L’entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, a accordé une grande interview au média italien Il Giornale.
La saison terminée, Carlo Ancelotti parle de son passé, de son présent et de son avenir. L'Italien explique aussi calmement son point de vue sur les solutions possibles aux problèmes qui, selon lui, entourent le football : la technologie, le racisme, l'accumulation des matchs…
La VAR et l'utilisation de la technologie dans le football
"La technologie aurait dû faciliter le jeu en n'étant utilisée que pour les hors-jeu et les buts, ce qui n'a d'ailleurs pas encore été fait en Espagne. En fait, elle a créé un grave précédent lors du match Espanyol-Atletico Madrid, avec un but fantôme qui a conduit à la relégation. La VAR a retiré à l'arbitre son pouvoir exclusif, en prenant des décisions qui ne sont pas conformes à l'esprit et à la réalité du jeu. Il n'y a pas d'objectivité, mais des décisions personnelles. La VAR est mal utilisée, voire sur-utilisée. Les anciens footballeurs et entraîneurs qui connaissent mieux le jeu devraient être inclus. Sur un hors-jeu, par exemple, un genou ou un pied ne peut pas invalider l’action."
L’accumulation de matchs
"Mon équipe, entre le championnat, la Copa et la Coupe du monde, termine la saison avec 73 matches. Du 30 décembre au 12 mars, nous avons joué sans interruption, à l'exception d'une semaine de voyage entre le Maroc et l'Arabie. Ça ne peut plus durer. L'UEFA lance la nouvelle Ligue des champions avec plus d'équipes, la FIFA lance une Coupe du monde avec plus de nations, les ligues promeuvent une Super Coupe nationale à quatre équipes. Soit ils se mettent d'accord entre eux, soit la santé des joueurs n'a plus d’importance."
Quand Ancelotti se met à chanter lors du trajet retour à Madrid, après le 14ème sacre en Ligue des Champions. 😭 pic.twitter.com/nE8o3sSRzD
— Real Maroc (@ReaIMaroc) June 5, 2023
Les plus grands problèmes du football
"Le racisme. Je ne peux pas accepter que le stade soit devenu un lieu hostile, je ne peux pas accepter ce climat de haine, à cause de la peau, de la religion, de l'ethnie d'un joueur ou d'un entraîneur. Pendant les quatre années où j'ai vécu en Angleterre, je n'ai pas le souvenir d'insultes personnelles. Oui, des huées, mais jamais une attaque personnelle. La haine doit être combattue, ce sera un long processus."
Arrêter un match à la première insulte raciste ?
"Cela peut être une solution, mais tant qu'il n'y a pas de sanctions... Il y a un juge sur le terrain qui peut et doit intervenir. Ici, en Espagne, les choses bougent après l'affaire Vinicius, mais j'ai été dénoncé par un groupe valencien pour avoir accusé tout le public de Mestalla. Je me suis excusé mais l'affaire est toujours en cours."
Le licenciement de Maldini à Milan
"À Madrid, j'ai appris qu'il faut toujours respecter l'histoire d'un club. Ici, Di Stefano, Amancio, Gento, Puskas sont encore des valeurs que nous respectons. Pour préserver l'histoire au plus haut niveau, il faut protéger la mémoire du passé. Ce qui s'est passé avec Maldini montre un manque de culture historique, de respect de la tradition milanaise. S'il est vrai que l'histoire ne gagne pas, il est également vrai que l'histoire nous apprend à gagner."
L'irruption de l'Arabie Saoudite
"Ils ont compris que le football suscite l'intérêt de la population, il y a une passion grandissante, ils veulent amener leur championnat au niveau des tournois européens. Ils pourraient y arriver."
Sa vie et sa longue carrière dans le football
"Les voyages à travers le monde m'ont appris à vivre. L'Italie est le meilleur endroit, bien que Madrid soit la ville idéale. Londres et Paris sont des villes fantastiques, mais trop exigeantes, Monaco a son beau visage, le Canada est la nature et la liberté de se déplacer. J'aime vivre et non survivre."
Et le Brésil ?
"Je me sens bien à Madrid, j'ai une relation splendide avec Florentino Pérez, la vie ici est magique."