Dans une interview accordée à Marca, Marco Asensio exprime son envie d’aller encore plus loin après une saison réussie, et espère que le meilleur reste à venir.
Si quelqu’un vous avait dit, au moment de la Supercoupe
UEFA 2016, comment se serait déroulée cette saison, l’auriez-vous
cru ?
"Oui. Lorsque vous êtes dans un club comme
le Real Madrid, vous avez l’ambition de tout gagner. Maintenant, au
niveau international, nous allons tout faire pour remporter le
championnat d’Europe U21."
Qu’avez-vous pensé mardi en vous réveillant, que vous
avez vu la une de Marca annonçant votre renouvellement de
contrat ?
"C’est une nouvelle qui récompense une
bonne saison de ma part. Pour moi, ce fût une année très complète,
dans laquelle j’ai vécu beaucoup de situations, et cela m’a
beaucoup appris et m’a fait mûrir."
Comment un joueur de 21 ans gère-t-il une telle
explosion ?
"Il faut essayer de rester le plus
naturel possible. Tous les trois jours, il y a un match important,
et vous n’avez presque pas le temps de profiter des événements qui
précèdent. Lorsque vous êtes dans un tel club, tout va très
vite."
Etes-vous le même Marco Asensio que lors de votre
arrivée à Madrid ?
"Tu apprends de chaque
expérience. Je ne suis plus exactement le même, avec tout ce que
nous avons vécu et gagné, mais le sourire reste le même !"
Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez tenu votre
médaille de Ligue des Champions ?
"La veille,
j’avais imaginé que nous avions gagné, et que je pouvais prendre
une photo avec le trophée. Alors, quand vous l’avez et que vous
pouvez le gagner, c’est un rêve qui devient réel. C’est un rêve que
j’avais depuis mon enfance. Me voir si jeune avec le trophée de la
Ligue des Champions, c’est un sentiment incroyable."
Comment gérez-vous le fait de passer d’un match de Copa
Del Rey à Leon à une finale de Ligue des
Champions ?
"J’essaie de ne pas être nerveux, et
de jouer au mieux au football sur le terrain, car c’est ce que j’ai
fait durant toute ma vie. Avant un match, il y a toujours un peu de
pression. Mais, une fois sur le terrain, vous oubliez tout."
Vous dites qu’un joueur en finale de la LDC face à la
Juventus voit le jeu comme un enfant ?
"Oui.
Quand je suis sur le terrain, je ne joue pas en pensant aux
objectifs ou ne pensant au besoin de gagner. J’essaie de profiter
un maximum, tout en pensant à mes responsabilités et en donnant le
meilleur de moi-même."
Comment avez-vous fait face à tant d’attention dans les
rues ?
"J’ai l’habitude d’être embarrassé. Quand
je sortais avec mes amis dans les rues de Palma et que j’étais en
équipe première, les gens m’arrêtaient et me demandaient si j’étais
bien Marco Asensio. Je leur disais que je n’étais pas Asensio, mais
que je lui ressemblais. Mais avec le temps, on commence à s’y
habituer et cela devient normal."
On a dit que vous aviez parlé avec Zinédine Zidane, car
vous n’êtes pas habitué à jouer peu fréquemment. Qu’est-ce qu’il
vous a dit ?
"Nous avons eu des conversations, et
il m’a dit que j’étais un jeune joueur, que je devais travailler
car ma chance viendrait. Par la suite, j’ai eu l’occasion de
disputer des matches importants en fin de saison."
Qu’apprenez-vous de ces matches durant lesquels vous ne
jouez pas ?
"Vous apprenez beaucoup, comme à ne
jamais abandonner, toujours travailler. Il y avait des moments
difficiles, car j’avais toujours eu l’habitude d’avoir un temps de
jeu constant dans mes autres équipes."
On dit que Florentino Pérez a été surpris lorsque Zidane
lui a dit que vous deviez rester...
"Je ne le savais
pas. J’ai eu une discussion avec le coach avant la finale de la
Supercoupe face à Séville, et il m’a dit que je devais rester. Cela
a été un soulagement pour moi, et ça m’a donné de la confiance, car
je savais que je jouerai une partie de la saison."
Qu’est-ce que cela fait d’avoir un entraineur qui était
une idole lorsque vous étiez jeune ?
"C’est
incroyable. J’ai idolâtré Zidane, j’ai regardé ses matches et
j’avais ses posters. Pour moi, c’est formidable de l’avoir à mes
côtés, d’écouter ses conseils et d’apprendre de ce qu’il me dit. Il
se mêle même à nos matches durant les entrainements, et ses
qualités sont toujours là."
Qu’est-ce qu’un jeune joueur apprend aux côtés d’un
joueur d’élite comme Cristiano ?
"Beaucoup ! Ce
que j’admire, c’est son ambition de toujours vouloir gagner, malgré
tout ce qu’il a déjà remporté. La faim qu’il a toujours, ses
manières de s’entrainer et de rester au gymnase lorsque nous avons
fini l’entrainement. Il en veut toujours plus, et cela tire vers le
haut le reste de l’équipe. À chaque entrainement, vous apprenez de
lui."
Vous êtes un fan du Real Madrid depuis l’enfance. À quoi
ressemble le club vu de l’intérieur ?
"C’est
quelque chose de différent, et de très grand. Tout parait énorme
mais, à l’intérieur, tout est très familier. C’est d’abord un choc,
mais on s’y habitue très vite. Le Real Madrid exige le maximum.
Vous devez absolument gagner."
Vous êtes au Real Madrid. Mais n’y avait-il pas eu des
chances de vous voir à l’Athletic ?
"Oui c’est vrai,
il y a eu quelque chose il y a deux ans. Mais cela n’a pas été
possible car je n’ai pas rencontré leurs représentants."
Avec trois Ligues des Champions en quatre ans, avez-vous
conscience de ce que réalise cette équipe ?
"C’est formidable. Cela semble facile, mais gagner trois fois cette
compétition en quatre ans, c’est incroyable. Cette équipe a une
génération incroyable et pleine d’ambition. Nous ne devons pas
perdre cette faim de gagner. C’est la clé du succès."
À 21 ans, la Decimotercera devrait arriver assez vite
pour vous ?
"J’ai parlé de ça avec Sergio Ramos
et il m’a dit de ne pas m’y habituer, car c’est très difficile. Il
lui a fallu longtemps pour gagner sa première Ligue des Champions,
et beaucoup de légendes ne l’ont jamais gagné. J’ai eu la chance de
réaliser cela lors de ma première saison."
Vous voyez-vous à la coupe du monde d’ici un
an ?
"Je vais travailler pour cela. Ce serait
incroyable pour moi."
La dernière fois que vous avez pleuré ?
"Après la finale de la Ligue des Champions à Cardiff."
Vous aimeriez avoir Messi au Real ?
"Actuellement ? Non. Je ne le prendrais pas. Notre équipe est
parfaite comme elle est."
Le meilleur surnom du vestiaire ?
"Il va me
maudire mais... Morata poil de rat!"
Définis Gérard Piqué
"Un grand joueur."
Combien as-tu de voiture ?
"Une seule, une
Audi Q7."
Zidane en un mot ?
"Simplicité."