Wesley Sneijder, ancien milieu de terrain néerlandais légendaire, s’est confié à Marca. L’occasion de revenir sur son passage au Real, sa finale de Coupe du Monde 2010, et surtout sur les stars d’aujourd’hui qui, selon lui, vont prendre la relève.
Sneijder commence par évoquer ses années passées au club madrilène : "J'ai vécu une première année incroyable, puis j'ai rencontré des problèmes personnels qui ont rendu ma deuxième saison difficile. Sans cela, je serais peut-être encore là… Enfin, plus maintenant, je suis trop vieux. Mais j'aurais peut-être joué plus longtemps que prévu, car je ne voulais pas quitter le Real Madrid. Personne ne veut quitter le Real Madrid."
Il avoue l’arrivée de grands joueurs comme Kaka, Karim Benzema, Xabi Alonso ou Cristiano Ronaldo ont aussi provoqué son départ : "C'était juste une question de timing. J'étais parmi eux. Arjen Robben aussi". Sneijder reconnait avoir quelques regrets : "Tout arrive pour une raison. Je suis retourné dans ce même stade un an plus tard avec l'Inter Milan pour disputer la finale de la Ligue des champions. Si j'étais resté au Real Madrid, j'aurais peut-être remporté bien plus de Ligues des champions, et les choses auraient pu être différentes."
Sur la finale de la Coupe du Monde 2010 perdue contre l’Espagne, il déclare : "Ce que nous avons accompli était déjà extraordinaire. Jouer la finale contre l’Espagne cette année-là était incroyable. Le match était très serré. Nous aurions pu gagner, mais malheureusement, c’est eux qui ont gagné." Pour lui, la revanche en 2014, avec la victoire 5-1 sur la Roja, n’a pas totalement refermé la plaie : "C'était un match complètement différent. C'était en phase de groupes. Quatre ans plus tôt, c'était la finale. J'aurais préféré gagner 1-0 en finale en 2010 et perdre 5-1 en 2014."
Sur le Ballon d’Or, Sneijder note que sa valeur a changé avec le temps : "Aujourd'hui, la saison et les performances individuelles sont davantage valorisées, et pour moi, c'est beaucoup plus logique. Ainsi, d'autres joueurs ont plus de chances de le gagner." Et selon lui, Mbappé est prêt à en profiter : "Je maintiens qu'avec le système de points actuel, je suis certain que Mbappé va remporter le trophée la saison prochaine, à 100%. C’est devenu un véritable attaquant, il est plus performant que sur l'aile, et le Real Madrid n'a pas besoin d'un joueur comme Haaland. Quant à Vinicius, il le gagnera peut-être l'année suivante. Ils ont tous les deux le potentiel pour ça."
Pour Sneijder, Mbappé et les jeunes comme Vinicius et Yamal incarnent vont marquer l’histoire du football : "Tout est en place pour Mbappé. Il a l'expérience, le talent et la maturité pour être reconnu au plus haut niveau. Je ne doute pas une seconde qu’il va gagner le Ballon d’Or", insiste-t-il. Pour lui, ces jeunes joueurs doivent aussi apprendre à gérer leur succès et leurs responsabilités : "Laissez les jeunes faire des erreurs, sans elles, vous ne pourrez pas progresser. Ils sont jeunes et ils ont aussi besoin de vivre leur vie."
En tant qu’analyste et commentateur, le Néerlandais partage ses pronostics pour la prochaine Coupe du Monde : "Portugal, Espagne, France et Brésil. L'Angleterre peut y arriver aussi, tout comme les Pays-Bas. L'Argentine aussi, avec un peu de chance. Si l'Allemagne retrouve son niveau, qui sait ?"
Il aborde ensuite la gestion des joueurs par les entraîneurs, citant l'accrochage entre Xabi Alonso et Vinicius dans le Clasico : "Si tu es un bon entraîneur, tu sauras gérer ça. Il faut gérer ça correctement. Dis-lui : 'Vini, écoute. Ce n'est pas acceptable, tu le sais. Ne recommence plus jamais. Pour l'instant, ça va, mais pas au prochain match. J'ai toute confiance en toi, mais il y a des moments où je dois te faire sortir.'"
Wesley Sneijder revient sur José Mourinho, qu’il considère comme son mentor : "Il était comme un père pour moi. Il voulait que je vienne voir mon fils et que je passe du temps avec lui. C'était incroyable. Je ne sais pas si un autre entraîneur aurait fait la même chose, je dois le remercier pour ça."
Enfin, il partage sa vision du football moderne et la disparition du numéro 10 : "Le rôle de numéro 10 est révolu. Ce qui compte maintenant, ce sont les milieux de terrain avec une bonne présence physique. Tout le monde s'entraîne pour être un milieu complet. À mon époque, mon rôle était d'assister les attaquants, pas de couvrir tout le terrain."









