Carsten Cramer, PDG du Borussia Dortmund, explique clairement quel sera le principal défi du football dans les années à venir et ferme la porte aux investisseurs arabes.
Le Borussia Dortmund a une fois de plus pris position en faveur d'un modèle de financement austère qui ne laisse aucune place aux investisseurs d'origine douteuse. Malgré la concurrence de clubs étatiques comme Manchester City et le PSG, le club du Signal Iduna Park a fermé la porte aux pétrodollars et, bien que cela nuise à sa compétitivité au niveau mondial, préfère continuer à opter pour une économie transparente et conforme à ses valeurs.
Lorsqu'on lui demande si le BVB envisage un jour de s'ouvrir aux fonds arabes, le directeur général Carsten Cramer est catégorique : "Non. Nous nous soucions de l'origine de l'argent. Dans les circonstances politiques actuelles, j'exclus l'Arabie Saoudite et le Qatar", a déclaré le patron du Borussia, tout en précisant l'objectif de son club : "Le BVB se concentre sur la protection de la règle des 50+1, le renforcement de la concurrence nationale et le choix d'un marketing centralisé plutôt qu'individuel. Le football doit rester accessible et abordable", a-t-il souligné.
Borussia Dortmund Managing Director Carsten Cramer on engaging with Saudi Arabian or Qatari sponsors. 👀 pic.twitter.com/68VDfLEXXR
— CBS Sports Golazo ⚽️ (@CBSSportsGolazo) November 27, 2023
Lors de son interview accordée à la 'NZZ', il évoque l’importance de garder ce sport accessible à tous. Parmi ses incontournables, ne pas faire payer plus de 15 euros pour un billet debout (dans le 'Mur Jaune') en Ligue des Champions, refuser les sponsors saoudiens ou qataris... et c'est pour cela qu'il ne comprend pas toujours certaines critiques venant des gradins, mais s'il apprécie que les supporters du BVB soient critiques.
"Nous sommes positifs quant au nouveau format de la Ligue des champions car primo c'était la seule chance d'éviter la Super League et deuxio, 6 des 8 groupes de la phase de groupes actuelle avec des équipes éliminées précocement suggèrent que les doutes sur le format actuel sont justifiés. Nous pensons qu'à l'avenir le sport sera plus équitable et qu'une grande partie ne dépendra plus principalement de la chance du tirage au sort", explique Cramer.
Il évoque également l'importance de la présence de "vrais" supporters dans les tribunes : "Le football doit rester accessible et abordable. Nos sièges sponsorisés dans le stade sont limités à 5%. Nous avons 28 000 billets abordables, plus que n'importe quel autre club en Allemagne. Cela représente un tiers de la capacité du stade avec un prix moyen de 15 euros, y compris le transfert gratuit par les transports publics".
À cette fin, le PDG insiste sur l'importance des supporters. "Le football est une affaire de culture et de rituels. De tradition. D'histoire. En Formule 1, il n'y a pas tant de retrospective. Il s'agit toujours de passer à l'étape suivante avec la voiture. Le football est plus décéléré. Cependant, nous devons grandir. Au final, notre concurrence n'est pas le Real Madrid, mais Netflix. Ou une autre activité de loisir. Nous devons nous assurer que les nouvelles générations s'intéressent toujours au football", conclut-il.