Fernando Redondo, dont la mythique talonnade face à Manchester Utd fête ses 20 aujourd'hui, a accordé une longue interview au média AS. Extraits.
Comment vivez-vous la crise mondiale du Covid19 ?
C'est très douloureux et complexe. Je le fais avec incertitude, avec responsabilité et en même temps avec l'espoir qu'ensemble, en tant que société, nous pourrons surmonter ça.
Comment voyez-vous la situation en Espagne, en Italie et dans le reste du monde depuis l'Argentine ?
La réalité est que la situation est tellement similaire au niveau mondial, au-delà des statistiques, que nous y sommes tous confrontés et que nous la traversons tous de la même manière.
Lors de son étape au Real, le club a remporté deux Champions en trois ans. Ces dernières années, quatre Champions en cinq ans ont été remportées, est-ce que gagner est dans la génétique du club ?
Sans aucun doute. C'est l'ADN madrilène qui se reflète tout au long de son histoire. C'est l'une des caractéristiques qui différencie cette équipe et ce club des autres.
Ce dimanche 19 avril marque le 20e anniversaire de sa talonnade légendaire à Old Trafford. Comment vous souvenez-vous de cette action historique ?
J'ai du mal à croire que cela fait déjà 20 ans... Je me souviens bien de l'action. La talonnade en un contre un était une ressource technique, un moment d'inspiration. Je ne l'avais jamais fait professionnellement auparavant, juste quelques fois dans les divisions inférieures quand je jouais aux Argentinos Juniors. Ce fut un grand match de football, à l'aller comme au retour.
Vous êtes toujours une idole au Real Madrid. Qu'est-ce que ça fait d'être une légende du Real Madrid ?
Je ne me sens pas comme une légende. Mais c'est très gratifiant pour moi, chaque fois que je viens à Madrid je reçois l'affection des gens malgré le temps qui passe. Ça ne cesse de m'étonner.
Quelle est votre relation avec le club actuellement ?
Ma relation avec le Real Madrid est éternelle. Je ne joue plus avec les vétérans à cause de ma blessure au genou, mais nous sommes toujours en contact. Les fois où je vais au Bernabéu ou à Valdebebas, ils me font me sentir chez moi.
Avant l'arrêt des compétitions, Zidane était à nouveau discuté et il y avait des spéculations sur son départ s'il ne remportait pas un titre. Que pensez-vous de ces critiques ?
Tous ceux d'entre nous qui sont passés à Madrid et qui ont porté ce maillot savent très bien que la critique fait partie de l'exigence à laquelle vous soumet l'histoire et l'importance de ce club. En ce sens, le naturel avec lequel Zidane se démarque est remarquable, en ayant déjà amplement démontré le grand entraîneur qu'il est.
Comment analysez-vous l'explosion de Fede Valverde ?
Comme très importante pour l'équipe. Il est très jeune, a une grande dynamique et a montré en peu de temps une grande personnalité.
Modric a dirigé l'équipe lors des quatre derniers champions. Pensez-vous que son temps à Madrid touche à sa fin ?
Modric est un joueur différent et déséquilibrant. Il faut en prendre soin car il est toujours très important pour ce Real Madrid.
Voyez-vous Sergio Ramos prendre sa retraite au Real ?
Sergio a encore beaucoup de football devant lui. C'est un privilégié physiquement et de par son professionnalisme, ce sera lui qui décidera quand mettre fin à sa carrière. Logiquement, il devrait prendre sa retraite à Madrid pour tout ce qu'il représente.
Vinicius est-il en mesure d'améliorer sa finition ?
Sûrement. Il y a des joueurs qui sont nés avec ce talent, ceux que nous appelons les buteurs ont une capacité de finition différente, ce sont des spécialistes. Mais la finition peut être travaillée, elle dépend aussi de la qualité technique, du mental, de la confiance et de la maturité que le joueur acquiert de par sa continuité. Vinicius a tout le temps devant lui.
Quand prévoyez-vous de faire vos débuts comme entraîneur ?
J'ai eu deux propositions concrètes l'année dernière, mais ce n'était pas le moment opportun. Je devais voyager fin mars en Espagne, en Italie et en Angleterre pour voir et comparer les méthodologies de travail. Compte tenu de la situation il va falloir attendre, mais j'ai clairement dans l'idée d'entraîner un jour.