Dans un article précédent, nous avions mis en avant le fait que le Real Madrid rencontrait des problèmes d'efficacité, mais que Lopetegui disposait d'alternatives pour y remédier. Lors du sondage, les lecteurs de Real-France avaient été plus de 70% à vouloir que le trio d’attaque habituel ne soit pas aligné.
Dans son édition du jour, le quotidien Marca revient sur cette panne face aux cages adverses, en avançait le fait que le Real Madrid n’a plus marqué depuis 5 heures et 19 minutes, chose qui n'était plus arrivée au Real Madrid depuis 10 ans.
Durant les 9 dernières années, le Real Madrid pouvait s'appuyer sur Cristiano Ronaldo. Les 50 buts qu’il assurait par saison se sont envolés avec lui lorsqu’il a été transféré à Turin. Pourtant, le club doit aller de l’avant et apprendre à vivre sans lui. En début de saison, les hommes de Lopetegui paraissaient ne pas trop souffrir de l’absence du Portugais, les buts étant répartis entre les différents acteurs de l’attaque.
Quelques semaines ont passé, et le Real Madrid propose désormais les pires chiffres offensifs de la dernière décennie. Il marque un but toutes les 52 minutes tout en ne tirant au but que 6 fois par match. Sa moyenne de buts par match oscille à 1,7. Lors des neuf saisons précédentes, ses chiffres offensifs étaient meilleurs. À titre comparatif, lors de la saison 2011-2012, la fameuse "Liga des records", les Merengues plantaient un but toutes les 30 minutes. Il y a deux saisons, lors du doublé Liga-Champions League, ils effleuraient les 3 buts par match.
Le 1-0 de Moscou met au passage fin à une série de 29 matchs de suite en marquant en Coupe d’Europe. La dernière rencontre européenne sans but du Real remonte au 0-0 du match aller des demi-finales contre Manchester City, en 2015.
Quelles solutions pour un problème préoccupant ?
Lors de sa conférence de presse d’après-match, Lopetegui a parlé de malchance en référence aux trois tirs qui ont touché les montants d’Akinfeev. Marca se demande, si au-delà de cette malchance, il n’existe pas des causes plus profondes pour expliquer de tels chiffres. Car la seule malchance ne semble pas tout expliquer. En effet, malgré un grand nombre de tirs tentés, aucun n’a paru mettre le gardien du CSKA en grande difficulté. Les deux derniers matchs ont été des copies conforme dans leur physionomie, l’équipe adverse attendant le Real dans son camp avec un bloc très bas qui laisse peu d’espaces.
Si le jeu de possession de Lopetegui assure peut-être plus d’assise défensive (le Real Madrid était la meilleure défense de Liga avant le déplacement à Séville), il manque cruellement de verticalité dans les 30 derniers mètres, comme de rapidité dans les transmissions. Dès lors, les équipes adverses ont tout le loisir de défendre sans être pris au dépourvu, comblant tranquillement le peu d’espaces qu’ils laissent à leur adversaire.
La première mesure à prendre pourrait être de plus faire jouer Marco Asensio sur la gauche. Le natif de Majorque s’est toujours montré plus dangereux sur l’aile droite ou dans l'axe, devenant moins prévisible et pouvant plus facilement armer des frappes avec son pied gauche. En outre, il a laissé une très bonne impression lors de la pré-saison en étant aligné en pointe contre la Juventus (2 buts).
Avec l’équipe d’Espagne, Lopetegui avait pour habitude de jouer en 3-5-2 lorsque le match était bloqué. Sans aller jusqu’à dire qu’il doit envisager cette solution, un changement de tactique paraît nécessaire. Celui-ci peut intervenir en cours de match, en fonction des circonstances.
Mais le plus préoccupant n’est pas le manque de précisions des attaquants, mais bien les difficultés qu’à l’équipe de Lopetegui a apporter le danger devant les cages. Comme mentionné plus haut, les lecteurs de Real-France préféreraient que Lopetegui n’aligne plus le trio offensif, et opter pour un milieu de plus (Isco ou Ceballos) au détriment d’un attaquant. Une piste qui mérite d’être explorée.
Enfin, le mot-clé de la Liga des records était 'l’intensité'. Le Real Madrid 2012-2013 commençait ses matchs avec beaucoup d’intensité afin de marquer le plus rapidement possible, et éviter de devoir attendre la deuxième mi-temps pour faire la décision, avec les difficultés que cela implique. Lors des trois derniers matchs, les hommes de Lopetegui ont entamé leurs rencontres avec un manque flagrant d’intensité qu’ils ont payé contre Séville et le CSKA Moscou, et qu’il aurait également payé sans un grand Courtois face à l’Atletico Madrid.
Il faut aussi souligner que le fameux pressing après perte de balle, marque de fabrique de Lopetegui, n’est plus présent et ceci depuis de nombreux matchs. Ce pressing permettait une récupération du ballon plus proche des buts adverses que ce qu’il n’est actuellement et signifiait donc moins de terrain à parcourir jusqu’à la surface de réparation adverse. Pourquoi ce pressing n’est-il plus présent ? Est-ce dû à une baisse de régime au niveau physique ? Difficile à dire. Toutefois, le Real Madrid nous paraissaient bien plus menaçant avec.