À l'occasion de la sortie de son livre en France "Mère courage", Dolores Aveiro, la maman de Cristiano Ronaldo se confie sur son fils dans Le Parisien. Extraits.
Comment a réagi votre fils à la lecture du livre ?
"Il m’a dit de bien réfléchir car j’allais rendre ma vie publique.
Mais je lui ai répondu que je voulais faire ce livre pour donner
l’exemple et espoir à toutes ces femmes malheureuses. Il l’a lu et
l’a trouvé très bien."
Savait-il que vous vouliez avorter lorsque vous étiez
enceinte de lui ?
"Oui, bien sûr. Aujourd’hui encore, on en
parle. J’avais déjà trois enfants et je suis tombée enceinte à
trente ans. En avoir un quatrième alors qu’on avait déjà tellement
de problèmes d’argent me paraissait impossible. J’ai essayé de tout
faire pour avorter. Mais encore heureux que Dieu n’a pas voulu.
C’était le destin. Je crois au destin. On ne sait jamais ce qu’un
enfant peut apporter à ses parents. Ronaldo en est la preuve. Je
demande donc à toutes les femmes de bien réfléchir car la meilleure
chose que nous avons, ce sont nos enfants."
Vous avez longtemps vécu dans un extrême dénuement.
Aujourd’hui, vous êtes à l’abri financièrement. Quel rapport
entretenez-vous avec l’argent ?
"J’ai connu beaucoup de
difficultés mais je travaillais dur pour que mes enfants aient de
quoi manger. Ce n’était pas du luxe évidemment mais ils n’ont
jamais manqué de nourriture à table. Aujourd’hui, grâce à Dieu,
j’ai un fils qui me donne tout. Mais je ne gaspille pas comme ça
car on ne sait pas de quoi sera fait demain. C’est ce que je
transmets aux miens."
Cela fait quoi d’être la maman d’un des meilleurs joueurs du
monde ?
"C’est une très grande fierté. Partout où je vais,
quand on sait que je viens du Portugal, on me dit « Ah le pays de
Ronaldo. » Mon fils est connu partout dans le monde. Comment ne pas
en tirer une grande fierté ?"
Est-ce difficile aussi ?
"Au début oui car je n’étais
pas habituée aux critiques. J’en ai beaucoup pleuré. Quand je
lisais ou voyais ce qu’on disait sur lui parfois, cela me faisait
mal. Mais Ronaldo me disait « Maman, tu dois t’habituer. Le monde
est ainsi."
Comment était Cristiano Ronaldo enfant ?
"Il a
toujours été un enfant humble avec un cœur immense et les pieds sur
terre. C’est le cas aujourd’hui aussi. Le ballon est vite devenu sa
grande passion. Si quelqu’un lui offrait un jouet, cela ne
l’intéressait pas. Tout comme l’école. Le ballon était plus
important que tout. C’est ce qui le rendait heureux. Quand il a
commencé à jouer au foot vers 5-6 ans, on a vite vu qu’il avait du
talent. Mais jamais je n’ai pensé qu’il irait aussi loin."
Quel moment de sa vie professionnelle vous a procuré le plus
de bonheur ?
"Lors de sa première sélection avec le
Portugal et à l’Euro 2004. Voir mon fils avec mes idoles, ce fut
une émotion très forte. Je me suis même évanouie en le voyant avec
eux en train de chanter l’hymne."
Quel match de votre fils vous a fait le plus souffrir
?
"La finale, ici à Paris contre la France lors de l’Euro
(1-0). Pour une mère, voir son fils à terre, c’est beaucoup de
souffrance. Ce match était si important pour le Portugal, pour lui.
Il avait tellement mal. Mais avec la victoire, on avait
l’impression que ses douleurs avaient toutes disparu. Cette finale,
ce fut de la pure folie."
Regardez-vous tous ses matchs ?
"Rarement en
tribunes. Je regarde plutôt à la télé. Mais souvent, lors de la
seconde période, je vais marcher, faire un petit tour car c’est
trop dur. En tant que maman, ma principale préoccupation, c’est
quand il reçoit un coup."
Lui donnez-vous des conseils ?
"Il a toujours eu les
pieds sur terre. Même enfant. Il n’oublie pas d’où il vient. Quand
il a commencé dans ce milieu, je lui ai juste dit de profiter mais
de bien garder la tête sur les épaules."
Le grondez-vous quand il joue moins bien ?
"Moi aussi
j’ai eu un métier. Il y a des jours où je travaillais mieux que
d’autres. Alors je ne vais pas le rappeler à l’ordre si un jour il
joue moins bien. Il y a des fois où on ne peut pas être à
100%."
Quel fils est-il ?
"Très tendre. Il me dit souvent je
t’aime. Par exemple pour la fête des mères, il m’a envoyé un
bouquet de fleurs et un bijou avec un petit message disant « tu es
la meilleure maman du monde ». Il est très sentimental et sensible.
Il pleure facilement. Il suffit d’avoir un ami à la maison qui lui
raconte un problème de famille, une maladie ou quand il s’agit
d’enfants ou qu’il voit des reportages sur des enfants qui
souffrent, les larmes lui viennent vite…"
Où le voyez-vous après le Real Madrid ?
"Il a été si
bien reçu à Manchester que j’aimerais le voir retourner là-bas.
Mais c’est sa vie, c’est lui qui décide."
Et pas Paris ?
"Oui, pourquoi pas. Mais ma
préférence, à moi, c’est Manchester."