Dans une longue interview accordée à Nieuwsblad, le Belge Eden Hazard est revenu sur de nombreux sujets liés à ses deux saisons compliquées au Real Madrid.
Sa condition physique avant l’Euro : "Je ne veux pas commencer juste pour le plaisir de commencer. Les bonnes sensations dans les jambes vont revenir et les injections que j'ai reçues dans les deux hanches fonctionnent, mais je ne serai pas à 100% pour ce premier match. Même si j’entre contre la Russie, il ne faut s'attendre à ce que je fasse la différence. Je m'améliore quand je peux jouer un, deux, trois matchs d'affilée. Ensuite, les sensations avec le ballon reviennent et le rythme revient, mais je ne veux pas non plus le forcer. Si je dois être plus patient, qu'il en soit ainsi. Heureusement, je ne suis pas le seul en Belgique à pouvoir décider d'un match."
Il dit ne pas vouloir forcer, ne l’a-t-il pas fait au Real Madrid ? "Avec toutes ces blessures… J’ai forcé une fois, oui. J'avais déjà été sorti deux fois et j'ai encore ressenti des douleurs à l'entraînement. Je me suis dit : ce n'est plus possible. Si je dis maintenant que j'ai des douleurs, je vais devoir m'arrêter pendant encore deux semaines. Alors j'ai gardé le silence et j'ai continué. A Chelsea, je jouais souvent dans l'inconfort. Ça s'est bien passé et en sept ans que je n'ai jamais subi de blessures majeures. Malheureusement, au Real Madrid, c'était l'inverse. Le jour suivant, bam, grosse douleur."
La succession de blessures depuis le tacle de Meunier en novembre 2019 : "C’est juste difficile à comprendre. Je fais de mon mieux pour ne pas me blesser, je travaille dur à la salle de sport, ce qui est vraiment ennuyeux, et puis souvent une nouvelle blessure suit. Pas de chance. J'espère que cette période est derrière moi, car je l'ai dépassée."
Les blessures et le stress : "Le Real Madrid est le plus grand de tous les clubs et, bien sûr, il y a de la pression. Lorsque vous jouez là-bas, les gens attendent de vous que vous soyez le meilleur au monde. Mais pourquoi devrais-je être stressé ? C'est le club de mes rêves depuis que je suis un petit garçon. Je regardais Zidane avec admiration au Real Madrid…"
Le défi de succéder à Cristiano : "Ça c’est autre chose. Je ne suis pas Cristiano Ronaldo. Il marque 60 à 70 buts en un an, je marque 60 à 70 en sept ou huit ans ! Nous sommes différents. Par exemple, je ne sauterais jamais aussi haut au-dessus d'un défenseur pour reprendre un ballon de la tête. Imaginez ça. Mais je ne suis pas venu à Madrid en me disant : ici, je dois être le nouveau Cristiano. Je dois juste être Eden Hazard."
Le Real ne joue pas pour lui : "C'est normal qu'ils ne le fassent pas, je n'ai encore rien montré à Madrid. Si demain je joue et que je dribble trois joueurs, ils vont commencer à le faire. Et la confiance viendra. C'était comme ça à Chelsea, c'est comme ça avec les Diables rouges. L’Euro peut aussi m'aider à me montrer au Real Madrid."
Sûr à 100% de rester au Real ? "Oui, il ne m'est même pas venu à l'esprit une seconde que ce serait mieux si je partais. Je ne vais pas partir d'ici sur un échec. Je veux juste prouver que je suis fait pour le Real Madrid. Les deux dernières années ont été difficiles. J'étais à Madrid sans vraiment être à Madrid. Et si je jouais, c'était difficile à cause du covid. Nous avons joué dans un stade sans supporters, alors que je venais de signer pour jouer au football dans un Bernabéu plein. J'espère que les travaux de notre stade seront bientôt terminés et que les tribunes seront à nouveau remplies. J'en ai besoin."
Les critiques de la presse et sa relation avec les fans : "Ça fait partie du Real, tout comme l'attention des fans. Heureusement, je vis dans un quartier fermé où l'on ne peut pas entrer en voiture. Si les fans pouvaient frapper à ma porte, ce ne serait pas possible (rires). Mais ça ne me dérange pas de signer des autographes dans d'autres endroits. J'essaie juste de vivre une vie normale."
Ses rires avec Mendy et Zouma après l'élimination en LDC : "C’était mal, c'est vrai. Ce que Mendy et Zouma ont dit n'était même pas drôle. C'est toujours bon de revoir des amis. Bien que je comprenne que j'ai écorné l'image du Real Madrid. Tout le monde pensait que cette élimination ne m’empêchait pas de dormir, mais c’est tout le contraire. Au fond de moi, j'étais très déçu. S'il y a un match que je voulais gagner, c'était contre mon club, Chelsea, à Stamford Bridge. J'ai été choqué quand j'ai vu ces images.
Ses coéquipiers lui en ont parlé ? "J'ai reçu quelques coups de fil, mais honnêtement : c'est un groupe de joueurs très sympathique. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles j'ai vraiment envie de rester : la bonne ambiance. Quand je suis entré pour la première fois dans le vestiaire de Madrid, j'ai été impressionné. C'était mon club vedette préféré, mais des gars comme Sergio Ramos et Karim Benzema sont juste des gars normaux. Les Espagnols emmènent parfois tout le groupe dans des restaurants tranquilles."
L’arrivée de Carlo Ancelotti : "Ancelotti m'a déjà envoyé un message. Il m'a dit qu'il était très heureux d'être de retour comme entraîneur du Real Madrid, mais nous aurons le temps de parler plus tard. Il m'a souhaité bonne chance pour le championnat d'Europe. Beaucoup de joueurs à Madrid se souviennent de lui lors de son précédent passage. Tout le monde dit qu'Ancelotti est fantastique. Une bonne personne qui sait jouer et diriger un groupe. La saison dernière, le Real n'a rien gagné, la saison prochaine nous voulons prendre notre revanche."
Les adieux de Zidane : "Je l'ai appelé. Ça m'a fait mal de le voir partir. Nous avons eu deux années où nous avons pu montrer de belles choses. C'est une déception à la fois pour lui et pour moi. Tout le monde connaît la relation que j'avais avec Zidane. C'était mon idole. C'est grâce à lui que j'ai commencé à admirer le football. Ce but qu'il a marqué en finale de la Ligue des champions contre le Bayer Leverkusen… Tout le monde connaît cette volée. J'espère qu'un jour je marquerai un aussi beau but. Je dois essayer ça. Peut-être à l’Euro ? (rires)"
