Lundi soir, le capitaine du Real Madrid Sergio Ramos a été interviewé sur la station de radio Ondacero. Extraits.
Faire le voyage retour de Girona, après un tel match, ça devait être comme revenir d'un enterrement, non ?
"C'est vrai que la sensation n'était pas agréable, ce n'est pas bon, parce que quand on est dans un club comme le nôtre, on n'est pas habitué à perdre beaucoup de matchs. Ce n'est pas qu'on ne sait pas ce que ça fait, mais c'est toujours désagréable. Perdre un point, ou trois comme dimanche, ça fait mal."
Est-ce que Zidane vous a dit quelque chose ?
"Non, pas du tout. On parle des choses qui peuvent être améliorées le lendemain, car quand on est à chaud ce sont des moments de tension où les choses ne sortent pas. Je pense qu'il vaut mieux donner la parole à tout le monde à froid, pour pouvoir apporter des solutions."
Quel est le moment du match sur lequel vous êtes le plus revenu ? Le deuxième but encaissé ?
"J'ai toujours dit qu'il n'y avait jamais de coupables ici. Quand vous gagnez, c'est grâce au collectif et quand vous perdez c'est pareil. On n'insiste pas sur une erreur ou on ne vise personne, bien au contraire. On peut tous en faire un peu plus, je pense qu'il y a eu de bonnes choses et peut-être qu'à certains moments du match nous n'aurions pas pu réduire l'intensité. Ils en ont profité à ces moments très précis. Mais je dis aussi que si après notre but nous avions marqué les trois ou quatre occasions que nous avons eu, nous aurions vu un autre match."
Mais pourquoi perdez-vous l'intensité ?
"Nous avons gagné beaucoup de matchs où nous perdions également de l'intensité. Ce n'est pas parce que vous réduisez l'intensité à certains moments du match que vous allez forcément perdre."
Pensez-vous que gagner la Liga est toujours possible ?
"Girona a fait un bon match, mais nous devons tourner la page. On ne va pas rester à se lamenter, le football est comme ça. Au Real Madrid tout avance très vite, nous n'avons pas le temps de nous lamenter ou profiter de ce que nous réussissons. Nous devons maintenant nous concentrer sur la Ligue des Champions, nous avons le match mercredi contre Tottenham et ensuite il faudra continuer à se battre en Liga. Ce ne sera pas la première fois que huit points sont remontés en Liga, j'ai déjà remonté plus de huit points pour finir champion. Nous devons apprendre de nos erreurs et de nos échecs pour que cela ne se reproduise pas, et essayer de prendre le maximum de points possibles, car avec cet écart, Barcelone ne se loupe pas beaucoup et cela peut nous coûter le titre."
Tu es très proche de Marcelo. Dimanche il était horrible, c'était un très mauvais match de sa part. Vous avez du lire les critiques. Est-ce que ça fait mal de lire ce qui se dit sur lui ?
"Il y a des matchs pour lesquels nous recevrons des critiques et d'autres des compliments. Pour être honnête, je n'ai pas lu la presse. Je respecte et je comprends que nous vivons dans un monde où la presse ne fait pas partie de notre famille."
Pourquoi y a-t-il une telle distance entre vous et les journalistes ?
"Ils inventent tellement... Je ne dirai pas que tout est mensonger, mais il est vrai que quand il n'y a pas de choses à dire ou de choses à vendre, il y a une tendance à écrire des choses qui sont plus ou moins vraies. Peut-être que cela a fait que les joueurs se tiennent un peu plus à distance..."
Mais parfois vous nous voyez comme des ennemis...
"Tant que vous ne nous manquez pas de respect ... De toutes mes années à Madrid, j'ai lu des choses irrespectueuses et non tolérables, tu peux aimer ou pas le match que j'ai fait, mais quand cela va au-delà des thèmes sportifs, ça devient une affaire personnelle..."
Comment voyez-vous le processus d'indépendance de la Catalogne ?
"Ce que je peux dire ou faire à ce sujet n'y changera rien. L'image de l'Espagne en tant que pays dans le monde me blesse. Je n'aime pas ce genre de chose, je crois qu'ensemble nous sommes plus forts."
Est-ce que ça te fait mal quand Piqué en parle ?
"Ça fait mal à l'équipe nationale. La seule chose que je dis toujours, en tant que capitaine de la sélection, c'est que nous devons être conscients de chacun de nos actes."
Est-ce vrai que vous vous entendez aussi bien que Piqué le dit ?
"Si vous comparez avec l'ancienne relation que nous avions, je peux vous assurer qu'aujourd'hui nous nous entendons très bien. Avant il n'y avait quasiment aucune relation, nous nous respections juste parce que nous jouions ensemble et que nous savions que nous formions l'une des meilleures paire de centraux au monde. Mais quand vous grandissez et que vous mûrissez, vous laissez de côté certaines choses auxquelles vous donniez de l'importance avant."
Pouvez-vous imaginer une Liga sans Barcelone ?
"C'est compliqué. J'ai du mal à croire qu'une majorité soit favorable à l'indépendance et je préfère que Barcelone joue dans notre championnat."
Aimeriez-vous être un jour président de la RFEF ?
"Ce serait un très bon poste à avoir, je pense que beaucoup de choses pourraient être faites et améliorées."
Avez-vous lu les déclarations de Morata dans la Gazzetta ?
"Non, il faudrait que je lui parle pour savoir ce qu'il a dit. C'est un super attaquant. Peut-être que dans d'autres équipes que la notre il pourra avoir plus d'impact et être un titulaire régulier."
Votre prolongation, c'est pour quand ?
"C'est quelque chose qui a été évoqué, mais ça ne me préoccupe pas plus que ça. J'ai encore trois ans de contrat et tant que je continue avec le même enthousiasme, il n'y aura pas de problèmes avec le président."
Quel est votre meilleur souvenir, la finale à Lisbonne ou celle du Mondial en Afrique du Sud ?
"La première Ligue des Champions avec mon but étaient impressionnants, mais la Coupe du Monde reste aussi un souvenir très spécial, dont je me souviendrai jusqu'au jour de ma mort."