Arrivé cet été à Marseille en provenance du Real, Lucas Silva ne convainc pas. Déchu de son statut de titulaire, le Brésilien traverse une période difficile. Un retour façon Casemiro n'est pas d'actualité.
Quand le Real prête l'un de ses joueurs, c'est pour que celui-ci acquière de l'expérience et se forme dans une équipe susceptible de lui offrir du temps de jeu. Malheureusement pour Lucas Silva, les minutes passées sur les pelouses de Ligue 1 sont peu signifiantes. Le Brésilien doit se contenter des miettes que lui laissent Mauricio Isla et Romao, sans parler de Lass Diarra qui est intouchable. Actuellement bloqué par le Chilien et le Togolais, Silva piétine. À tel point que même Barrada est susceptible de lui voler sa place...
L'ancien joueur de Cruzeiro explique sa situation par les nombreux changements occasionnés par ce second déménagement en six mois. Míchel, son entraîneur et ancienne légende madrilène a eu des mots teintés d'espoir à son égard : "Lucas Silva a un peu perdu confiance au niveau de ses passes et de sa manière de se placer sur le terrain. Je pense que cela va changer, qu'il va changer. C'est une question de temps. Ce n'est pas un problème physique, mais plutôt un problème tactique."
L'Équipe évoque la possibilité d'un retour à Madrid, que Míchel dément catégoriquement. Pour sa part, le joueur réitère sa volonté de réussir à l'OM : "Je n’ai jamais voulu quitter le club. Je veux finir la saison, jouer et démontrer en 2016 ce que je sais faire, dès le premier match dimanche. Ni mon agent ni moi nous n’avons eu aucun contact. Je me sens bien ici, je veux rester et jouer. Les écrits de la presse ne m’intéressent pas. Je dois récupérer la confiance de l’entraîneur pour jouer. Je dois donner le maximum pour participer, car l’OM est une belle équipe avec de très beaux joueurs."
Si son temps de jeu n'est pas catastrophique (il a joué 21 matchs sur 26 possibles), c'est surtout le sentiment qu'il ne peut pas espérer être titulaire qui complique les choses. Ou alors, quand il débute les rencontres, il est souvent remplacé en cours de match (9 fois sur 13).
Le principal obstacle à la progression de l'ancien de Cruzeiro est la concurrence. Míchel préfère l'utiliser dans un double-pivot, aux côtés de Diarra. Ainsi, il couvre les percées du Français. De plus, il y déjà trois joueurs offensifs devant lui sur le terrain. Hors de question de le laisser monter, assister ou tirer. Peu copain avec cette position, Silva préfère jouer long, faire usage de sa frappe qui faisait des malheurs dans son pays natal ou encore participer dans le jeu. Voilà pourquoi il a été envoyé sur le banc par Isla, un joueur avec un profil qui correspond davantage aux besoins de l'équipe. À la différence de son concurrent, ce n'est pas un milieu défensif de base et il serait sûrement plus à l'aise dans un 4-3-3, parfois décidé par le coach des Phocéens.
Ajoutez à tous ces paramètres un début de saison raté par une équipe qui se cherche encore, et vous obtenez un climat difficile pour un jeune joueur en quête de repères. L'hypothèse d'un retour durable au Real perd en probabilité, quand bien même Silva réaliserait six bons mois. Tout le contraire de Marco Asensio, qui brille sous les couleurs de l'Espanyol.