Pour AS, José Maria Callejón est revenu sur le duel fatidique qui opposera son club, le Napoli, à son club de coeur et formateur, le Real Madrid.
Real Madrid - Naples, c'est un peu le match dont
vous rêviez ?
"Oui, je
reconnais que je rêvais de revenir. Je ne voulais pas que ce soit
si tôt. Rencontrer le Real dés les huitièmes c'est un peu prématuré
mais le tirage en a décidé ainsi..."
Comment a réagi le vestiaire et Sarri (le coach)
?
"Bien. C'est un défi pour
tout le monde. Mais jusqu'à Samedi on n'a pas le droit de parler du
match, sinon le coach s'énerve (rires)."
Que craignez-vous de ce Real
?
"Tout. C'est le meilleur
club du monde, il faut donc faire attention à à peu près
tout."
Vous parlez avec vos anciens coéquipiers
?
"J'ai de très bonnes
relations avec S.Ramos et Morata. J'ai également félicité CR7 pour
le Ballon d'Or."
Quel type de coéquipier est C.Ronaldo
?
"C'est une personne
absolument normale et discrète. Un grand bosseur. Il vient le
premier et repart le dernier. Quand je m'entraînais avec lui,
j'essayais toujours d'apprendre. C'est pas tous les jours que tu
travailles avec le meilleur joueur du monde."
Votre entraîneur de l'époque était Mourinho,
avez-vous parlé du match ?
"J'ai
toujours de très bons rapports avec lui mais nous n'avons pas parlé
du match ensemble."
Quel jugement portez-vous sur Zidane en tant que
coach ?
"Ce qu'il fait est génial !
Mais ça ne me surprend pas. C'était un joueur spectaculaire, il n'y
avait pas de raisons que ça change en tant
qu'entraîneur."
Lucas Vázquez triomphe actuellement dans un rôle
qui aurait pu être le vôtre...
"Je
me réjouis pour lui. La Cantera du Real est faite pour ça : Offrir
de très bons footballeurs. Je suis content pour lui et pour Zidane
qui lui a fait confiance."
Quel joueur de la cantera t'a le plus
impressionné ?
"Il y en a
plusieurs... Lucas Vázquez, Morata... Les choses se passent très
bien en ce moment."
Morata peut-il être le nouveau 9 du Real
?
"Je pense que oui. C'est un
très grand avant-centre. Il le mérite."
Pourquoi est-il si difficile pour un joueur de la
cantera de s'imposer en équipe première
?
"La philosophie du Real a
toujours été d'avoir les meilleurs joueurs du monde et pour cela il
faut les acheter. Cependant, à l'heure actuelle je vois de nombreux
talents qui ont de plus en plus de protagonisme en équipe première
et ça ne peut qu'être bon pour le club."
Quand avez-vous compris qu'il était temps de
partir ?
"J'étais très content
mais j'ai compris qu'il fallait que je passe un cap. Rafa Benítez
m'a appelé et m'a dit que je serai très bien ici. Je n'ai pas
hésité une seconde."
Rafa disait : «Ce gamin va mettre 20 buts»,
il a eu raison...
"Cette phrase m'a
mis beaucoup de pression mais elle a fonctionné (Il rit). J'étais
très heureux avec lui, il m'a beaucoup appris. On a gagné des
titres et j'ai connu ma première sélection. Je ne peux que le
remercier."
Avez-vous parlé avec lui de ce match décisif
?
"Non, mais il m'a envoyé un
sms avant-hier en me disant qu'il avait vu le match contre Bologne
et qu'il était désolé de mon expulsion en espérant que je ne prenne
qu'un match. Il m'a souhaité bonne chance."
Pourquoi n'a t-il pas réussi au Real
?
"Sincèrement je ne sais pas.
Entraîner le Real est très difficile et ce sont des choses qui
peuvent arriver. Mais ça reste un excellent entraîneur. Je suis
content de sa réussite en Angleterre. Il le mérite."
Quand Benitez est parti, avez-vous eu l'occasion
de revenir en Espagne ?
"Non,
j'attendais de connaître Sarri et je n'ai pas reçu d'offres de
l'étranger. Avec le coach l'étincelle est arrivée tout de
suite."
Pourquoi ?
"Il a eu un premier contact génial avec le groupe, sa méthode
nous a tout de suite plu. Il m'a dit qu'il comptait sur moi, m'a
expliqué ses idées et j'ai accroché tout de suite. On le voit de
par les résultats..."
Il entraînait Empoli
et n'avait jamais coaché un grand club, qu'est ce qui vous a
surpris le plus chez lui ?
"Il est
très franc. Ses méthodes d'entraînement nous plaisent. Il veut
qu'on ait la possession, qu'on pratique un football offensif, qu'on
se fasse plaisir. Et ça marche. Même Pepe (Reina) s'amuse
(rires)."
