À l’occasion du match entre le Real Madrid et la Roma, pour le compte de la première journée de la Ligue des Champions, l’entraineur du club romain, Eusebio, a accordé une interview au quotidien AS.
Avec quel objectif revenez-vous en Ligue des Champions ?
"Nous savons que tout le monde attend une Roma avec une mentalité offensive et nous allons suivre cette voie. Nous verrons les résultats que ça donnera."
A quel point votre équipe a changé ?
"Maintenant que nous avons une année de travail ensemble, je m’attendais à un meilleur départ en Serie A. Nous devons retrouver de la régularité dans nos performances."
Votre équipe entame sa campagne en Ligue des Champions contre les Merengues. Le Real est-il plus abordable sans CR7 ?
"Leurs résultats des premières semaines de la saison prouvent qu’ils restent forts. Ils ont plus de qualité avec le ballon, font moins d’erreurs et ont beaucoup de leaders… De très bons joueurs qui constituent une base pour l’équipe nationale espagnole."
En revanche, comment l’arrivée de Cristiano en Italie a-t-elle changé la Serie A ?
"Il a apporté plus de valeur au championnat. Il a attiré l’intérêt de davantage de pays et c’est bien. Par rapport au Scudetto, la Juve a déjà démontré qu’elle était forte sans lui, donc ça ne change pas grand-chose. Ils l’ont recruté pour être plus forts sur la scène européenne."
A qui donneriez-vous le Ballon d’Or ?
"Pour la carrière qu’il a eu, je l’aurais donné à Buffon, peut-être pas pour cette année, mais globalement il en méritait un. Ensuite, Messi, qui est toujours un joueur capable de changer à lui seul le cours d’un match… Cristiano, également. Et pour les défenseurs… Sergio Ramos est le top."
Et si Modric le remportait cette année ?
"Ce serait mérité, également pour ce qu’il a accompli avec l’équipe nationale Croate. Ce serait une reconnaissance due à un joueur de grande qualité."
Que pensez-vous de ce qui s’est passé avec Lopetegui avant le Mondial ?
"Peut-être que le timing n’était pas bon, ou que les choses manquaient de clarté. Mais je ne l’ai pas vécu en personne donc je ne peux pas donner d’avis."
Comment le Real est devenu sans Zidane ?
"Zidane a accompli quelque chose d’extraordinaire. J’ai adoré sa sérénité, son équilibre, et je le félicite également pour la façon dont il a quitté le Real, avec beaucoup d’élégance. C’était mon milieu de terrain préféré, mon idole. Il a également prouvé que c’était un grand entraineur. Lopetegui essaye d’apporter plus d’organisation pour qu’ils jouent davantage ensemble, avec plus d’agressivité. Avant, on avait l’impression que le Real s’endormait durant le match, puis se réveillait soudainement. Maintenant je vois une équipe plus constante."
Après 3 sacres consécutifs en Ligue des Champions, maintiendront-ils cette ‘faim’ ?
"Oui, ils ont la mentalité pour continuer à gagner, tout comme la Juve en Italie. En Espagne, il y a deux ou trois équipes comme ça, le Barça et l’Atlético avec Simeone. J’aime cette envie de vouloir gagner chaque trophée, chaque match."
En Italie, il n’y a pas une telle envie ?
"On est en train de la retrouver. Lors des dernières années, la Juve en avait, mais récemment, des équipes comme Naples, l’AS Rome, l’Inter, le Milan ou la Lazio montent en puissance."
Qui est votre favori pour la Ligue des Champions ?
"Liverpool s'est beaucoup renforcé, ce sont de grands candidats pour le titre après avoir été finalistes la saison dernière. Ensuite, je mettrais Manchester City qui a l’un des meilleurs entraineurs au monde, si ce n’est le meilleur."
Quel joueur du Real serait parfait à la Roma ?
"Asensio."
Le voyez-vous comme un futur Ballon d’Or ?
"Oui, je suis sûr qu’il le sera un jour. J’aimerais l’avoir pour son âge, la qualité qu’il démontre, sa capacité à s’adapter à plusieurs rôles offensifs et son talent."
On dit que Benzema joue plus qu’il ne marque. Vous l’aimez ?
"Si chaque entraineur l’utilise, cela signifie qu’il a d’importantes qualités. Il se met au service de l’équipe, crée des espaces pour ses coéquipiers, il est intelligent et capable de jouer pour les autres et inscrire des buts."
Courtois et Keylor, qui mettriez-vous ?
"Heureusement que ce n’est pas mon problème. Bien que ce soit un très bon problème."
En Italie, on dit que les équipes espagnoles défendent très mal. Est-ce vrai ?
"Imaginez s’ils défendaient bien (rires)… Ils défendent différemment, ils essayent d’occuper le milieu de terrain adverse et acceptent les duels individuels. Il n’y a pas de vérité absolue. La France a remporté le Mondial avec un football plus défensif. Chacun a sa mentalité, la mentalité espagnole est différente et celle des Italiens évolue."
Cristiano aura-t-il plus de difficultés en Italie ?
"Il en a déjà eu. Mais au fur et à mesure, il brillera. Evidement, j’espère que ça ne sera pas le cas lorsqu’il jouera contre nous (rires)."
Sera-t-il difficile pour lui d’inscrire 50 buts ?
"Il est encore tôt pour se prononcer, mais je pense que ce sera plus compliqué."