Souvent pointé du doigt en ce début de saison, d’autant plus avec le départ de Kroos à la retraite, le milieu de terrain français suscite des doutes au Real Madrid.
Avec un milieu de terrain décimé par les blessures (Camavinga, Bellingham, Ceballos), le rôle d’Aurélien Tchouaméni au sein de la Casa Blanca prend de l’ampleur et, avec la blessure de Militão, il va même devoir reculer d’un cran sur le terrain et dépanner au poste de défenseur central comme il l’a très bien fait la saison dernière.
Mais ce n’est pas au poste de défenseur central qu’on attend le Français au tournant, mais bien au poste de milieu de terrain du Real Madrid capable d’assurer l’équilibre de l’équipe, de relancer proprement, d’aérer le jeu par des longues passes, de récupérer des ballons... Et, pour le moment, le départ à la retraite de Kroos se fait trop ressentir dans l’entrejeu madrilène et Tchouaméni peine à faire oublier le maestro allemand même s’il n’est pas le seul et unique responsable de l’équilibre du jeu des Merengues.
Après la victoire 2-0 contre le Real Betis, Carlo Ancelotti a volé au secours de Tchouaméni suite aux critiques qui fusent autour de son milieu de terrain : “C’est un fantastique pivot défensif. Il est très jeune et, petit à petit, il apprendra à faire des différences offensivement avec des longs ballons. Mais, sur le plan défensif, c'est un joueur irremplaçable...”.
Cependant, certains chiffres peuvent tout de même mettre en doute le statut d’indiscutable de Tchouaméni. Les statistiques avancées de la saison dernière montrent que la présence ou non de l’international français n’a pas changé grand chose d’un point de vue défensif. En effet, par exemple, les duels défensifs gagnés avec Tchouaméni sur le terrain sont de 60,9% contre 59,4% sans lui sur le terrain. On peut noter également une statistique assez frappante : le Real Madrid encaisse plus de but quand il est sur sur le terrain (1 par match) que quand il est sur le banc (0,8 but par match). Des statistiques à prendre avec des pincettes et à relativiser car Tchouaméni a évidemment été beaucoup plus souvent titulaire que remplaçant...
Tchouaméni et les autres milieux de la Liga
Il est encore plus intéressant de comparer les chiffres d’Aurélien avec ceux des joueurs évoluant au même poste que lui en Liga (les 10 meilleurs joueur à ce poste). Tout d’abord, le Français remporte la moitié de ses duels (2,3 en moyenne contre 3,94 pour ses concurrents) et se retrouve légèrement en dessous des autres milieux de la Liga au niveau des interceptions, des dégagements et des récupérations.
En revanche, il domine sans surprise le domaine aérien avec 2,37 duels aériens gagnés toutes les 90 minutes contre 1,71 pour le reste du top 10. Dans les tirs adverses contrés, il est également le meilleur avec une moyenne de 0,49 contre 0,24 pour ses concurrents au même poste.
La domination physique, notamment dans le jeu de tête, est l'un des grands points forts du Français, ce qui lui permet aussi d’être un défenseur central tout à fait correct quand Ancelotti fait appel à lui. C’est d’ailleurs de la tête qu’il a marqué la plupart de ses buts avec le Real Madrid. C’est aussi pour cela que Carlo Ancelotti lui fait tant confiance car il est important d’avoir un joueur avec ce profil au milieu de terrain.
Rappelons d’ailleurs, qu’à l’origine, on demandait à Tchouaméni d’être le nouveau Casemiro, ce qu’il a réussi à faire, toutes proportions gardées, malgré les critiques qui fusaient aussi à l’époque. On lui demande aujourd’hui d’être le nouveau Kroos, notamment dans le jeu long alors qu’il n’a pas du tout le même style de jeu que l’Allemand et que ce dernier sera très dur à remplacer et à faire oublier. Et comme a dit Ancelotti : “Je ne demande pas à Tchouaméni d’être Kroos comme je n’ai jamais demandé à Kroos d’être Tchouaméni”...