Il n'était pas attendu à un tel niveau si rapidement, et pourtant il y est. Le talent du prodige brésilien ne fait aucun doute. Il prend de plus en plus de responsabilités dans l'attaque du plus grand club du monde, à seulement 18 ans.
Son insouciance, traduite par un pur plaisir de jouer au foot, sans pression malgré la taille des événements, fait du gamin de Flamengo l'un des hommes sur qui repose aujourd'hui les espoirs de nombreux supporters madrilènes. Jouissant d'une confiance sans bornes de la part de Solari, 'Vini' s'exalte à chacune des ses apparitions sous la tunique blanche, au point de laisser place à la naissance des légendaires comparaisons avec d'autres super stars qui ont marqué la discipline. Sa technique et sa vitesse balle au pied ne sont pas sans rappeler son compatriote Neymar, qui d'ailleurs est son idole. Les deux joueurs au style indubitablement ressemblants, s'apprécient mutuellement. Vini n'a jamais caché son désir d'évoluer un jour aux côtés de son aîné, qu'il va probablement remplacer en sélection brésilienne dans quelques jours.
Ce talent qui suscite beaucoup d'admiration est pourtant entaché de beaucoup de points noirs. Comme plusieurs joueurs de son âge, Vinicius doit encore grandir, gagner en expérience et en maturité. Le clasico retour a beaucoup montré sur les limites du jeune attaquant. Percutant, capable de dicter au ballon la trajectoire qu'il souhaite, Vinicius est malheureusement moins performant dans la finition, le dernier geste. Au nombre d'occasions gaspillées par celui qui incarne le futur du madridisme, s'ajoute l’imprécision dans la dernière passe.
Plus les grandes échéances arrivent, plus Madrid aura besoin de ses joueurs à 100%. D'abord pour tenter de rester en vie dans une Liga presque pliée, le Real devra relever la tête ce week-end, face au leader Barcelonais, au Santiago Bernabéu une nouvelle fois. Les Madrilènes n'ont plus battu les Catalans à domicile depuis août 2017. Une malédiction à briser pour les socios, qui ont déserté le Bernabéu mercredi soir avant la fin du match.
Vinicius endosse déjà le poids du grand détonateur de l'aile gauche de l'attaque, et devra être plus décisif qu'il ne l'est ou ne l'a jamais été, pour conduire, avec les autres, le Real à un quatrième succès consécutif en Champions League (seule compétition encore possible pour sauver la saison). Mais ce serait déjà beaucoup demander à un gamin de 18 ans. Nul n'ignore que jouer au Real reste inéluctablement exigeant, de plus pour des joueurs inscrits régulièrement dans le onze de départ, à l'image de Vinicius. Surtout quand on sait que Marco Asensio et Gareth Bale trépignent d'impatience sur le banc.
Vinicius, à l'heure de la confirmation de son talent, qui a explosé depuis le sud de l'Amérique, il y a près de deux ans, attire les regards de plus grands clubs d'Europe. En dépit de toutes les critiques pouvant être faites sur son manque efficacité devant les cages, le jeune Brésilien ne cesse de surprendre la planète foot. Il enchaîne les gestes de grande classe et est celui par qui coulent tous les dangers madrilènes. Beaucoup avant lui n'avaient réussi à réaliser ces choses, à son âge. À lui de profiter des toutes les opportunités qui lui sont accordées par son coach, pour non seulement régaler, mais surtout porter haut le club de Chamartin, orphelin de Cristiano, qui voit en ce gamin de Flamengo le successeur tout désigné.