Numéro 28, valise, poubelle... aujourd'hui, place aux anecdotes inconnues du grand public au sujet de Cristiano Ronaldo.
Avant toutes choses, il est nécessaire de stipuler que l'intégralité des anecdotes qui vont suivre sont tirées de Cristiano Ronaldo: La biographie, le fruit d'un travail d'un an réalisé par le journaliste et auteur Guillem Balague.
UN VOYAGE QUI COÛTE CHER
Retour en 1995. Cristiano Ronaldo a 10 ans et répète ses gammes de footballeur dans le petit club d'Andorinha. C'est à ce moment-là que la rumeur concernant un jeune garçon impressionnant techniquement commence à s'ébruiter du côté de Madère. Très rapidement, les deux clubs phares de la petite île, le Maritimo et le Nacional, s'intéressèrent au joueur et tentèrent de le recruter. L'avantage allait au Maritimo, club plus réputé à l'époque, tant pour son niveau que pour ses infrastructures, et l'arrivée du jeune Ronaldo semblait quasiment imminente. "Quasiment".
Bernardino Rosa, directeur du recrutement du centre de formation, était l'unique interlocuteur du club de Funchal avec la famille Aveiro et le club de Ronaldo. Un vendredi, Rosa reçut un coup de fil de l'un des dirigeants d'Andorinha afin de planifier un entretien le lundi suivant et ainsi conclure le transfert du jeune talent. En raison d'une indisponibilité due à un voyage à Lisbonne, Rosa proposa de décaler le rendez-vous mais ce dernier n'eut jamais lieu.
A son retour de déplacement, le directeur du recrutement prit contact avec Andorinha pour convenir d'une date et finaliser le transfert du joueur. Ce à quoi le dirigeant d'Andorinha au bout du fil répondit: "C'est fait Bernardino, Ronaldo a signé avec le Nacional. Tu n'es pas venu au rendez-vous lundi, on a tout réglé avec eux."
Pour la petite histoire, le Nacional dut payer... deux jeux de maillots et 20 ballons. Quelques années plus tard, Ronaldo coûta 94M€ au Real Madrid.
SA PREMIÈRE VOITURE: LA POUBELLE À ROULETTES
L'anecdote qui suit provient de l'un de ses coéquipiers au centre de formation du Sporting Club de Portugal, Hugo Pina. Dans ce genre de milieu, l'ambiance est souvent à la moquerie et l'humour, les blagues de vestiaire traditionnelles. Hugo, qui évolue aujourd'hui à l'U.D. Leiria, en 3ème division portugaise, raconte une histoire qui illustre parfaitement le caractère d'un jeune Cristiano Ronaldo, déjà ambitieux et sûr de lui:
"Je me souviens aussi d'un moment qui m'a marqué. Il devait avoir quinze ou seize ans. Les garçons qui se faisaient punir devaient nettoyer les salles à manger et sortir les poubelles. Un jour, ç'a été son tour. On s'est un peu moqué de lui, avec sa poubelle à roulettes: "Alors Ronaldo, t'as une Ferrari hein ?" Et il a répondu: "Vous verrez. Un jour je serai le meilleur du monde et j'aurai plein de Ferrari."
À MANCHESTER SANS VALISE
Été 2003, le Sporting et Manchester United viennent de s'affronter en amical et les consignes de Ferguson à l'issue du match sont claires: le vol retour pour l'Angleterre ne décollera pas tant qu'un certain Cristiano Ronaldo, 18 ans, n'aura pas signer pour les Red Devils. Après la rencontre, Cristiano rencontra alors Ferguson dans son vestiaire, accompagné de son agent Jorge Mendes. Au cours de cette entrevue, l'entraîneur écossais s'exprima sans langue de bois et fit la promesse au jeune homme qu'il intégrerait l'équipe première dès la saison suivante mais qu'il ne disputerait pas tous les matchs. La suite, tout le monde la connaît: le Portugais s'engage avec le club anglais contre une somme avoisinant les 18 millions d'euros.
