Di Maria compte les heures avant son retour à Santiago Bernabeu. Il sera l'un des grands protagonistes de la visite du PSG à Madrid mardi prochain. Malgré son départ précipité du Real après avoir remporté la Décima, l’Argentin garde un grand souvenir de ses années en Espagne. Interview :
Comment vous sentez-vous au PSG ? Vous vous y êtes adapté ?
« Oui, la vérité est que peu à peu je m’adapte, ils m’ont accueilli les bras ouverts dès le premier jour et ça nous a beaucoup aidé, ma famille et moi. Cela m'a permis de rapidement m’intégrer, mais ça fait peu de temps et je m’adapte plus encore de jour en jour. »
Votre vie est-elle très différente désormais par rapport à Madrid ?
« La vie est identique, c’est une belle ville, comme Madrid. Paris est spectaculaire, tout le monde sait comment c’est. Ma vie y est très similaire. »
Que vous manque-t-il pour vous sentir totalement adapté au PSG ?
« Ce n’est pas facile d’arriver dans un club et comprendre les joueurs ou le système de jeu dès le premier jour, ça va venir petit à petit. Dans chaque club où je suis allé ça s’est passé comme ça. À Madrid on faisait beaucoup de contre-attaques, c’était beaucoup plus vertical, ici on touche plus le ballon, avec un jeu court, et il faut s’y adapter. »
Donc le PSG est différent du Madrid de Carlo Ancelotti ?
« Complètement différent. Avec Carlo nous avions eu le ballon, mais nous cherchions toujours le contre pour les caractéristiques des joueurs. Ici c’est plus un style comme celui de Barcelone, à manipuler le ballon et jouer plus court, parce que nous avons des joueurs de qualité pour le faire. »
C’est peut-être pour ça que vous avez du mal à trouver votre place ?
« Oui, ça se peut, mais sur le dernier match je me suis senti très à l’aise. J’avais parlé à l’entraîneur, il m'a dit d'essayer de plus garder le ballon et de ne pas aller de l'avant si verticalement, et je pense que je m’en suis très bien sorti. »
Vous avez eu à vous adapter à de nombreux postes. Avec Ancelotti vous en étiez venu à jouer dans l’entre jeu..
« Oui, j’ai toujours dit qu’à tous les postes qu’on m’avait placé, je m’étais adapté. Avec Mourinho je jouais à droite et j’y étais bien, je suis maintenant de retour sur ce côté, comme avec ma sélection. C’est le côté positif car je change moins de position. »
Pensiez-vous avoir une dette envers le PSG en prenant la décision d'aller à Manchester United avant ?
« Peut-être, parce que j’aurais pu y aller plus tôt, mais pour différentes causes financières ça a échoué et je suis finalement allé en Angleterre après avoir quitté le Real Madrid. Cet été, l'occasion s’est présentée à nouveau et je ne pouvais pas dire non. En plus, j’ai des amis ici qui m’ont expliqué le projet, m’ont dit que ce club était en pleine progression. »
Le PSG peut-il gagner la Ligue des Champions ?
« Oui, nous avons les joueurs pour le faire et c’est quelque chose dont le club a besoin. Pour la gagner vous avez besoin d’un peu de chance, je le disais à Madrid et le temps m'a donné raison : Le but de Sergio en finale, il y avait une part de chance. Le PSG a tout ce dont elle a besoin, de la qualité, des gens qui veulent réaliser des choses importantes, mais nous aurons aussi besoin de chance. »
La pression ici est-elle la même qu’à Madrid ?
« Il y en a un peu moins, mais je ressens la pression de vouloir remporter la Ligue des Champions, à commencer par le président. Tous les joueurs le veulent, tout le monde sait que ce n’est pas facile et il faut y aller match par match. C’est compliqué, mais contre Madrid nous avons été à la hauteur. C’est l'une des quatre meilleures équipes d’Europe et nous aurions pu gagner le match, mais aussi le perdre. »
Avez-vous compris les critiques envers le PSG après le 0-0 ?
« Les gens pensent qu’il faut gagner chaque match 5-0. Ils consomment ce qu'ils voient à l'extérieur et pensent cela, mais ce n’est pas comme ça. Nous étions opposés au Real Madrid, qui a été champion et pouvait atteindre la finale l'an dernier et n'a pas réussi par manque de chance. Mais nous irons à Santiago Bernabéu pour gagner, comme à tous les matchs. »
Comment voyez-vous le Madrid de Benitez? Est-il aussi défensif que ce qui se dit en Espagne ?
« Je le vois bien, je ne pense pas que ce soit une équipe si défensive, mais on parle beaucoup de ça parce qu’ils n’encaissent pas de buts. Parfois, sur un match, il le devient peut-être au vue des circonstances, mais Madrid sera toujours un grand, qui lutte pour tout. Avec un entraîneur ou un autre, les joueurs finissent toujours par résoudre les problèmes. »
Est-ce que vous ressentez des frissons à l’idée de revenir à Madrid ?
