Passé par le Real Madrid durant deux saison, Julio Baptista a accordé un entretien au quotidien AS. Il a revisité l'actualité du club merengue.
Journaliste : L'impact immédiat de
Bellinghal au Real ressemble au vôtre, à l'époque.
Baptista : "Oui. Il y a un parallèle et dans les
deux cas, le rôle de l'entraîneur est déterminant. Quand un
entraîneur sait reconnaître les pièces qu'il a en main et qu'il
sait comment les emboîter les unes aux autres, tout fonctionne
mieux. Bellingham démontre qu'il est le joueur le plus déterminant
du Real et de la Liga. Le système d'Ancelotti l'aide, il a trouvé
la position pour exploiter au maximum toutes ses qualités."
Caparrós a fait la même chose avec vous en vous plaçant
comme deuxième attaquant...
Oui mais non, ce ne sont pas deux cas identiques. Bellingham est un
joueur plus créatif et moi, j'étais peut-être un peu plus agressif
dans ma façon d'attaquer les espaces mais il le fait aussi très
bien. Ses mouvements et manoeuvres dans les trois quarts du terrain
sont vraiment bons. Il est très imprévisible et difficile à
anticiper parce qu'il passe dans le dos des milieux et avance avec
beaucoup de puissance.
Le marquer est difficile pour les adversaires pour ces
qualités là ?
Énormément, oui. Au-delà du fait qu'il est très intelligent, qu'il
sait de positionner tactiquement, il a une puissance physique et
une technique très pure. Il est très complet.
Gol de Julio Baptista en el Santiago Bernabéu
⚽️ Real Madrid 0-1 Sevilla
📆 22-12-2004 pic.twitter.com/DIURG7QSW8— Retro + (@retro_plus) July 27, 2020
Il n'a que 20 ans, un an de moins que vous à votre
arrivée à Séville. Quel avenir a-t-il ?
Jouer au Real apporte une résonance énorme et si quelqu'un réussit
ce qu'il est en train de faire, ça se multiplie plus encore au
niveau mondial. Ça me semble être un garçon avec la tête bien
pleine, qui sait gérer le succès et la pression. De toute façon, il
convient de rester calme avec lui parce qu'on sait comment est la
passion pour le football. C'est un grand joueur qui vit en ce
moment un doux moment mais il doit se préparer pour quand les
choses n'iront pas aussi bien.
Il vous fait penser à quel autre joueur ?
Il a des qualités de plusieurs stars du passé. Sur certains points,
il me rappelle Zidane. Je pense qu'il n'atteint pas son excellence
technique mais il a plus des qualités de finisseur. Il me fait
aussi penser à Lampard. Sa position idéale est celle de mener de
jeu avec de la liberté pour se déplacer et être proche du but.
L'un des perdants de son arrivée est Modric. Comme
entraîneur, c'est difficile de gérer une telle situation
?
Modric joue moins mais je suis convaincu que les matchs plus
sélectifs qu'il jouera seront des matchs importants. Il est
toujours l'un des meilleurs milieux du monde. Le Real joue tout le
temps et Ancelotti cherche un équilibre avec des joueurs qui
couvrent plus d'espaces mais Modric est un immense joueur et l'âge
n'existe pas. Il n'y a que des bons ou des mauvais joueurs et
Modric fait partie des très bons.
Des joueurs avec qui vous avez partagé le vestiaire,
lequel vous a le plus impressionné ?
Zidane et Ronaldo étaient spéciaux. N'en choisir qu'un me paraît
impossible parce qu'ils avaient tous quelque chose de différent. La
capacité technique et la plasticité de Zidane étaient quasiment
inégalables et pour Ronaldo, malgré ses blessures, il était un
spectacle, surtout à la finition. Après il y a eu Beckham, Roberto
Carlos, Guti était aussi un talent, Raúl un grand finisseur... J'ai
eu la chance d'être avec eux.
Vous voyez Xabi Alonso entraîneur du Real à court terme
?
Oui, mais il ne faut pas se précipiter non plus. Il faut atteindre
l'opportunité et la saisir. Le temps déterminera le destin de
chacun. En Allemagne, il se porte très bien à Leverkusen et ça
montre ce qu'il faut. Je le vois capable de diriger le Real, sans
problème.