Si l’on a appris quelque chose sur le Brésilien ces dernières années, c’est qu’il est capable de tout, que ce soit du meilleur comme du pire.
Voilà un cas qui n’a pas fini de diviser et provoquer chez les supporters des sentiments contraires. Le jeune Vinicius peut d’une part se targuer d’avoir déjà joué 127 matchs avec le Real à seulement 21 ans, mais pourra en revanche difficilement se vanter d’être efficace face au cages (19 buts). Car bien que son début de saison soit particulièrement réussi, au point même que son entraîneur le fasse rapidement passer devant Hazard dans la hiérarchie, l’ancien de Flamengo est vite retombé dans ses travers hier, face au Sheriff Tiraspol.
Que d’occasions manquées, et de quelle manière surtout, pour Vinicius sur la pelouse du Bernabéu ce mardi soir…. Des loupés et frappes hors de propos qui laissent songeur quand on les oppose au rendement du Brésilien depuis le début de saison. Les médias s’étaient d’ailleurs immédiatement emparé de cette "explosion", aucun ne restant insensible à ce "nouveau Vinicius" à l’efficacité soudainement trouvée. Quand certains tentaient d’expliquer la progression fulgurante du joueur face aux cages par l’arrivée d’Ancelotti, d’autres avançaient qu’il avait tout simplement "enfin franchi ce cap tant attendu" dans la finition, et cela, en l’espace d’un été seulement.
Vinicius lui-même, interrogé sur cette nouvelle corde à son arc, faisait simplement référence au travail acharné pour justifier les 4 passes décisives et 5 buts (dont certains particulièrement sublimes) dont il fut l’auteur ces dernières semaines. Alors, que penser de tout ça au regard du match d’hier ? Certaines de ses frappes s’envolant dans les tribunes du Bernabéu n’ont pu nous empêcher de nous remémorer le Vinicius d’avant l’été, celui qui semblait fermer les yeux et prier au moment de tenter sa chance.
Les deux visages de Vinicius, on les a d’ailleurs parfaitement entrevus hier. Il a été le meilleur dans certains domaines, comme le plus mauvais dans d’autres. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : il est celui, côté Madrid, celui qui a manqué le plus de passes (12), perdu le plus de ballons (24) et loupé le plus de dribbles (5). Mais dans le même temps, il est aussi celui qui généré le plus d’occasions (4) et réussi le plus de dribbles (3) ! Même si l’on peut y voir là les chiffres d’un joueur qui a beaucoup tenté, la qualité médiocre de certains de ses gestes interrogent tout de même. Le jeune Vini a certes provoqué un pénalty, mais aurait facilement pu faire basculer la rencontre avec un brin de lucidité supplémentaire, celui justement, que beaucoup pensaient qu’il avait enfin acquis.
Alors, le Brésilien était-il en sur-régime en ce début de saison, car possiblement boosté de confiance par les échanges avec son nouveau coach, où a-t-il simplement connu un "coup de moins bien" hier soir ? Deux éventualités totalement antinomiques, pour lesquelles les prochaines prestations de Vinicius apporteront très vite une réponse…