« Une partie de ce que je suis, c’est grâce à toi »
écrivait sur Instagram Federico Valverde à Toni Kroos. De jeune
promesse du CA Peñarol à successeur de son idole au Real Madrid en
passant par la Castilla, retour sur la prodigieuse montée en
puissance de l’Uruguayen.
Alors que le monde a les yeux rivés sur la venue de Kylian Mbappé au Real Madrid, le vestiaire du club va devoir se faire à certains changements en ce début de nouvelle saison. Avec le départ de Nacho et de Kroos, la liste des capitaines merengues a évolué faisant de Modric le porteur principal du brassard, suivi de Carvajal, Vázquez et Valverde. Ce dernier, qui vient de souffler sa vingt-sixième bougie, doit cette position aux performances remarquables qu’il a effectuées ces dernières années et qui lui ont permis de se hisser au sommet du club de la capitale espagnole. Une véritable fierté pour le natif d’Uruguay, autrefois menu, discret et insaisissable que l’on surnommait Parajito, « Petit Oiseau » en espagnol, aujourd’hui métamorphosé en Halcón (« Faucon ») volant de ses propres ailes.
Tout commence dans son club de quartier, Estudiantes de la Unión, où le petit Federico passe énormément de temps balle au pied, dans ces terrains vagues propres à l’Amérique du Sud. Très vite repéré par le recruteur Néstor Gonçalvez pour l’assurance qu’il dégage, il rejoint en 2015 le Club Atlético Peñarol basé à Montevideo. Si ses performances attirent les regards, le benjamin de la famille fait également face à certaines difficultés avant d’intégrer les U-14 de la sélection uruguayenne.
Encouragé par sa famille, El Pájaro prend peu à peu son envol et éveille la curiosité des grands clubs européens. Convoité par Arsenal et Chelsea, c’est le Real Madrid que choisit Fede. Selon les mots de sa maman Doris, son rêve a beaucoup pesé dans sa décision. À seulement 16 ans il quitte son nid et intègre le vestiaire de la Castilla alors que les installations de Valdebebas et la féerie de Madrid le séduisent. Un an après son arrivée, il se détache de ses coéquipiers madrilènes pour un prêt au Deportivo La Corogne où il grandit comme sportif et comme homme. Ce sera en juillet 2018 qu’il endossera pour la première fois le maillot de l’équipe première du Real, sous les ordres de Lopetegui, à l’occasion de la pré-saison du club aux États-Unis.
Depuis, Valverde n’a cessé d’ébahir. Il est peu à peu parvenu à s’imposer dans le onze titulaire et soignerait presque la nostalgie des soirées magiques de l’immuable trio Casemiro - Kroos - Modric. Tout Madridista célèbre encore ce sacrifice en finale de Supercoupe d’Espagne et cette dernière faute commise sur Morata. Sa frappe venue d’ailleurs contre Naples. Sa volée stratosphérique face à City. Et, bien sûr, la perfection de sa passe décisive pour Vini qui offre la quatorzième LDC à la Casa Blanca. Devenu pièce maîtresse d’Ancelotti, il est le joueur le plus utilisé de cette saison avec 54 matchs réalisés. Certes moins décisif que la saison passée (3 buts contre 12 lors de l’exercice 22-23), sa création de jeu reste un pilier pour les Madrilènes.
Valverde fascine et rassure. Alors que Kroos a quitté le Bernabéu débordant d’émotion en mai dernier, l’ancien du Bayern n’a fait qu’apaiser ses supporters. À l’occasion de la célébration de la Decimoquinta sur la place Cibeles à Madrid, le génie allemand a symboliquement transmis son numéro 8 à Valverde. La confiance et l’amitié que partagent ces deux milieux résultent de leur profil commun ; la tranquillité et la vision de jeu de Valverde nous rappellera chacun des gestes de l’éternel Toni. Cet héritage s’inscrit en réalité comme l’accomplissement d’une détermination brillante.
Réputé pour son intelligence de jeu, sa puissance de frappe, sa capacité à briser les lignes, sa qualité de passes et sa polyvalence, le natif de Montevideo s’affirme comme l’un des meilleurs milieux du football moderne tout en conservant la hargne de vaincre digne des grands noms de ce sport. L’amour qu’il ressent pour le maillot blanc est le plus bel exemple de la passion madridista. « Il faudra me tuer s’ils veulent qu’un jour je parte du Real », disait-il.