Le Brésilien Casemiro a accordé une interview au magazine Panenka dans laquelle il évoque différentes facettes de sa carrière.
Casemiro s’est entretenu avec le magazine Panenka. Il y parle de sa position sur le terrain, son importance au Real Madrid, la passion qu'il éprouve pour le football depuis son enfance et la connexion magique avec Kroos et Modric, avec lesquels il a formé un milieu de terrain d'époque.
Son grand secret : "J’ai toujours été un fou de football. Et j'étais toujours le plus jeune de l'équipe. Si mon match est à 17 heures un samedi, j'arrive à 13 heures et je demande s'il manque des joueurs du match précédent. J’étais prêt à jouer n’importe où, comme gardien de but, défenseur central, latéral ou milieu de terrain. Il était très facile pour moi de changer de position. Parce que j'appréciais chaque poste. Je ne me fâchais pas si on me mettait au poste d'arrière latéral ou de gardien de but. Ça n'avait pas d'importance pour moi. C'est pour ça que l'une de mes vertus est de m'adapter au match. Pas seulement en termes de position. Si c'est un bon match, je sais comment le jouer. Si c'est un match moche, je sais aussi comment le jouer. Si je dois me battre, je suis là. Si je dois prendre du plaisir, j'y suis aussi. Cette adaptation est le reflet de mon désir de jouer partout depuis que je suis enfant."
L'éloge d’Ancelotti : "Ancelotti m'a dit l'autre jour : tu es l'un des rares à pouvoir jouer sérieusement dans un beau match et aussi dans un match moche. Je me suis vite dit : prépare-toi parce que tu vas être titulaire en Copa contre Alcoyano. Je suppose que ça vient de mon enfance. Je m'adapte à n'importe quel match et à n'importe quel type de jeu.
L'importance du jeu sans ballon : "Je pense qu'il y a un fait que peu de gens connaissent, à savoir que les matchs durent en moyenne 97 minutes. Et le joueur du Real Madrid a le ballon pendant une moyenne de deux minutes et demie. Les 95 autres minutes, nous courons, nous couvrons les espaces, nous faisons des ouvertures, nous aidons. On ne regarde souvent que les trois minutes et on dit : "quelle qualité, quel niveau". Mais les gens oublient le reste. Vous faites une faute pour arrêter la contre-attaque de l'adversaire, vous couvrez un espace et forcez l'adversaire à jouer derrière, ce travail existe, le match dure 97 minutes. Parfois, ce travail sans le ballon est plus important. Les défenseurs centraux ou les milieux défensifs comme moi, qui jouent plus en arrière, doivent toujours être conscients de plus de choses, et il y a une marge d'erreur plus faible, vous devez faire moins d’erreurs."
Le soldat de Kroos, Modric et Marcelo : "Je dis toujours que dans les équipes de football, il doit y avoir de tout : des joueurs de qualité, des joueurs qui courent, qui aident..... Il doit y avoir un mélange. Par exemple, lorsque nous parlons de Modric, Kroos et moi : l'un aide l'autre, l'un complète l'autre. L'un a la passe, l'autre l'agressivité et l'autre la magie. C'est le meilleur exemple. Sans solidarité et sans aide, on ne forme pas une équipe. C'est pourquoi je dis que c'est aussi un honneur pour moi de couvrir Marcelo, car aucun autre arrière latéral au monde n'a la qualité qu'il possède. Si je surveille ses arrières, pour couvrir ses brèches, c'est parce que je sais qu'il pourra nous aider devant."
Heureux de son "sale" travail : "Ce sont mes buts, ce sont mes passes décisives ! C'est ce que j'aime le plus dans le football, quand je vole des ballons. Lorsque le match est terminé, la première chose que je veux voir est le nombre de récupérations et d'interceptions de tirs que j'ai effectuées. Ce sont mes stats. Bien sûr, tout le monde aime marquer, faire une belle action, mais mon bonheur est dans les interceptions. Elles révèlent à quel point j'ai aidé l'équipe.
L'étiquette de joueur dur : "Mon rôle est de détruire, de couper les contre-attaques. Mais il y a une grande différence entre faire une faute et mal agir. J'essaie toujours de prendre le ballon, j'y vais à fond, bien sûr, parce que je suis comme je suis et j'aime l'intensité de mon jeu. Mais je ne suis jamais allé avec mes crampons en premier. De plus, si je blesse quelqu'un, ça me met en colère. Les fautes font partie du jeu, mais jamais de méchanceté. Ce sont les valeurs que ma mère m'a enseignées. Je ne ferai jamais de mal à personne. Ni insulter un joueur. Bien sûr que parfois tu es en colère, c'est normal et ça arrivera toujours. Des fautes, je continuerai à en faire et des cartons, je continuerai à en recevoir, mais je ne perdrai jamais mes valeurs."
La connexion magique avec Modric et Kroos : "Nous nous connaissons rien qu’en nous regardant l'un l'autre. Comment chacun aime recevoir le ballon, quel type de passe l'autre va faire..... Il n'y a pas d’explication à ça. Au fil des ans, nous avons tissé des liens particuliers et je pense que cette saison, en plus, nous sommes également plus proches à l’extérieur. Il y a une amitié incroyable, très riche, très sympathique, donc l'alchimie naît aussi en dehors du terrain. Si vous pouviez voir l'alchimie que nous avons tous les trois en dehors du terrain, la camaraderie, les blagues que nous nous faisons les uns aux autres..... Nous sommes amis et nous aimons vraiment jouer ensemble".
L'offre de Séville... et l’explosion avec Julen : "J'aurais pu aller à Séville (en 2014-15), je voulais vraiment jouer là-bas. Ils m'ont fait une offre, il y avait Unai Emery, l'année où ils ont gagné la Ligue Europa, il y a eu l'Inter Milan, toujours en prêt, parce que Florentino Perez m'avait promis que j'allais jouer au Real quoi qu'il arrive. Et il y avait aussi Porto, qui honnêtement n'était pas dans mes plans. Je pouvais choisir. Et je voulais des minutes. Et puis Lopetegui (le coach de Porto à l’époque) m'a appelé, nous avons parlé pendant un quart d'heure de son style de jeu et, je vous le dis sérieusement, au bout de trois minutes, je me suis dit : "Je dois travailler avec lui". Et je n'avais pas tort. Parce que ce qu'il a fait pour mon développement personnel et professionnel était fou. Encore aujourd’hui, je l'en remercie."