Le président de LaLiga, Javier Tebas, a participé au 'Marca Sport Week' à Séville. Il a évidemment parlé du championnat espagnol, et donc du Real Madrid.
Le niveau du championnat : "Il y a quelques années, les gens critiquaient la Liga 'bipolaire’, c'est en train de changer. Ce qui n'est pas un bon signal, c'est que le champion gagne avec plus de 90 points et avec des écarts énormes. L'égalité signifie que davantage d'équipes deviennent plus compétitives. Ils construisent tous de bonnes équipes, regardez la Real Sociedad... C'est plus équilibré et plus intéressant."
La pandémie : "Nous sortons d'une crise très importante qui nous a coûté près d'un milliard de pertes. Aujourd'hui, il n'y a qu'un seul moyen de le compenser : nous avons pu accéder à des lignes de crédit très importantes et d'autres clubs ont pu puiser dans leur épargne. Nous sommes la ligue européenne qui a le moins perdu. Avons-nous signé moins de joueurs ? Oui. Mais nous avons un contrôle économique plus sérieux. Nous n'avons pas de dettes auprès du bureau des impôts, il n'y a pas de dette avec les joueurs… Les bilans sont sains."
Un souci pour le FC Barcelone tout de même : "Ils ont toujours été au maximum de la limite salariale alors que les autres clubs pas tellement. Quand la pandémie est arrivée, qui affecte surtout les revenus des grands clubs comme le Barça, alors ce qui devait arriver est arrivé : une grande crise de trésorerie. Mais ce n'est pas une situation qui m'inquiète, loin de là."
Un meilleur avenir pour le club blaugrana : "Il faudra peut-être un peu plus de deux ans pour qu’ils s’en remettent. Peut-être qu'au lieu de dépenser autant pour signer des joueurs, ils devront utiliser leur argent pour cette récupération, comme c'était arrivé à d'autres clubs comme le FC Séville. C'est l'un des meilleurs clubs du monde et leur capacité à se reprendre est très élevée."
Le fond d’investissement CVC : "Il s’agit d'environ 2,1 milliards d'euros. À l'exception de 15% pour chaque club, le reste ne sera pas alloué aux joueurs. Ils doivent permettre de développer les infrastructures. Par exemple, Vallecas (le stade du Rayo), rénoveraient-ils leur stade avec leurs revenus ? Je dirais que non. Ils préfèrent signer des joueurs. Nous avons également une carence importante sur le plan de la numérisation et de l'internationalisation. Nous devons tous créer des académies dans le monde entier et nous développer. Il faut penser que LaLiga est un projet très collectif et s'il y a un stade qui n’est pas bien, ça affecte tout le monde, ça nuit à tous."
Les refus du Real Madrid, de Barcelone et de l'Athletic d’intégrer le CVC : "C’est différent pour chacun. L’Athletic a une philosophie très particulière et ce projet ne lui correspond pas. Le Real Madrid a entraîné Barcelone, j'ai eu une réunion avec Laporta et non seulement il voulait signer le projet, mais il m'a même demandé de l'accélérer. Mais pour le Real Madrid, plus les autres clubs sont grands, plus leur projet de Super League s'éloigne. Comme cela n’arrive pas, comme nous ne sommes pas ruinés, la Super League est beaucoup plus sujette aux doutes. Tout n'est pas que ruine ou désastre, comme ce qui avait été dit dans cette interview (de Perez) sur El Chiringuito."
Ses critiques incessantes envers la Super League : "Le leadership de Florentino Pérez génère une certaine retenue chez certains médias et les gens ont assimilé le fait de critiquer la Super League à celui de critiquer le Real Madrid. Je suis Madridista, mais pas un Florentinista. Je pense que ce projet fait beaucoup de mal au Real Madrid. La Super League que nous avons vue en avril ne m'inquiète absolument pas, mais le concept, oui. Ils pensent que les grands clubs doivent régir le football. C'est ce qui se passe depuis des années avec le G14. La théorie des matchs plus intéressants est mise en avant, mais au lieu de rendre les petits plus forts, il est question de maintenir les grands au sommet. Et ce danger est toujours là. À mon avis, il y a beaucoup d'égoïsme : c'est vrai qu'ils sont grands, mais comment sont-ils devenus grands ? En étant en concurrence avec Osasuna, le Betis… ils ne peuvent pas les laisser de côté maintenant."
Un projet qui n’est pas enterré : "Il reste trois naufragés mais je peux vous dire qu’ils savent déjà que les Anglais ne les rejoindront pas. S'ils présentent encore le projet, nous le démolirons à nouveau. Ça ne se fera pas car les clubs européens ne sont pas favorables à ce modèle. Cela signifierait que la Ligue espagnole perdrait environ 1,2 milliard... Les ligues sont unies, y compris la Premier League."
La Coupe du Monde tous les 2 ans : "Totalement contre, comme tous les ligues d'Europe. Avec la périodicité de quatre ans, notre industrie s'est développée. Pourquoi devrions-nous changer ça ? 5% des joueurs professionnels vont à une Coupe du monde. Vous ne pouvez pas réglementer une compétition sur la base de 5% d'entre eux. Je suis d'accord pour dire que nous devons nous asseoir et négocier, aider les clubs et les pays qui en ont besoin, mais nous devons d'abord régler d'autres problèmes comme la corruption dans de nombreux pays et les manières d'exploiter leurs droits de télévision. Les aider à grandir, mais pas en créant de nouvelles compétitions."