Ce lundi, le joueur du Real Madrid a témoigné devant la justice espagnole dans l’affaire du mannequin à son effigie qui avait été pendu à un pont par des supporters de l’Atlético en janvier 2023.
Vinicius Junior a fait une première déclaration ce jour qui sera enregistrée comme preuve anticipée de la procédure qui débutera en juin prochain. Le joueur sera aux États-Unis pour le Mondial des Clubs quand le procès aura lieu et a donc témoigné en avance aujourd’hui, par visioconférence depuis la Ciudad Real Madrid.
Le 26 janvier 2023, en marge du quart de finale de la Coupe du Roi entre le Real et l’Atlético de Madrid, quatre membres du groupe ultra Frente Atlético, réputé pour être de l’extrême droite, ont pendu un mannequin de couleur portant un maillot de Vinicius sur un pont à proximité du centre sportif du Real. La poupée était aussi accompagnée d’une grande banderole proclamant "Madrid déteste le Real".
Après cet acte odieux, l’un des accusés avait même partagé à travers les réseaux sociaux des images de la scène accompagnées d’un hashtag #NousSommesTousVini afin de se moquer du soutien que reçoit le joueur. Ces reproductions sont alors devenues virales et ont généré des milliers de vues.

Lors de sa prise de parole, le Brésilien a déclaré s’être senti offensé et affecté. "Ça a été un jour très triste pour moi" a affirmé le joueur lors de son audition. Il a attribué cet acte à des motivations racistes contre sa personne et sa couleur de peau. "Je ne savais pas ce que ça voulait vraiment dire, si ma famille et moi étions en danger..." Il a également ajouté avoir été victime d’insultes au sein même du stade Riyadh Air Metropolitano un peu plus tard.
Les accusés, eux, sont arrivés au tribunal ce lundi avec le visage couvert de lunettes noires, d’un chapeau et de masques chirurgicaux noirs. Les accusations qui leur sont adressées constituent une peine de quatre ans d’emprisonnement et le parquet réclame une indemnisation de 6000 euros.
Devenu un symbole de la lutte sociale anti-racisme en Espagne, Vinicius espère une sanction exemplaire pour les quatre personnes impliquées. Ce procès s’inscrit d’ailleurs dans une atmosphère pesante au sein du football espagnol où les comportements discriminatoires ne cessent de faire du bruit, dans les stades et ailleurs.