Le joueur de la Cantera, qui a du mettre un terme à sa carrière à l'âge de 25 ans suite à un problème cardiaque, revient en exclusivité pour Real France sur son actu et sa vie de footballeur !
Salut Ruben, on va parler de toi petit. Je sais que tu as commencé au futsal. Quelles qualités as-tu gardé de ce genre de petits terrains ? C’est de là que vient cette merveilleuse technique dont tu faisais preuve ?
(Rires) "Peut-être cette façon de sortir des petits périmètres, la manière de protéger la balle, de frapper rapidement ou encore de mettre des pointus…"
Tu as eu la chance de jouer beaucoup d’années au Real. C’était un rêve de gosse ?
"Le rêve débute réellement quand tu es majeur, en juvenil, que tu prends conscience d’où tu es vraiment et de ce que tu peux obtenir. En benjamins, le Real m’a viré donc non à cette époque ce n’était pas un rêve, je voulais seulement jouer au foot, ça m’amusait et j’adorais ça."
Quel souvenir gardes-tu de ton premier but face à Ecija ?
"C'est une frappe de Reyes contrée par un défenseur qui me revient, je contrôle bien et j’arme ma frappe. Golazo et en plus à Bernabéu… Là je commence à entendre mon nom résonner... un rêve. Quand tu fais des choses de ce type en équipe première tu commences à attirer l’attention."
Quel est ton plus beau moment passé au Real ?
"Il y en a des tonnes mais je pense que mes débuts en Liga face à l’Athletic Bilbao en remplaçant Raúl est le plus marquant. Pour les canteranos et les madridistas, Raúl sera à tout jamais la référence absolue !"
Quel est l’entraîneur qui t’a le plus marqué ?
"Tous ceux que j’ai connus m’ont apporté quelque chose en commençant par Quique Sanchez Flores en juveniles (U17), lors d’une saison où les bonnes choses commençaient à arriver pour moi (sélection en U19 par exemple). Mais Capello, Schuster, etc... tous ont été importants. Et puis, Michael Laudrup à Getafe, lors de ma meilleure saison où je commençais à réellement m’exprimer et démontrer des choses qui m’ont, notamment, permis de connaître ma première sélection en A."
Tu as souvent dit que Redondo était ton idole de jeunesse. Quel joueur admires-tu dans l’effectif actuel ?
"J’aurais adoré faire des passes à CR7, je pense qu’on se serait bien entendu mais j’aime connecter avec des joueurs qui sont proches de moi sur le terrain et mon préféré est donc Modric."
Tu as été l’un des pionniers des joueurs vendus avec option de rachat à revenir. Que penses-tu de ce mode de fonctionnement et comment l’as-tu vécu à ton époque ?
"Je pense que c’est la meilleure solution pour un joueur parce que si tu n’as pas de temps de jeu en équipe première, tu dois aller en chercher ailleurs, c’est logique. Ce système est donc très bon. Le fait de partir vendu montre que tu as de la valeur, cela prouve que tu n’es pas un joueur gratuit et que si le Real te veut de nouveau, il devra lui aussi payer. C’est très valorisant. Pour le Real c’est un péage à payer à un autre club qui te forme et te donne du temps de jeu. Pour le club qui t’accueille, tu es une valeur revendable qui leur appartient."
Tu as également eu l’opportunité durant ta carrière de jouer et de remporter l’Euro 2008, une folie non ?
"Une fin de saison merveilleuse avec le plus grand Getafe de l’histoire où nous avons battus des équipes de niveau Ligue des Champions. Encore plus au niveau personnel puisque j’ai pu participer à l’Euro grâce à Luis (Aragonés) et sa personnalité qui a fait qu'il décida d’emmener des joueurs d’équipes très humbles mais qui avaient démontrés qu'ils avaient le niveau. En Selección, là, c’était un vrai rêve éveillé, tout s’est parfaitement passé depuis le début."
Et tu as marqué ?
"C’était le troisième match, face à la Grèce, nous étions déjà qualifiés et Luis avait fait tourner. Malgré ça on ne s’est pas laissé démonter, on voulait montrer pourquoi on était là ! Le but a été la cerise sur le gâteau."
Tu entraînes désormais la réserve de Getafe depuis deux ans. Comment as-tu géré ce nouveau rôle de coach ?
"En tant que coach, j’ai été au Real Madrid pendant des années, à la cantera. Désormais je suis à Getafe et le rôle change beaucoup de celui de joueur. Tu te rends compte que chaque détail compte. Joueur, tu ne te rends pas forcément compte de certaines choses. Tu penses à ce que tu dois faire, tu prends confiance mais il y a d’autres aspects dont l’entraîneur est dépendant et qui rendent le métier aussi compliqué que merveilleux. Quand tes idées fonctionnent et que tu travailles là-dessus, c’est réellement plaisant. Proche du terrain, on vit aussi et surtout chaque action intensément. Quand un joueur loupe, quand il subit une faute, quand on te siffle un hors-jeu, quand tu marques…etc. Je pense que c’est aussi pour ça que de nombreux footballeurs deviennent entraîneurs."
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ? Un futur en blanc ? Tu y penses ?
"J’espère qu’un jour je pourrai entraîner l’équipe première de Getafe et évidemment le Real, on ne sait pas, c’est un bon défi."