Depuis que Sarri est là, tout le monde dit que
vous avez le meilleur jeu d'Italie
"On a une mentalité de gagnant ! Nous avons conscience d'être
une bonne équipe et qu'on joue bien. Les éloges nous donnent encore
plus de confiance et de détermination à continuer ainsi."
Comment le vestiaire a vécu le départ d'Higuain
?
"C'était un joueur important, il a
marqué 36 buts et c'est normal que les gens n'aiment pas le voir
avec le maillot de la Juve. Mais on a réussi à aller de
l'avant."
En plus, vous marquez plus de buts que l'an passé
!
"On est très bien et la mise
en place du coach depuis un an et demi mûri parfaitement."
Le trident entre Mertens, Insigne et vous
fonctionne super bien
"On
s'amuse bien, on se complète beaucoup. Espérons que ça continue
ainsi."
Vous êtes vice-champion d'Italie, que vous manque
t-il pour remporter le championnat ?
"Etre plus matures au moment de gérer les matchs. Un peu plus
de chance également, c'est important. Mais nous progressons de jour
en jour."
Que doit craindre le Real de ce Naples là
?
"Beaucoup de choses.
Nous sommes dans une super période, ça fait longtemps qu'on n'a pas
perdu et le retour sera à San Paolo qui sera
SPECTACULAIRE."
40 000 billets se sont vendus en un
jour...
"C'est incroyable.
Depuis le tirage au sort, dans la ville on ne parle que de ça. Il y
a beaucoup d'espoir, les napolitains méritent ce genre de
joie."
Et en ce moment vous jouez toujours en
blanc...
"J'aime beaucoup. Le
club a décidé de jouer de cette couleur et ça nous porte chance.
J'espère que ça continuera..."
Vos deux filles sont nées ici et vous avez l'air
de vous sentir super bien. Qu'est-ce qui vous plaît ici
?
"J'adore les gens ici, je me
sens réellement napolitain. Les gens sont super gentils, ils
t'accueillent les bras ouverts, un peu comme dans le sud de
l'Espagne."
Reina et R.Albiol adorent
aussi
"Pepe nous envoie des
messages audios en napolitain (rires). Raul est très heureux et on
est très contents de sa rénovation. C'est un joueur très important
pour nous."
C'est vrai qu'un footballeur ici vit étouffé
?
"Il faut bien s'acclimater.
Moi je venais de Madrid où les joueurs de foot passent quasiment
inaperçu. Mais désormais je profite de la ville, des
paysages...."
Terminerez-vous votre carrière en «azzurro»
ou voulez-vous la terminer dans votre pays
?
"C'est un futur lointain.
Pour le moment je n'y ai pas réfléchi. Je viens de renouveler et
pour le moment je suis heureux à Naples."
Il y a peu vous avez fait la connaissance de
l'idole de la ville : Maradona
"Toute l'équipe avait envie de le voir. C'était top, il a
discuté avec tout le monde et on a fait pas mal de selfies (rires).
Il a promis de venir au Bernabéu nous encourager, ça sera une arme
supplémentaire. Le dernier match où il est venu chez nous c'était
lors du 3 - 0 contre la Roma en Coupe. Espérons que ce soit pareil
!"
Vous venez d'être exclu, ce qui mettra fin à 113
matchs consécutifs sans interruption en Série A, quel est votre
secret ?
"J'essaye de me
préserver au maximum. Je m'entraîne sérieusement et je pense
également que la génétique m'aide beaucoup. Evidemment je fais
également attention à mon alimentation."
Cette semaine, pas de pizzas alors
?
"On en mange sauf les
veilles de match où c'est déconseillé. Moi je les adore, celle
d'ici sont uniques."
Vous défendez comme un latéral mais vous avez
déjà marqué 55 buts avec Naples. Dans quel rôle vous sentez-vous le
plus à l'aise ?
"Je me vois comme ce
que je suis, un ailier pur. Je ne me verrai pas changer."
Pensez-vous que votre rendement a été
sous-valorisé en Espagne ?
"Non, à
l'Espanyol et au Real j'ai eu plus de protagonisme que je ne
l'avais imaginé. Ma régularité ici a eu une bonne
répercussion."
Quel fut votre joueur préféré
?
"Petit, j'adorais Figo. Je
n'ai pas réussi à atteindre son niveau mais ça a toujours été ma
référence."
Vous vous voyez au mondial
?
"De l'envie et de l'espoir
ce n'est pas ce qu'il me manque. Lopetegui m'a donné énormément de
confiance et le groupe m'a mis très à l'aise. Je donne tout pour
essayer d'y être. Ce serait un rêve..."