Cela fait vingt saisons de suite qu'Iker Casillas participe à la Ligue des Champions. Le gardien l'a remporté avec le Real à trois reprises (2000, 2002, 2014), et se retrouve une nouvelle fois en huitièmes cette année avec Porto. Pour le site de l'UEFA, San Iker a accordé une longue interview. Extraits.
100 apparitions en Champions League, un record
"Je n'aurais jamais imaginé jouer autant de matchs en Ligue des champions. En y repensant maintenant, avec cette nouvelle perspective, ça donne un peu le vertige car cela représente beaucoup de matchs, beaucoup de moments. C'est un record difficile à atteindre, mais surtout, je suis extrêmement fier d'avoir gagné trois fois et réussi à rester en Ligue des champions aussi longtemps."
Sa première convocation en Europe avec le Real
"C'est une bonne anecdote car c'était en 1997 et j'étais encore en études. Nous parlions entre nous du Real Madrid, de ce qu’ils faisaient à l’époque. C'était fin novembre je crois, et le Real était en difficulté en Liga. Il me semble qu'ils étaient troisième ou quatrième, mais que tout se passait bien en Champions League. Ils avaient un match important contre Rosenborg en Norvège.
À ce moment-là, le directeur du lycée est entré dans la salle de classe. Tout le monde savait que je jouais avec les jeunes du Real Madrid. Il m'a dit : "Iker, ça te dérangerait de sortir une seconde ?" Quand je suis sorti, il m'a dit : "Tu ferais mieux de prendre un taxi et de te dépêcher d'aller à Barajas [aéroport] car le Real Madrid vient de téléphoner à ta mère et elle nous a appelé. Tu dois faire vite car tu dois aller en Norvège."
C'était comme gagner à la loterie. Je me souviens très bien de ce moment. J'avais 16 ans. J'ai quitté l'école, je suis rentré chez moi, j'ai changé de vêtements, j'ai pris un taxi pour me rendre à Barajas et j'ai rencontré toutes les stars - tout ce que tu pensais impossible quand tu étais enfant.
Je suis passé de ma salle de classe avec mon copain Julio, à m'assoir à la même table que Fernando Morientes, Clarence Seedorf, Fernando Sanz, Predrag Mijatović, Davor Šuker et Raúl González. C'était quelque chose de magique dont je me souviendrai toujours."
Son entrée en cours de match en finale de LDC en 2002
"Je n'étais pas prêt à entrer. J'ai toujours joué avec des manches courtes parce que je me sentais plus à l'aise et libre, et je n'étais pas préparé. Quand le moment d'entrer est arrivé [pour remplacer César Sánchez blessé], je n'avais pas mes manches courtes, j'étais perturbé et nerveux parce que je n'aime pas jouer comme ça - surtout en finale - et j'ai donc dû me couper les manches. Javier Miñano m'a aidé pendant que Vicente Del Bosque me donnait des instructions sur le match. Tout s'est passé très vite, c'était très étrange. Je pense que c'était la première fois qu'un gardien devait être remplacé en finale de Ligue des Champions."
Sur la rivalité entre le Real Madrid et Barcelone
"Vous mûrissez en tant que joueur avec tous les Clasico qu'il y a en Espagne. C'est la rivalité la plus intense sur terre. Bien sûr il y a de grands derbys dans le monde entier, mais le Clasico est au dessus de tout ça car ces dernières années, les meilleurs joueurs du monde ont toujours été dans ces deux clubs."
Une finale Real-Barça en LDC
"Ça n'a encore jamais eu lieu. Je ne pense pas que nous soyons prêts pour ça. Nous avons connu quelque chose de similaire dans d'autres compétitions telles que la Copa Libertadores, mais une finale de Champions entre le Real Madrid et Barcelone... ça serait très compliqué. Nous avons déjà vu le Real contre l'Atletico. Je peux imaginer qu'un Clasico soit une finale possible, et ce serait dur, mais ça arrivera sûrement un jour."