Quelques jours après sa signature, un jet privé fut envoyé à Lisbonne afin que le joueur, son avocat, sa soeur et sa mère puissent se rendre à Manchester. Ronaldo fit le choix de voyager sans valise. Malgré les déclarations de Sir Alex Ferguson, il s'attendait à rester une année supplémentaire au Sporting, une formule de transfert que beaucoup de grands clubs européens avaient proposé au Sporting à l'époque. Néanmoins, Ronaldo n'était pas en train de rêver et Ferguson lui confirma qu'il s'agissait bien de la réalité: "On te veut dès cette saison." Ronaldo s'entraîna alors l'après-midi et retourna au Portugal le lendemain afin d'y récupérer ses biens.
CR28
Puisqu'il débarquait dans un nouveau club, Cristiano dût choisir un nouveau numéro de maillot. L'année de sa signature à Manchester fut également marquée par le départ du numéro 7, David Beckham, au Real Madrid. Sir Alex Ferguson interrogea sa nouvelle recrue quant au numéro qu'il souhaitait avoir sur le dos. A ce moment précis, Ronaldo n'imaginait pas qu'il s'agissait en réalité d'une question rhétorique de la part de l'écossais.
Naturellement, le Portugais demanda le 28, numéro qu'il arborait au Sporting. C'est alors que Ferguson lui révéla qu'un numéro l'attendait déjà, le 7. Ce même numéro qui s'était retrouvé sur le dos de tant de légendes du club, à l'image de George Best, Robson, Cantona et plus récemment, David Beckham. Plus qu'un simple transfert, les dirigeants de Manchester envoyait un message symbolique à Ronaldo et tous les fans du club: ce gamin sera la prochaine légende d'Old Trafford.
UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE...
C'est assurément l'une des histoires les plus prenantes. Cristiano Ronaldo n'a jamais caché ses ambitions de devenir le meilleur joueur du monde. Sa philosophie est très simple: si tel joueur accomplit cela, je peux et dois le faire et l'améliorer. C'est cette culture du travail et son perfectionnisme exceptionnel qui ont créés la machine CR7.
Mais évidemment, forger un tel physique requiert des heures incalculables d'entraînement et de préparation physique. Pour cette raison, dès son arrivée à Manchester, Cristiano alla voir Mike Clegg, le préparateur physique du club, un homme qui partage en tous points la vision du joueur concernant le travail, et lui dit: "Je veux être le meilleur joueur du monde. Tu vas m'aider."
Lors de son interview avec Guillem Balague, Clegg affirma que de nombreux joueurs étaient déjà passés le voir pour lui demander d'en faire les meilleurs du monde. Mais jamais il n'avait senti aucune conviction, aucune persuasion. Jusqu'au jour où ce fut le tour de Cristiano Ronaldo. Il explique qu'il sentit immédiatement qu'il était différent, qu'il savait dans quoi il se lançait et qu'il ne baisserait pas les bras. Mike Clegg accepta sans hésitation de l'aider. A partir de ce jour et jusqu'au départ du joueur pour le Real Madrid, le préparateur physique mancunien était présent quotidiennement pour lui et pour le pousser chaque jour vers ses objectifs. Un départ qui prenait d'ailleurs l'allure d'un tremblement de terre pour Clegg. Mais pour vous l'illustrer et afin que vous mesuriez l'ampleur de cette relation professionnelle entre les deux personnages, il est préférable de reprendre le passage de son interview pour Guillem Balague:
"Un jour, il a quitté le club. Je me suis retrouvé avec une pile de documents. J'allais travailler tous les jours avec le meilleur joueur du monde, en l'aidant à se construire. Tous les jours, on avait un nouveau but, un nouveau défi à relever. D'autres sont venus ensuite. Ils m'ont dit qu'ils voulaient être les meilleurs. Mais je ne les croyais pas. Ils ne me regardaient même pas dans les yeux. Et ils n'ont pas tenu la distance. Comme prévu. Qu'est-ce que je devais faire avec cette encyclopédie ? A qui je devais la donner ? Cristiano avait laissé un grand vide. J'ai donc quitté le monde du football."