Au terme d’une rencontre au scénario dantesque, le Real Madrid et Manchester City se sont neutralisés au Bernabéu (3-3). Place maintenant au retour.
Dans une semaine, les deux écuries croiseront à nouveau le fer pour déterminer qui aura l’opportunité de poursuivre l’aventure dans cette Ligue des champions 2023-2024. En effectuant une analyse tactique de cette première manche, on perçoit assez nettement quelles seront les principales clés tactiques du prochain duel.
Evidemment, ces phases finales de Ligue des champions, et tout particulièrement cette affiche, contiennent une large part d’irrationnel. L’état physique des acteurs, leur détermination et leur capacité à rester solide mentalement joueront un rôle de premier plan. Cependant, la tactique peut d’ores et déjà apporter quelques réponses aux joueurs.
Le retour de certains titulaires côté mancunien
Pour ce match aller, Pep Guardiola ne disposait pas de ses deux latéraux titulaires ni de son maître à jouer Kevin De Bruyne, dont la capacité à voir rapidement le jeu et servir ses coéquipiers dans les bons espaces n’a pas d’égal. Au retour, tout semble indiquer que le Belge sera de la partie, et Kyle Walker est également espéré côté mancunien. Si tel est le cas, les Madrilènes doivent se préparer en conséquence. Kyle Walker permet à son équipe d’apporter du soutien sur les ailes par ses débordements et sa capacité à centrer, alors que Manuel Akanji n’a que très peu pesé offensivement à Madrid. Sa relation avec Foden est également excellente, tant il parvient à facilement trouver son gaucher dans les meilleures conditions, y compris dans la surface adverse. La défense du Real doit donc redoubler de concentration, et se préparer à couper d’autres lignes de passes. Concernant De Bruyne, sa présence change le visage de son équipe. Sa disponibilité entre les lignes, sa capacité à facilement trouver la profondeur, et jouer juste dans une phase de possession lente comme de transition sont des dangers dont le milieu madrilène devra se départir à tout prix.
La densité et l’intensité au milieu de terrain
Malgré les trois buts encaissés, le Real Madrid a su répondre, pendant au moins une heure, à l’intensité mancunienne et à la férocité du combat qu’exige un tel match. Au retour, cela s’annonce au moins aussi difficile. Dans un stade acquis à leur cause, les hommes de Pep Guardiola auront à cœur de livrer un match complet, tactiquement, techniquement, mais également dans l’aspect mental et celui des duels. Le club espagnol devra donc jouer avec personnalité et continuer de multiplier les efforts, face à une équipe qui monopolisera le ballon. Le milieu en losange, plus dense que l’an dernier, sera très certainement composé de Camavinga, Kroos, Valverde et Bellingham. Il possédera les lourdes tâches de réaliser le pressing, le contre-pressing, de batailler sur les seconds ballons mais également de réaliser correctement les transitions pour toucher efficacement les deux Brésiliens devant. Le contrôle du match dépendra de leur maîtrise du cœur du jeu.
La gestion des temps forts et temps faibles
On le sait, Manchester City est une équipe qui aime avoir le ballon, et ce d’autant plus lorsqu’elle joue dans son antre. L’enjeu sera donc d’être efficace avec et sans le ballon, même si le risque d’effectuer les 2/3 du match sans posséder le cuir est bien réelle. La qualité technique de chacun sera mise à contribution pour correctement attaquer et défendre. Dans les transitions offensives, ce sont des joueurs éprouvés qui devront faire les bons choix, avoir les bonnes idées, et tout mettre en œuvre pour réaliser correctement les mouvements. Dans ce match, plus que jamais, la gestion des temps faibles et temps forts sera déterminante.
La gestion de la ligne verticale Rodri – De Bruyne – Haaland et la mobilité des positions offensives
Hier soir, Haaland a été très peu servi, et son jeu dos au but ainsi que sa qualité de finition très peu sollicités. Pour autant, on peut décemment s’attendre à un autre match de sa part. Lorsqu’il décroche, Haaland libère de l’espace dans son dos et peut jouer en remise pour un milieu de terrain démarqué à ses côtés (De Bruyne par exemple), qui à son tour peut servir dans la profondeur des joueurs comme Grealish, Foden, Bernardo Silva et même les latéraux. En Premier League, il est souvent servi par Rodri, plaque tournante du jeu mancunien, qui déclenche le mouvement, puis se retrouve aux abords de la surface pour frapper si l’action n’aboutit pas. Mais l’attaquant multiplie également les courses dans la surface, ce qui peut également permettre à des joueurs de la qualité de De Bruyne ou Silva de trouver à plat des joueurs dans cette même surface, dans un espace libéré par le Norvégien.
Avec le retour des latéraux, son jeu de tête peut également être utilisé. La plus grande menace dans le jeu de City, c’est la variété. Jeu en profondeur, centres, frappes de loin, jeu dans les petits espaces…Les Skyblues savent tout faire, et il faudra un marquage et une assise défensive au moins aussi rigoureuse que celle proposée hier soir côté Merengue, pour contrer ses assauts. On le rappelle, Tchouaméni sera suspendu, c’est donc très certainement Nacho qui débutera, même si Militao jouera au moins une partie du match contre Majorque samedi.
Les coups de pied arrêtés
Cela s’est démontré encore ce soir, le Real Madrid prend souvent des buts sur coups de pied arrêtés cette saison, et notamment contre les grandes équipes. La maîtrise de ces phases de jeu, autant offensives que défensives, sera également fondamentale pour obtenir un résultat favorable en Angleterre. L’équipe devra compter sur un grand Lunin, et la solidité des quatre de derrière pour garder autant que possible la cage inviolée. Le rendez-vous est donc pris le 17 avril pour une nouvelle soirée mémorable.