Après avoir accompagné son père dans ses différentes fonctions au PSG, au Real Madrid, au Bayern, à Naples et à Everton, Davide Ancelotti envisage maintenant une carrière en solo.
Davide Ancelotti, 34 ans, fils et assistant de Carlo Ancelotti, est l'un des secrets les mieux gardés du club merengue. Le jeune entraîneur, toujours dans l'ombre de son père et peu enclin à s'exposer publiquement, a accordé une interview à France Football.
Sa relation avec le vestiaire
Nos grandes stars n'ont pas d'ego. Vinicius, Bellingham, Rodrygo, Valverde… Ce sont des joueurs d'équipe. Ils font toujours passer l'équipe en premier. Les vétérans ne sont pas toxiques, ils sont exemplaires. Toni Kroos est comme un entraîneur, il pourrait parfaitement expliquer à l'équipe comment jouer contre City. En tant qu'entraîneur, il n'est pas difficile de gérer les vétérans, mais d'un point de vue personnel, c'est plus compliqué car ils méritent tous de jouer. Luka maintient le niveau à son âge, il est toujours efficace quand on a besoin de lui. Quand les jeunes arrivent, on leur dit de regarder Luka, Toni, Carvajal, Lucas, Nacho... leur niveau de professionnalisme, y compris à l'entraînement.
Travailler avec son père
Il est entraîneur depuis 30 ans et il s'adapte. Il a su intégrer des jeunes dans son staff. Nous avons trouvé un bon équilibre. Nous avons modernisé notre façon de faire pour que mon père puisse se concentrer sur la relation avec les joueurs. Il y a beaucoup de confiance, y compris avec Francesco Mauri. Pour moi, c’est beaucoup plus facile de donner mon avis parce que je suis son fils. Il ne se met jamais en colère devant les gens, parfois il part, va fumer et revient. C'est toujours lui qui décide.
Sa façon d'aider les joueurs
Je cherche les détails qui peuvent les aider, à l'échauffement. S'ils voient que ce que vous leur avez dit avant se passe dans le match, vous avez gagné. Pour entraîner, il faut savoir faire quatre choses : chercher, conseiller, contrôler et organiser. J'essaie de faire un peu de tout ça. Mon père aime les changements et j'aime faire des commentaires aux joueurs sur des détails spécifiques. Je regarde toujours les deux derniers matchs de nos prochains adversaires.
Ses projets d'avenir
Nous avons signé jusqu'en 2026. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs et la possibilité d'avoir une équipe très forte dans les années à venir. Je veux commencer ma carrière comme premier entraîneur, mais je sais que je suis dans le meilleur club du monde, le meilleur endroit pour grandir. Il n'y a pas de date fixe, ça dépendra aussi des offres. Je suis heureux ici, ma famille vit ici, ma femme est espagnole, je suis proche de mon père... On ne sait jamais. Le défi ne me fait pas peur, l'objectif est de devenir un jour entraîneur principal ici.
Construire une équipe, un métier
Il faut s'améliorer chaque semaine. Cette saison, nous avons commencé avec milieu en losange, puis nous avons vu que nous concédions beaucoup de centres et nous avons rectifié le tir. L'équipe change, c'est pourquoi il est bon de s'entraîner : pour chercher, pour trouver. Quand vous arrivez dans une équipe, la priorité est d'étudier attentivement les joueurs que vous avez. Il faut avoir des idées pour s'adapter, s'ajuster en permanence. C'est comme regarder pousser un bonsaï. Si la première question que vous pose un club est de savoir quel système vous allez utiliser, ce n'est pas une bonne question.
Son expérience avec Zidane
Ses mots atteignent parfaitement le joueur. Il a une façon de transmettre les messages. Il est réservé, il ne parle pas beaucoup, mais le message passe parfaitement auprès des joueurs. Son côté humble le rend plus grand et gagner trois Ligues des Champions d'affilée... ce n'est pas facile. J'ai aimé son caractère
