L’entraineur du RB Leipzig, Marco Rose, est passé en salle de presse avant de faire face au Real Madrid au Bernabéu.
Pensez-vous pouvoir remonter le score de l’aller (0-1) ?
Si les joueurs eux-mêmes le disent, c’est que nous en sommes convaincus. Si nous ne l'étions pas, on resterait chez nous. Nous allons aller dormir avec la conviction d'obtenir un résultat phénoménal. Nous avons aussi besoin d'un peu de chance, mais ça, ça peut se travailler. Au match aller, nous avons montré qu’on pouvait jouer d’égal à égal avec le Real Madrid. Nous sommes là pour montrer ce dont nous sommes capables.
Le dernier match du Real s'est terminé sur une controverse, le vôtre en a connu une autre. Êtes-vous inquiet de l'arbitrage ?
Je ne suis pas inquiet pour les arbitres. Nous sommes très confiants. Dans le football, tout peut arriver. Si j'avais été l'entraîneur de Madrid, j'aurais aussi été en colère après Valence. Quand nous avons l'impression d'avoir été traités injustement, ce n'est pas très agréable. Nous avons un arbitre italien qui, j'en suis sûr, aura mangé une bonne pizza à la maison et qui se débrouillera bien.
Pour revenir au but refusé contre Madrid, comment auriez-vous réagi ?
Je n'ai jamais été dans cette situation. Je montre mes émotions parfois aussi. J'ai reçu trois cartons jaunes en Bundesliga et je sais comment éviter d'être expulsé. Mais cela dépend de la situation. Je ne sais pas comment j'aurais réagi dans cette situation à Valence.
Est-ce un avantage de bien connaître Bellingham ?
En termes de stratégie, nous nous sommes concentrés sur le match aller, mais l'idée générale, nous ne la changerons pas. Et Jude est un type formidable. Il a un grand caractère, c'est un battant qui veut gagner n'importe quel match et qui va de l'avant. Il s'est très bien adapté à son nouveau club. Il est déjà devenu une sorte de leader et je peux déjà dire à mes gars qu'il apportera quelque chose de spécial. Il sait presser, courir, faire des passes en profondeur.... Et avec le ballon, il est imprévisible. Il peut tirer, il a un jeu aérien. Il sait tout faire.
Comment un entraîneur aborde-t-il le système défensif avec Vinicius en face ?
Nous connaissons ses qualités. Ses un-contre-un, sa capacité à aider. Et il joue un football très.. émotionnel. Ce serait une erreur de se focaliser sur lui. Nous n'avons pas beaucoup d'alternatives, mais nous devons agir en étant unis.
Quelles seront les clés pour fair mal au rival et quel sera le rôle de Dani Olmo ?
Je pense que nous avons la possibilité de créer du danger pour Madrid. Nous avons des joueurs qui voient les espaces, qui peuvent très bien jouer en un contre un. Comme Willie Orban, un grand défenseur. Si nous ne cherchons qu'à défendre, cela ne marchera pas. Séville a essayé. Assez bien, mais ils ont perdu. Nous allons essayer d'attaquer. Cela dépend de nous, de notre confiance en nous. Le Real va presser et nous devrons être capables d'imposer notre football. Dani Olmo sera très important à cet égard.
Comment trouvez-vous Dani Olmo ?
C'est un Dani normal. Je ne sais pas, les Espagnols savent de quoi il est capable. Ce n'est pas un gars qui parle beaucoup. Il donne la priorité à ses performances. Il est très excité, car sa famille et ses amis viennent voir le match... Je partage sa joie car il va montrer la classe qu'il a.
Quel joueur du Real Madrid vous a le plus surpris ? Un joueur que vous ne connaissiez pas si bien ?
Moins connu ? C'est une bonne question, mais… Ils sont tous connus. Ils jouent tous en équipe nationale. Difficile de répondre à cette question. Je ne connais personne qui n’est pas connu au Real. Ils sont tous excellents et j'ai beaucoup de respect pour eux. Les plus âgés aussi. Modric, Kroos qui va retourner en équipe nationale allemande... (il réfléchit) Et aussi celui qui a marqué le but au match aller... Brahim Díaz. Il n'est peut-être pas aussi connu, mais moi je le connais depuis la Youth League.
Quelles seront les clés pour battre Madrid ?
Nous devons résoudre les problèmes avec le ballon avec personnalité, imposer notre rythme. Nous devons tout faire au bon moment. Nous devons presser au moment adéquat. Et tout cela au plus haut niveau. Nous ne changerons pas trop le jeu de l'équipe. Il n'y aura pas de grands changements. Il y aura des moments où nous devrons nous concentrer sur la défense. Nous devrons faire le match parfait. C'est ce que nous allons essayer de faire.
Ancelotti les a félicités, il a dit qu'ils avaient fait un bon match à l'aller.
C'est une grande reconnaissance pour nous. Au match aller, nous aurions pu gagner mais Brahim Diaz a marqué. Nous avons perdu, mais nous nous sommes montrés à la hauteur. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes. Si nos adversaires nous accordent du crédit, tant mieux, mais nous devons chercher nos chances de l’emporter.
Quel pourcentage pensez-vous avoir de passer ce barrage ?
C'est une question très hypothétique, parce que je suis de Leipzig. (Il regarde le journaliste) Pour qui êtes-vous ? Madrid ou Leipzig ? 70-30 ? ("70-30 en faveur de Madrid", répond le journaliste) (Rires) Je vois que c'est très en faveur du Real. Demain, nous vous montrerons qu'il n'y a pas de garanties dans le football. Si demain nous arrivons et qu'ils marquent d'entrée, tout sera différent. Mais nous devons y aller avec enthousiasme. Nous devons nous battre, nous devons montrer que nous sommes en huitièmes de finale de la Ligue des champions parce que nous le méritons. Nous sommes venus de Leipzig, avec un avion, un hôtel très cher, 4250 supporters... Nous devons nous battre. Demain, j'aurai une réunion avec les joueurs et je leur dirai ce que vous avez dit (rires).
Bellingham vous a-t-il surpris par ses débuts en Espagne ?
Je le connais non seulement en Bundesliga, mais aussi pour avoir joué à Dortmund. Je ne suis pas du tout surpris. Mais le nombre de buts m'a surpris. Je n'aurais jamais imaginé qu'il marque autant de buts dès sa première saison. C'est Jude. Il n'a pas de limites.
Jusqu'où pensez-vous pouvoir aller dans cette compétition ?
Nous n'allons pas dire que nous pouvons gagner la Ligue des champions, car nous savons contre qui nous jouons demain. Nous sommes dans le top 16 en Europe, nous avons gagné des titres en Allemagne.... Nous sommes sur la bonne voie. Mais quoi qu'il arrive, nous en profiterons. Ce que nous voulons, c'est montrer que nous sommes capables de jouer un bon football.
Qu'attendez-vous de Xavi Simons ?
Xavi a 20 ans. Il a bien progressé. Il a une grande famille qui l'a accompagné et qui a toujours pris les bonnes décisions. C'est un joueur important, tout comme Dani Olmo. Il l'a prouvé en Bundesliga et il le fera également au niveau international. Il est important pour lui de jouer de manière décontractée et libre. L'important, c'est de ne pas avoir une pression trop forte. Nous allons planifier les prochaines étapes et il deviendra un joueur décisif pour son équipe nationale.
De quoi allez-vous rêver le plus ce soir : de Bellingham ou de la fin du règne du Real Madrid sur l'Europe ?
D'habitude, je dors bien et je ne rêve pas du lendemain. J'ai plutôt tendance à rêver de choses étranges…