Vingt ans après son transfert du Barça vers le Real Madrid, la légende portugaise Luis Figo a accordé une interview au média AS. Extraits.
Ces derniers jours, on parle beaucoup de vous pour votre transfert il y a vingt ans...
Eh bien, croyez-moi, je me souviens encore de l'appel (rires). Tant d'années se sont écoulées... Ça prouve qu'on vieillit. Ça avait été atypique en terme de montants de transfert, alors qu'aujourd'hui ça semblerait ridicule.
Aujourd'hui, avec 60 millions d'euros, il est possible d'acheter Jovic..
(rires) Il y a 20 ans, c'était beaucoup d'argent, c'est vrai.
Cette signature a-t-elle changé l'histoire du Real Madrid ?
Pas tellement, mais cela a marqué un changement de direction dans la tendance du football espagnol. Cela n'était jamais arrivé auparavant...
Florentino vous a-t-il proposé de revenir à Madrid, comme Hierro ou Raúl ?
Oui, nous avons discuté il y a environ un an, mais je n'étais pas disponible en raison de mes fonctions à l'UEFA.
Aimeriez-vous revenir à Madrid avec Perez à la présidence ?
Je ne peux pas dire oui ou non... Je sais comment les choses sont, mais je ne reviendrai jamais pour être un idiot, revenir pour revenir... C'est clair pour moi.
Avez-vous été surpris par l'entraîneur Zidane ?
J'ai d'abord été surpris qu'il veuille devenir entraîneur. Il y en a d'autres, comme Guardiola, chez qui ça se sentait plus. Mais une fois qu'il a pris cette décision, je savais que Zidane avait un don et cette capacité, et ce n'est plus une surprise.
Le Real a-t-il besoin de renouveler l'équipe pour continuer à gagner ?
Au contraire, Madrid a une belle équipe et l'une des meilleures. C'est ce qui l'a aidé à devenir champion dans la dernière partie de cette Liga du coronavirus. Il a un mélange intéressant de personnes avec de l'expérience et de personnes avec un bel avenir. Je suis un grand adepte de la performance. Si vous avez 36 ans et que vous est bon, quelle différence cela fait-il ? Modric est un exemple. En Espagne, on regarde beaucoup l'âge et moins la performance. En Italie, c'était très différent.
Mbappé est-il appelé à marquer une époque au Real Madrid ?
Il est l'un des meilleurs au monde, il a beaucoup de talent et beaucoup de marge de progression, mais bien sûr, il fait partie d'une équipe financière très solide. Je ne sais pas s'il sera possible de le voir vêtu de blanc.
Vinicius peut-il améliorer sa finition ?
Avec la maturité, sa relation avec le but s'améliorera, mais il est également vrai que vous naissez aussi avec cela, vous ne l'apprenez pas. Soit vous êtes né avec cette capacité à mettre des buts, soit non. Mais il va s'améliorer, bien sûr. On ne peut pas demander à un gamin d'avoir toutes les facettes du jeu si jeune.
Benzema sur le terrain est-il un 9 ou un 10 ?
C'est un grand joueur et il l'a montré cette année. Il a franchi un cap important depuis le départ de Cristiano, car il s'est senti plus important. C'est un mélange de 9 et 10, oui...
Il y avait des gens qui doutaient que Madrid puisse gagner sans Cristiano...
Cristiano a été très important pour le Real Madrid et le Real Madrid l'a été pour Cristiano. Il est irremplaçable. Mais le Real a trouvé le moyen de gagner sans lui.
Bale vous a-t-il refroidi pour ce qu'il a fait à Madrid ?
Je pense toujours qu'il a beaucoup de qualité malgré les moments difficiles qu'il a vécus avec les fans. Moi je l'apprécie beaucoup.
Après Zidane viendra Raúl ?
C'est un gagnant, un homme de club. Je lui souhaite bonne chance, mais cela dépendra des opportunités qui lui seront données. La vie est plus facile de cette façon. Il a des connaissances et des aptitudes, comme beaucoup de gens de la maison comme Guti, Hierro...
Vous verra-t-on un jour sur le banc ?
Oui, mais seulement à regarder les matchs en tant que spectateur (rires).