Aujourd’hui marque le 20ème anniversaire de l'un des jours sombres du Real Madrid en Europe. Fernando Morientes, l’un des "coupables" de cette débâcle, raconte.
Le 6 avril 2004, le Real Madrid cherchait à se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions face à Monaco, une équipe qui, a priori, ne devait pas poser beaucoup de problèmes au Real. Le match aller s'était soldé par une victoire 4-2 des Madrilènes, mais au retour, tout s’est effondré. À Monaco, l'équipe entraînée par Carlos Queiroz s'est inclinée 3-1, avec deux buts de Giuly, qui a ensuite rejoint Barcelone, et de Morientes, qui était alors prêté par le Real Madrid..
Une débâcle pour les Galactiques qui, quelques semaines plus tôt, avait déjà perdu la finale de la Copa del Rey contre Saragosse (2-3). Cette défaite en Copa et en Ligue des champions sont les deux premiers épisodes de la fin du Real Madrid des Galactiques, qui s'achèvera avec le départ de Florentino Pérez en 2006.
Ce duel à Monaco a également permis au Real Madrid de créer la fameuse clause de peur. Morientes est prêté à Monaco et lors des barrages de la Ligue des champions, l'attaquant marque deux buts, l'un à Bernabeu qui donne la vie à Monaco, et l'autre à Monaco. La performance de l'attaquant espagnol a fait que le Real Madrid n'a plus permis aux joueurs prêtés par d'autres équipes de jouer contre le Real Madrid pendant une longue période.
A l’occasion de ce 20e anniversaire de ce jour sombre, Fernando Morientes est revenu sur ce moment auprès du quotidien AS. "Je n'aimais pas les prêts. J'avais l'impression que vous quittiez l'équipe parce que vous n'aviez pas de place et que vous reveniez presque comme une roue de secours.... Mais à l'époque, c'était la seule solution. Et quand vous êtes à votre meilleur niveau, à 26 ou 27 ans, vous sentez que vous avez encore beaucoup de football devant vous. Et, même si c'est à l'extérieur, on cherche à gagner des minutes", raconte l’Espagnol.
On m'a appelé et on m'a dit qu’une équipe qui se battait pour la Ligue française et qui participerait à la Ligue des champions me voulait. On m'a fait comprendre que j'allais être un joueur important là-bas", poursuit Fernando Morientes. "Et l'impensable s'est produit... on a tiré le Real Madrid en Champions ! Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je me sentais autant comme un joueur de Madrid qu'un joueur de Monaco. Voir mes coéquipiers du Real Madrid devant moi était si étrange... tellement étrange !"
"J'ai vu mes amis souffrir"
"Je n'étais pas heureux de voir mes coéquipiers souffrir. Des amis intimes comme Raúl, ou des gens comme Salgado, Helguera, Figo... avec qui j'avais tant partagé. En fait, à ce moment-là, j'avais plus d'affinités avec eux qu'avec mes coéquipiers de Monaco, avec lesquels j'avais aussi une barrière linguistique", avoue l’attaquant.
Cette défaite du Real eu un impact énorme, et le fait qu’un joueur prêté y soit impliqué a eu de plus grandes répercussions encore. La clause dite "de la peur", selon laquelle les joueurs prêtés n'étaient pas autorisés à jouer contre leur club d'origine, a pris toute son importance à partir de ce moment-là. Auprès de AS, Morientes affirme ne pas apprécier cette clause.
"J'ai toujours été en désaccord avec ce type de clause. Si une équipe vous envoie en prêt, c'est qu'elle ne trouve pas de place pour vous. Mais au niveau du club, je comprends parfaitement qu'on essaie d'éviter les problèmes extra-sportifs, qu'un joueur qui vous appartient vous éjecte de la Ligue des champions...", conclut-il.