Álvaro Odriozola, bien installé dans son nouveau club en Italie, la Fiorentina, a accordé une interview au média AS. Extraits choisis.
Comment ça se passe à Florence ?
Ça se passe très bien. C'est une ville merveilleuse. Les gens nous traitent bien. Nous avons une bonne équipe et je pense que ce sera une grande année.
Comment avez-vous été reçu par l'équipe ?
Très bien. Je suis très heureux. J'ai été très surpris car il y a beaucoup de qualité dans ce groupe et les gens ont beaucoup de cœur. L'équipe est très unie. Ils sortent d'une année très difficile et ils ont très envie de bien faire cette année et de pouvoir se battre dignement pour l'Europe.
Qu'est-ce que votre entraîneur, Vincenzo Italiano, vous demande ?
C'est un entraîneur qui a de merveilleux concepts de football. C'est une sorte d'entraîneur de football moderne, disons. Dans le système que nous pratiquons, qui est un 4-3-3, ce qu'il me demande essentiellement, c'est d'attaquer et de défendre, mais avec des mécanismes qui s'adaptent très bien à mes conditions. J'apprends beaucoup de lui et de son équipe. Je fais un Master avancé ici parce qu'ils travaillent beaucoup sur les tactiques. Ça va être très bon pour moi. Je suis vraiment très heureux.
Petit à petit, vous avez gagné votre place dans le onze de départ…
Oui, au début, après le changement, c'était un peu difficile pour moi physiquement, et aussi pour comprendre les concepts tactiques de l'entraîneur. Il m'a fallu quelques jours pour comprendre ce que l'entraîneur attendait de moi, mais maintenant tout est clair et je peux jouer mon jeu. En ce moment, je suis à 100% physiquement, ce qui est essentiel à mon poste.
Il y a eu plusieurs anciens joueurs du Real Madrid à la Fiore, leur avez-vous demandé conseil ?
Oui, il y a une personne qui m'a beaucoup aidé tant au moment de la signature que pendant mon séjour ici, c'est José María Callejón. C’est un grand joueur, il l'a toujours été et l'est encore, mais en tant que personne, je voudrais le remercier publiquement parce qu'il m'a beaucoup encouragé à venir ici. Depuis mon arrivée, il a été comme un père pour moi.
Que vous a dit Ancelotti pour que vous décidiez de partir ?
C'était très simple. Comme j'étais absent pendant deux semaines au moment le plus important de la pré-saison à cause du Covid, j'ai parlé à Carlo une semaine seulement avant la fin du mercato. Il m'a dit qu'il appréciait ma qualité et mon professionnalisme. J'ai ressenti beaucoup d'affection de la part d'Ancelotti, que j'ai toujours admiré en tant qu'entraîneur et en tant que personne. Il m'a dit que si je restais, il n'y avait pas de problème, que si je partais, il n'y avait pas de problème non plus, mais qu'il était clair que je n'allais pas jouer 30 matchs et que si je partais pour jouer, il attendrait mon retour en juin. J'ai donc décidé de venir ici, c'était ma décision. À aucun moment il ne m'a poussé à prendre cette décision. Ni lui, ni le Real Madrid. C'est ma décision, car je pense que ce serait bien pour moi de jouer 30 matchs et, surtout, de grandir en tant que footballeur. Maintenant, j'espère réussir en Italie et retourner à la Casa Blanca.
Le Real Madrid vous manque ?
Bien sûr que oui. Surtout, l'impact et tout ce que cela signifie d'être un joueur de Madrid. C'est le rêve de tout footballeur. Quand vous êtes là, vous en profitez. Lorsque vous le voyez de l'extérieur, ou que vous êtes prêté dans un autre club, vous réalisez vraiment ce que cela signifie d'être un joueur du Real Madrid.
Avez-vous des contacts avec vos anciens coéquipiers ?
Oui, je parle beaucoup avec eux. On fait beaucoup de blagues. Au final, dans le monde du football, vos coéquipiers deviennent des amis. En fait, ce week-end, je joue contre une personne que je considère comme mon ami, Brahim, qui se débrouille très bien à Milan. Je suis impatient de le retrouver sur le terrain.
Vous êtes arrivé en 2018, juste comme Cristiano est parti.
Je n’ai pas connu le Real Madrid avec Cristiano. J'étais très triste, car j'étais la première signature après son départ. Pour moi, il a toujours été une idole. Une idole en termes de travail quotidien, de professionnalisme. Tous ceux que vous interrogez à Valdebebas sur Cristiano vous disent qu'il était le plus professionnel qu'ils aient jamais vu. C'est l'exemple que les jeunes devraient prendre. Après son départ, on pouvait voir que ses buts manquaient, mais l'équipe s'est unie, est …allée de l’avant. Même si un gars qui marque 50 buts par saison va toujours vous manquer…
Comment voyez-vous Benzema et Vinicius de loin ?
J'ai toujours été très Benzemista, bien avant de jouer avec un magnifique joueur comme lui. Je le vois dans le meilleur moment de sa carrière. Quand vous avez un joueur à côté de vous qui marque 50 buts, l'attention va toujours se porter sur ce joueur, mais Karim était déjà très bon pendant sa période avec Cristiano. S'il n'y avait pas eu Benzema, je suis sûr que Cristiano aurait marqué beaucoup moins de buts. Après son départ, Karim a pris le relais, se sentant plus protagoniste, se sentant comme la star du Real Madrid et maintenant, en plus de faire jouer l'équipe, il marque beaucoup de buts.
