Le Belge Eden Hazard, désormais retraité, est revenu dans une interview sur sa carrière et bien sûr sur son passage raté au Real Madrid.
Arrivé en surpoids à Madrid l’été de son transfert, Hazard s’explique : "Avec Chelsea, je venais de terminer une saison de malade, l'une des meilleures de ma carrière. Je me suis dit : "Maintenant, je suis au Real, c'est peut-être les dernières vacances où je vais pouvoir..." Et je me suis lâché comme je me lâchais tous les étés. Sept ans en Angleterre, sans coupure à Noël, à tout donner, alors quand j'ai trois-quatre semaines de vacances, me cassez pas les pieds, barbecues, rosé, tout ça. Et c'est ce qui me permettait de me remettre à zéro pour repartir. Après, le Real, ça a mal tourné, et voilà."
Un rêve de porter le maillot blanc qui a tourné au cauchemar, comme il l’explique avec franchise : "C’est facile à dire maintenant. Depuis tout petit, j'étais fan de Zidane. Il y avait Zidane, donc j'ai aimé le Real. Le Bernabeu, maillot blanc, il y a un charme que les autres n'ont pas. Le Real, c'est spécial. Après, me correspondre, je ne pense pas. Ce n'est pas moi. C'est le club un peu m'as-tu-vu, et je ne suis pas trop comme ça. Même la manière de jeu ne me correspondait pas, si tu compares avec d'autres clubs. Mais c'était mon rêve. Je ne pouvais pas arrêter ma carrière sans y venir."
Sur les blessures : "Tout ça, je l'ai senti. Comme j'ai toujours fait, j'aurais aimé tourner autour, faire à ma manière, et y réussir. Ça prouve que le Real est plus grand que tout. C'est compliqué d'y jouer. Il fallait peut-être que je m'entraîne plus. J'ai aussi eu les blessures qu'il ne fallait pas aux moments où il ne fallait pas. L'opération, la pose de la plaque, le confinement. Je reviens, j'ai mal, je force. Deuxième saison, je pète de partout. Ancelotti arrive. Bonne prépa, je joue bien. Mais mon corps, les douleurs, les blessures…"
"Mon corps m’a lâché"
Le Belge avoue avoir des regrets vis à vis des supporters madrilènes : "J’étais triste pour les vrais supporters, déçu pour eux. Quand je suis arrivé, ils étaient plein d'espoir. J'ai un peu le sentiment de les avoir laissé tomber. J'ai envie de leur dire : "Eh, c'est pas de ma faute, mon corps m'a lâché. J'ai essayé, ça n'a pas réussi. Je suis désolé."
Il est ensuite revenu sur la fin de son aventure en blanc, où il a fini sur le banc contre Bilbao : "Je suis juste un peu triste que ça se termine comme ça. L'histoire parfaite aurait été de mettre un triplé et ciao. À Lille, ça s'était bien terminé, à Chelsea encore mieux. Je savais que c'était fini et je n'avais même pas envie d'entrer. Déjà, peut-être que les gens allaient me siffler. "Ouh, ouh", pour une dernière, c'est nul. "Eh, t'sais quoi, laisse-moi sur le banc, je profite".
Sur les adieux de ses coéquipiers, qui l'ont porté en triomphe, il explique n’avoir pas voulu ça : "Je n'avais pas besoin de ça, je n'ai rien fait. Ça, c'est du cinéma ; ça, c'est le Real Madrid. Ils font ça, parce que voilà... Merci pour tout, les amis, mais je n'avais pas envie. J'étais à deux doigts d'aller au vestiaire, "fais-toi tout petit et commence pas à faire l'Américain". Mais je me suis dit : "Fais le tour avec tout le monde". Même si je n'ai pas donné ce que les gens attendaient."
Critiqué pour son laxisme et son manque de volonté à travailler en dehors des matchs, le Belge a pris pour exemple le maitre en la matière, CR7 : "Si j'avais été comme Cristiano Ronaldo, j'aurais fait un burn-out. Avec mes potes, on rentre chez moi, on joue aux cartes, on boit une bière. Je joue deux heures avec mes fils dans le jardin. C'était ça ma récup."
Maintenant retraité, Hazard confirme avoir fait le bon choix, sans aucun regrets : "J’ai aimé le foot pro mais je ne veux pas y retourner. Sûr à 100%", a affirmé l'ancien Lillois, avouant aussi qu’il regardait très peu de matchs depuis son départ du Real. Quant à un possible avenir de coach, il déclare : "Ça se peut, mais des 5-6 ans, quand ils veulent juste courir avec les copains et s'amuser. Comme moi".