L'ancien entraîneur du Real Madrid, Fabio Capello, a accordé une longue interview au média AS depuis son domicile en Suisse.
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Où vous trouvez-vous ces jours-ci ?
Là où j'habite, à Lugano.
Comment ça se passe là-bas ?
Comme en Italie, c'est la Suisse mais c'est à la frontière. Les gens ne quittent pas leur domicile.
Mais y a-t-il une obligation de confinement ?
Pas encore, mais les gens le font quand même.
Et vous, comment allez-vous ?
Eh bien, tranquillement, avec ma femme ... Sans regarder de foot.
Nous n'y sommes pas habitués..
(rires) Les journées sont très longues, très longues. Mais je suis heureux que personne ne soit touché dans ma famille. Cela va devenir très compliqué dans le monde entier. En Lombardie, à Bergame et à Brescia, il ont été durement frappés. Et c'est un site réduit qui compte 10 millions de personnes. C'est un problème.
L'Euro est reporté en 2021. Bonne idée ?
Très bonne idée. On ne sait pas quand tout cela prendra fin. Nous devons tout remettre à l'année prochaine, tout, tout ...
Et les championnats ?
On ne peut pas dire s'ils seront joués, on verra. Il n'est pas possible de jouer au football avec ce qui se passe. Regardez Valence, l'Espanyol, Alavés... Ce ne sera pas facile. J'ai commencé à jouer à la fin des années 50, après la guerre, et je n'ai jamais rien vécu de tel.
Comment un coach gère-t-il une telle pause ?
Impossible. Vous ne pouvez qu'espérer que vos joueurs soient professionnels, qu'ils prennent soin d'eux-mêmes, qu'ils ne prennent pas de poids.
Vous regardez la Liga ?
Je suis toujours des équipes espagnoles. C'était une surprise de voir l'Atlético s'imposer face à Liverpool. Simeone a signé un grand match. Il a le meilleur gardien de but, Oblak.
Et le Real Madrid ?
Eh bien, je ne saurais pas trop dire, parfois ils ont des problèmes, parfois ils jouent très bien.
Pourquoi cette irrégularité ?
Vous avez besoin de leaders sur le terrain. L'équipe doit avoir une référence, quelqu'un à suivre qui transmet l'envie de gagner. J'avais Raúl, Hierro, Redondo... Ils en voulait toujours plus.
Et maintenant il n'y a plus Cristiano...
C'est ça. J'ai toujours dit en tant que commentateur à la télévision : 'Si vous voulez battre Madrid, vous devez marquer au moins deux buts'. Parce que tu savais que Cristiano allait au moins en mettre un. C'est un peu pareil avec le Barça et Messi, hein ?
L'équipe du Real Madrid a-t-elle besoin d'être renouvelée ?
Il faut le faire, mais avec soin. Il faut recruter des joueurs qui font la différence. Parce que lorsque vous portez le maillot de Madrid ou du Barça, c'est un maillot qui pèse. Et si vous n'avez pas assez de qualité, vous ne pouvez pas le faire, vous vous perdez.
Je comprends...
La même chose s'est produite pendant mon séjour à Milan, quand il était temps de jouer à San Siro. Il y avait des joueurs qui se pensaient bons, et qui se sont perdus.
Rodrygo, Brahim, Vinicius, Odegaard... C'est la nouvelle politique du Real.
En attendant qu'ils explosent... Lors de ma deuxième étape à Madrid, ils nous ont signés Marcelo, Gago et Higuaín. En décembre, le président est venu me voir : 'Pourquoi tu ne les mets pas, Fabio ?' 'Parce que ce sont des gosses, il faut attendre un peu. Ils sont l'avenir, ils peuvent écrire l'histoire, mais plus tard', ai-je répondu.
Et ensuite ?
Il faut signer des jeunes et y aller petit à petit avec eux, prendre soin d'eux. Vous ne pouvez pas leur donner de la responsabilité maintenant.
Cela vous a surpris que Zidane soit revenu sur le banc ?
Il faut toujours prendre des risques, c'est là que tu vois les vrais hommes ... Je lui souhaite bonne chance.