Le voyez-vous comme un possible gagnant du Ballon d'Or ?
Pour moi, le Ballon d'Or serait un triomphe pour le football s'il lui était décerné car il le mérite vraiment, non seulement pour cette année, mais aussi pour toutes les années précédentes où il a pratiqué un football magnifique. C'est aussi une personne formidable. Il a beaucoup souffert sur le plan personnel et il a toujours continué à travailler, à se battre. Mon vote lui revient, donc.
Et Vinicius ?
C'est un joueur phénoménal. Quand il a signé à Madrid, il a signé le même été que moi, il était très jeune. Le Real l'a signé parce qu'il a de très bonnes caractéristiques et capacités. La seule chose dont il avait besoin, et dont il a encore besoin, c'est de la patience et, surtout, du temps de jeu. Jouer, c'est ce dont tout footballeur a besoin pour être capable d'obtenir 100% de ses performances. Il a quelque chose, qu'il peut avoir ou non, qui est la vitesse, l'audace, demander le ballon, chercher le un contre un… Il a un talent inné, et ce qu'il n'a pas, il peut le travailler parfaitement, c'est-à-dire le but, le tir, la prise de décision, qui est ce qu'il doit améliorer. Nous avons vu qu'avec Carlo, il travaille très dur et très bien. Finalement, avec l'expérience et en jouant les matchs, il est devenu un véritable phénomène et une star. En outre, c'est un type formidable et je suis très heureux pour lui.
Quand vous regardez les matchs du Real Madrid et que vous voyez des joueurs comme Lucas Vázquez ou Nacho, qui ne sont pas des latéraux spécifiques et qui jouent à votre poste, qu'en pensez-vous ?
Je regarde tous les matchs de Madrid avec mon maillot, parce que je suis un Madridista et je suis très heureux que tout aille bien là-bas. En fin de compte, ces choses sont des anecdotes et des circonstances qui existent dans le monde du football. Dans ce cas, j'ai pris la décision de venir ici parce qu'il y avait beaucoup de personnes dans ma situation. Puis Dani s'est blessé, Lucas a commencé à jouer, puis Nacho… puis plusieurs joueurs qui auraient pu jouer à cette position, mais je suis concentré ici, et je vous le dis, ce sont les décisions d'Ancelotti. Et je suis à mort avec lui. La seule chose qui m’importe c’est de faire une très bonne saison ici, qui a très bien commencé, ce qui est vraiment entre mes mains. Je me concentre pour réussir dans le Calcio et revenir plus fort.
Carvajal est un mur difficile à franchir ?
C'est l'un des meilleurs arrières droits, non pas du monde, mais de l'histoire, à mon avis. Il est l'histoire pure du Real Madrid, avec tous les titres de la Ligue des champions qu'il a remportés, etc. Bien sûr, il est très compliqué de lui arracher la place de titulaire, mais dans cette vie, rien n'est impossible. Nous allons travailler pour cela, car mon rêve est de triompher en blanc. J'ai dit à mes proches que je réussirais au Real Madrid et je vous dis que je donnerai tout ce que j'ai pour réussir dans ce beau maillot blanc.
Vous avez brillé à la fin de la saison dernière : neuf matchs d'affilée, des buts… Tu vous avez montré qu'on pouvait compter sur vous.
Exactement. Dans le football, il n'y a pas de secrets. Chaque joueur, pour montrer ce qu'il vaut, a besoin de continuité, et encore plus dans mon cas, à un poste où il faut être physique et cela se fait avec des matchs. Je pense qu'à la fin de la saison dernière, j'ai prouvé que je pouvais jouer au Real Madrid et, surtout, je me le suis prouvé à moi-même. C'est la chose la plus importante dans ces cas-là, car, bien sûr, c'est formidable que les gens le voient, mais celui qui doit y croire et celui qui doit le faire, c'est vous. Et je me suis prouvé à moi-même que je pouvais jouer pour Madrid. Je n'étais pas à 100% parce que je n'avais pas joué régulièrement depuis presque six mois, mais j'ai marqué des buts, j'ai donné des passes décisives. J'ai fait de bons matchs. Lors du dernier match, avec tout le monde presque disponible, Zidane m'a titularisé dans une rencontre très importante contre Villarreal. En pré-saison, tout a très bien commencé, puis j'ai eu le Covid et les choses se sont un peu gâtées… Mais bien sûr que je peux jouer pour le Real Madrid. Maintenant, je suis venu à Florence, mais en été, je retournerai à Madrid. C'est mon rêve.
Pensez-vous qu'entre les blessures et le manque de minutes, c'est ce qui vous a manqué pour réussir ?
Oui, je suis une personne très critique avec moi-même. Je n'aime pas me chercher des excuses. La première chose que je fais lorsque les choses ne vont pas comme je le voudrais, c'est de me regarder. Peut-être les blessures et le manque de continuité et puis les moments, qui n'ont pas été avec moi. Par exemple, si j'avais tenu deux mois de plus la saison dernière, cela aurait été vraiment bien pour moi. Avec Zidane, au début, j'ai joué les quatre premiers matchs, je me suis cassé la clavicule et la saison était terminée. Je n'ai pas pu faire la pré-saison… Je pense que dans les moments où j'ai pu gagner une place de titulaire et gagner la confiance des gens, certains malheurs sont arrivés qui ont fait que je n'ai pas eu cette continuité importante. Maintenant, j'ai eu six ou sept matchs d'affilée qui m'ont permis d'être au maximum de mes capacités pour faire ressortir le véritable Odriozola que j'ai en moi.