« J’en avais déjà eu à Paris au match aller. J’ai revu les gens du club et des compatriotes que j'aime beaucoup. Mais je suis heureux de les revoir, bien sûr, ce sera très agréable de retourner là-bas avec un autre maillot. »
Quel PSG va-t-on voir à Bernabéu ?
« Une équipe courageuse, qui viendra avec l’intention de gagner le match dès le début, en cherchant à garder le ballon. Ce sont deux rivaux avec un grand potentiel, nous étudions beaucoup, mais nous irons chercher le match comme nous le faisons sur n’importe quel terrain. »
Retrouver les supporters du Real Madrid sera aussi quelque chose de spécial, non ?
« Bien sûr, je ne les ai pas oublié. Je suis parti sur un bon moment à Madrid, après avoir remporté la Décima. La dernière ovation pour mon dernier match fut aussi très spéciale et je serai toujours reconnaissant envers les supporters de Madrid pour tout ce qu’ils m’ont donné. Tout ce que je faisais était de rendre les gens heureux. Si je suis bien ou mal reçu ça les regarde, mais j’ai toujours essayé de faire de mon mieux pour le maillot du Real Madrid. »
Si vous marquez, vous célèbrerez ?
« Non, comme je l’ai déjà dit, je ne le célèbrerai pas par respect pour les fans et mes coéquipiers. J’ai passé des années merveilleuses à Madrid. »
Signeriez-vous pour recroiser à nouveau le Real en Ligue
des Champions cette saison ?
« Je signerais pour voir le PSG en finale, ce serait
quelque chose d'incroyable et très important pour tout le monde,
que soit contre le Real Madrid ou n’importe qui
d’autre. »
Vous avez joué avec Cristiano et maintenant Ibrahimovic, qu’ont-ils en commun ?
« Ce sont deux personnes qui veulent tout gagner, ils ont ça en eux. J’ai eu la chance de jouer avec Leo Messi, Cristiano et maintenant Ibrahimovic. Je suis très heureux d’avoir eu la chance de jouer avec ces trois joueurs. »
Messi ou Cristiano ? Maintenant, vous pouvez nous dire qui est le meilleur...
« Non non (rires), la vérité c’est que j’ai toujours dit que les deux étaient les meilleurs joueurs du monde, car ils le sont, en toute sincérité. Ils sont toujours là à se disputer le Ballon d'Or chaque année. Je ne trancherai pas pour l'un ou l'autre, ce sont les meilleurs. »
Benzema est-il aussi important dans le Madrid de Benitez que dans celui d’Ancelotti ?
« Pour moi, honnêtement, c’est de loin l’un des attaquants avec qui j’ai le plus aimé jouer. C’est un joueur spectaculaire, il a tout pour jouer devant, plus en arrière, sur les côtés, il marque des buts, a une vision du jeu et c’est l'un des joueurs avec qui je me suis le mieux entendu. »
Votre lettre d’adieux publiée dans Marca à votre départ de Madrid, vous la signeriez à nouveau aujourd’hui ?
« Elle n’a pas été écrite avec rancœur. C’était pour clarifier toutes les choses qui étaient dites et qui étaient toutes des mensonges. Si aujourd'hui je vais au Bernabéu et que je suis sifflé ce sera à cause de tout ce qui a été dit sur moi. Mon intention a toujours été de rester, je n’ai jamais voulu partir, les gens ne savent pas ce qui s’est vraiment passé, ce sont des choses entre les représentants. Ces choses arrivent dans le football, je suis parti de Madrid comme je suis parti, mais j’ai reçu la plus belle chose, cette dernière ovation du Bernabéu, et grâce à cela je reste tranquille. »
Et que s’est-il passé à United ?
« J’ai très bien commencé, et puis j’ai eu des problèmes avec les gens du club.. J’ai commencé à aller sur le banc, c’est le football. Puis, je me suis fais cambrioler, tout cela m'a donné envie de rapidement partir de là-bas. »
Comment trouvez-vous le championnat français ?
« La ligue ici est très compliquée, les matchs sont
compliqués et vous devez toujours être au top pour
gagner. »
Vous suivez le championnat espagnol ?
« Je le regarde de temps en temps. J’y ai certains de mes collègues et je leur envoie des messages de félicitations quand ils gagnent. Quand vous passez par un club vous y laissez toujours des amis. »
Vous voyez le Real Madrid favori pour remporter la Liga cette année ?
« Oui, Madrid est très bon, mais au final ce sera pareil : Madrid et Barcelone vont progressivement distancer les autres et nous verrons ce qui se passe. Je pense que le Barça perd beaucoup sans Leo et Iniesta, mais ceux qui sont là ont bien répondu. Être habitué à les avoir dans l'équipe fait que c’est compliqué quand ils ne sont pas là. »
Qui est votre pire ennemi en Ligue des Champions si vous voulez la gagner, le Real Madrid ou Barcelone ?
« Les deux. A Madrid, il y avait des absents, mais ceux qui les remplacent font bien les choses, Madrid ou Barcelone sont les meilleurs et il faut être le plus compétitif possible pour les battre. »