Après la conquête de la Décima, Sergio Ramos a acquis une dimension supplémentaire au sein du football mondial. Le meilleur défenseur du monde se devait de confirmer son statut cette saison. Chose partiellement faite.
[dropcap]E[/dropcap]n 25 jours, Sergio Ramos est passé d'un but historique face à l'Atlético en finale de LDC à une élimination sans gloire de la Coupe du Monde face au Chili. À son retour de vacances, arborant une coupe de cheveux décolorée, le Sévillan s'est tout de suite remis au travail. Que ce soit aux côtés de Varane ou de Pepe, la présence de Ramos est indispensable. Elle permet de mieux faire jouer son partenaire et aucune charnière centrale n'est meilleure sans lui. Au Real, c'est lui qui fait la première passe, celle qui relance la machine. Que ce soit en trouvant Isco pas loin, ou Carvajal à l'autre bout du terrain grâce à une transversale de 50 mètres, rares sont les fois où ses passes sont mauvaises. Depuis cette position, il a une vision globale du jeu et a tout le temps qu'il veut pour donner la première impulsion à l'action.
Gros bémol de sa saison, ses prestations en tant que milieu de terrain face à l'Atlético, Séville et la Juve. Les deux premières fois, les résultats ont masqué ses mauvais matchs, mais face aux Turinois il a été encore plus catastrophique que d'habitude. Peut-on blâmer un joueur aligné dans une position autre que la sienne ? Pas complètement, mais on peut le blâmer de s'obstiner à perdre des ballons les uns après les autres. Le voyant perdu et inutile au milieu de terrain, Ancelotti a dû en urgence mettre fin à son obstination en le replaçant en défense lors du match retour. Malheureusement, le mal était déjà fait. Son poids dans le jeu est néanmoins dérisoire par rapport à celui qu'il occupe dans le vestiaire.
Encore jamais bousculé par un entraîneur comme l'a été Casillas, le Sévillan est l'un des patrons de l'effectif. Là pour mettre l'ambiance mais également pour motiver ses coéquipiers et ne pas les lâcher d'une semelle quand la situation l'exige, son expérience longue de 10 ans au sein du club a fait de lui le digne héritier de Fernando Hierro. D'ailleurs, le brassard de capitaine lui sied à merveille. Ce leadership prononcé n'est cependant pas du goût de Florentino Pérez, avec qui la situation est relativement tendue. Les deux hommes maintiennent une relation froide et bien qu'indiscutable (en deux ans il n'a jamais été remplaçant), sa prolongation de contrat se fait attendre depuis maintenant bien longtemps, alors qu'elle devrait être évidente pour un joueur devenu une icône madrilène.
Sa relation avec Ronaldo et Casillas constitue un maillon fort de l'équilibre du vestiaire. Quand les cadres s'apprécient, tout devient plus facile à gérer. Sauf pour Florentino, qui a peur que Ramos fasse son petit business dans le vestiaire, sympathisant trop avec l'entraîneur et s'arrangeant pour ne pas trop travailler lors des entraînements.
Pour en revenir au terrain, attention quand même à ses excès de confiance qui lui jouent de vilains tours encore trop régulièrement. Le pénalty concédé face à Séville en est la preuve, ainsi que ses erreurs de marquage sur coup de pied arrêté, qui sont la cause de buts évitables. Sa saison est moins bonne que la précédente, pour cause : des blessures à répétition en octobre, mars et mai et comme pour tout l'effectif, une absence de titres majeurs. Toutefois, il a joué un rôle prépondérant au Maroc lors de la Coupe du Monde des clubs où il a marqué deux fois en deux matchs.
Ses statistiques :
42 matchs joués
7 buts marqués (comme la saison passée)
1 passe décisive
3964 minutes jouées
46 tirs
57 fautes provoquées
22 cartons jaunes
0 carton rouge