Réduit à dix après l’exclusion de Carvajal, le Real Madrid s’impose dans la douleur face à l’OM (2-1). Dominants mais longtemps frustrés par un Rulli héroïque, les Merengues ont dû s’en remettre à deux penaltys transformés par Mbappé.
Ce mardi soir, le Santiago Bernabéu retrouvait les grandes soirées européennes. Pour son entrée en lice en Ligue des champions, le Real Madrid recevait l’Olympique de Marseille. Xabi Alonso a innové dans son onze en titularisant Rodrygo à la place de Vinicius aux côtés de Mbappé.
Dès les premières secondes, les Madrilènes se procurent leur première grosse occasion. Hojbjerg redonne malencontreusement un ballon à Mbappé au six mètres de Rulli. Le Français tente alors un geste acrobatique qui passe de peu à côté du cadre (2e). Trent doit céder sa place après un claquage, le capitaine Dani Carvajal remplace l’Anglais (4e). Nouvelle énorme occasion pour Mastantuono, qui après un pressing très haut vient toucher le montant (5e). Les Marseillais peinent à sortir de leur trente derniers mètres.
Suite à une perte de balle au milieu de terrain de Güler, Greenwood arrive lancé et fixe la défense madrilène pour glisser un ballon pour Weah dans la surface qui trompe Courtois. L'Olympique de Marseille ouvre le score contre le court du jeu (22e). Rodrygo réussit à rentrer dans la surface et se fait percuter dans la surface, penalty pour le Real Madrid. Mbappé prend ses responsabilités et transforme ce pénalty pour remettre à hauteur son équipe (29e). Une fin de première mi-temps hachée mais toujours très ouverte à l’image des 45 premières minutes.

Sur un corner joué à deux, Mbappé tente sa chance de loin et touche la barre transversale (50e). Juste avant un corner pour le Real, Dani Carvajal se fait exclure suite à un mauvais geste sur Rulli. Le Real va finir à 10. (71e). Après son entrée, Vinicius provoque un pénalty après une belle percée dans la surface. Mbappé trompe une nouvelle fois Rulli et place le Real devant pour la première fois du match (80e). Après le but de Kylian Mbappé, l’Olympique de Marseille pousse pour revenir au score, mais n’y parviendra pas. Le Real s’impose dans la douleur et prend les trois points.
Un pressing trop inconstant
Le Real a démarré la rencontre tambour battant, avec un premier quart d’heure d’une intensité impressionnante. Les dix joueurs de champ participent alors à un pressing haut parfaitement coordonné, empêchant l’OM de sortir de son camp et signant sans doute les meilleures minutes madrilènes de ce début de saison. Mais après la première alerte marseillaise, ce pressing s’essouffle et devient plus sporadique. Par séquences, il continue à gêner les hommes de Roberto De Zerbi, mais sans continuité suffisante pour réellement les étouffer. L’expulsion de Dani Carvajal en seconde période contraint ensuite le Real à renoncer presque totalement à ce plan de jeu, jugé trop risqué en infériorité numérique, pour se replier et subir davantage.
Une animation offensive sans réussite
Xabi Alonso avait fait des choix forts au coup d’envoi en alignant Rodrygo, Mbappé et Mastantuono en attaque. Et le pari a payé dans le jeu : le Real Madrid a proposé une animation offensive de qualité, multipliant les combinaisons rapides dans les petits espaces et étouffant la défense marseillaise durant certaines séquences. Mbappé, très disponible et utilisé en pivot par moment, a souvent orienté le jeu, mais il a longtemps buté sur un énorme Rulli, auteur de 13 arrêts dont 10 en première période. Les Merengue touchent deux fois les montants et affichent des statistiques impressionnantes avec 28 tirs, 15 cadrés et près de 4 expected goals.

Pourtant, le réalisme n’est pas au rendez-vous, la plupart des frappes manquant de conviction et terminant souvent sur le portier olympien. L’entrée de Brahim Díaz et Vinicius a apporté un nouveau souffle, et si Brahim est resté discret, Vinicius a su combiner à plusieurs reprises avec Mbappé avant d’obtenir le penalty décisif. De quoi laisser entrevoir une future complicité entre les deux stars offensives. Malgré le manque de réussite, le visage montré est prometteur : le Real n’a pas manqué d’idées, seulement d’efficacité.
Une défense encore perfectible
Malgré la victoire, la prestation défensive laisse quelques inquiétudes. Le contexte explique en partie ces difficultés : face à une équipe de Roberto De Zerbi qui assume de jouer au ballon malgré un pressing très haut des Madrilènes et un marquage, les défenseurs du Real se sont souvent retrouvés isolés face à des attaquants lancés.
Dans ce cadre, Carreras a livré un match solide. En revanche, Militão et Carvajal ont déçu. Le Brésilien n’a remporté aucun duel, ni au sol ni dans les airs, un constat inhabituel pour un joueur de son calibre. De son côté, le capitaine madrilène a souffert face à Timothy Weah et a fini par laisser son équipe à dix sur une expulsion évitable. Avec ballon, Carvajal a su apporter, mais défensivement, il a paru en difficulté par moments. Rien d’alarmant à ce stade de la saison, mais face à des adversaires plus redoutables, une plus grande rigueur sera indispensable.
Güler dans un mauvais jour
Arda Güler a vécu une soirée compliquée face à l’Olympique de Marseille. Le Turc n’a pas réussi à peser offensivement comme il sait le faire, avec aucun dribble réussi et un total de sept duels perdus, soit le pire ratio du match. C’est également lui qui commet l’erreur à l’origine de l’unique but marseillais, un ballon perdu au milieu de terrain qui a offert une situation idéale à Greenwood et Weah.
Si par sa qualité de passe il a malgré tout réussi à créer quelques opportunités, son influence a été trop limitée pour un joueur de son calibre. Souvent doublé dans sa zone par Mastantuono, il n’a pas su déborder ni prendre suffisamment d’initiative, avant de céder sa place à la 73e minute après l’expulsion de Carvajal, sacrifié pour renforcer la défense.