîneur".
Clemente apprécie le chemin parcouru par Xabi, y compris sa façon d’assumer la pression au Real Madrid. "Je ne comprends pas comment un entraîneur peut reculer devant certains défis. Soit vous êtes entraîneur, soit vous ne l'êtes pas. Il ne fait aucun doute que le Real Madrid est une grande équipe, mais j'ai été dans de nombreux clubs, et en Espagne, dans le plus important, qui est l'équipe nationale. Ce que je veux dire par là, c'est que toutes les équipes subissent une certaine pression et que vous vous y préparez lorsque vous devenez entraîneur", a-t-il conclu.
