Kaka a quitté le Real Madrid il y a deux ans, avec de nombreuses déceptions sportives et une leçon pour la vie. Son histoire avec la Casa Blanca ne s’est pas déroulée comme il le souhaitait mais le Brésilien, toujours optimiste, essaye de tirer le meilleur son aventure à Madrid.
Depuis Orlando aux USA, là où il évolue désormais, Kaka a livré une longue interview pour Marca.
Cela
fait un moment que vous n'avez pas parlé avec la presse
espagnole.
"C'est possible mais c'est toujours un plaisir pour moi de me rappeler les bons moments et parler avec vous. J'ai qu'une grande affection pour l’Espagne."
Gardez-vous vraiment de bons souvenirs de Madrid ?
"Sincèrement oui ! J'ai toujours dit que ma balance à Madrid était positive et que c'était une période importante de ma vie, avec de mauvaises choses et des bonnes."
Vous semblez plus tranquille maintenant à Orlando. Comment est votre vie ici ?
"Je suis heureux. Le football en Amérique est une autre histoire, quelque chose de complètement différent de ce qui existe en Europe, mais c’est une très bonne expérience. Je dois dire que la MLS est en pleine croissance et que le niveau n’est pas comme les gens l’imaginent, il est bien meilleur."
Les gens ont dans l'idée qu’on vient ici pour prendre sa retraite.
"Beaucoup de joueurs européens viennent ici à la fin de leur carrière, la recherche d'une autre expérience, un autre type de football, plus détendu. Mais, depuis que je suis ici, je recommande à beaucoup de joueurs de franchir le pas et venir en MLS. Il est clair que beaucoup de choses encore doivent être améliorées, au niveau technique notamment, et que ce n’est pas comparable avec les autres championnats comme l'Espagne, l'Angleterre ou l'Allemagne, mais ça progresse très vite et je suis venu pour aider la MLS à grandir un peu plus."
Qu’est-ce qui vous manque plus de votre passage en Europe ?
"Ce que je regrette le plus, c’est la Ligue des Champions, qui a débuté cette semaine. Le frisson de ces grands matchs. C'est qu'une compétition spéciale, la plus grande, mais désormais je la regarde comme un supporter et je suis fier d’en avoir fait partie et de l’avoir remportée."
Suivez-vous toujours le Real Madrid ?
"Bien sûr. Dès que je le peux je regarde le Real Madrid. Ils ont débuté la saison à un niveau très élevé. Madrid est une grande équipe, comme toujours, et a commencé très fort avec son nouvel entraîneur. J'espère que tout se passera bien pour eux."
Vous êtes toujours un fan du Real Madrid ?
"Evidemment ! Je suis Madridista. Et aussi Sanpaulino, Milanais et maintenant de la ville d'Orlando. Par chance, je n'ai pas joué dans de nombreux clubs et tous ont une belle histoire. Chaque fois que je regarde les matchs du Real Madrid, je les encourage, je célébre les victoires et je leur souhaite le meilleur."
Cela fait deux ans que vous avez quitté le Real Madrid. Quels sont vos souvenirs ?
"Comme je l'ai dit avant, mes souvenirs sont tous positifs, les meilleurs possibles Ce fut une étape très importante de ma carrière. J'y ai été quatre ans et vécu de grandes expériences, à la fois professionnellement et personnellement. Si à la fin je mets tout dans la balance, les bonnes choses l’emportent. Je préfère toujours garder le bon côté des choses. J’ai gagné une Liga, une Supercoupe d’Espagne et une Copa del Rey. Bien sûr, il y a eu des moments difficiles, mais ça m’a permis d’apprendre et d’avoir une bonne situation personnelle et professionnelle."
Votre rendement sur le terrain n'était pas celui espéré.
"C'est vrai que choses ne se sont pas passées comme je l'aurais voulu. J'aurais aimé que ça se passe bien. Mais tout n'est pas toujours de notre faute. À Madrid, j’ai manqué de continuité. Premièrement à cause des blessures. Et quand j’ai récupéré, j'ai manqué de continuité par décision de l'entraîneur. Deux facteurs qui ont marqué mon passage au Real Madrid. Mais au final, j’ai joué plus de 120 matchs et marqué près de 30 buts, soit un tous les quatre matchs."
Avez-vous beaucoup souffert ?
"J’ai traversé des moments difficiles parce que les choses ne ce sont pas passées comme je le voulais et comme les gens l’attendait, mais mon temps au Real Madrid m'a aidé dans mon apprentissage de la vie. Je suis devenu beaucoup plus solide psychologiquement et surmonté certaines choses auxquelles je n’avais pas été habitué dans ma carrière.
Au final, je me suis rendu compte que dans le football il y a des choses qui ne peuvent pas être contrôlées. Je vous assure que je donnais tout pour le Real Madrid et que je travaillais dur, mais je ne pouvais pas contrôler les blessures ou le fait qu’un entraîneur me donne plus ou moins de minutes. Ce sont des choses qui en fin de compte ne sont pas sous mon contrôle, mais je garde le plaisir d’avoir joué dans un club comme le Real Madrid et dans un stade comme le Bernabéu."
Vous êtes-vous senti maltraité ?
"Non, absolument pas, à aucun moment. Je ne me suis pas senti maltraité parce j’ai vite compris que les choses en Espagne et au Real fonctionnaient ainsi et que je ne serai pas le joueur qui changerait ça. Je me suis adapté à cette situation, point.
Plusieurs fois, j'ai entendu des choses qui n’étaient pas vraies, mais je ne pouvais pas convaincre les gens que ce n’était pas la réalité, sauf pour ceux qui me côtoyaient au quotidien.
À Madrid, la pression de la presse et des fans est grande. Il m’ont sifflé et l’ont aussi fait à Cristiano Ronaldo. Ce qui est étonnant, car ce qu’il réalise est impressionnant, historique. Ils ont également sifflé Iker, Zidane, Ronaldo (R9). C’est une partie de la culture de Madrid qu’il est très difficile de changer. Mais je ne me suis pas senti pas maltraité. En fait, je ne peux que dire merci aux supporters madrilènes. Dans la rue, tout le monde était très gentil et respectueux envers moi. J’ai passé quelques belles années en Espagne."
Comment était votre relation avec Mourinho ?
"J’ai toujours été très professionnel et respecté ses décisions. Nous n’avions pas une mauvaise relation. Il est vrai qu'il y avait des points sur lesquels nous n'étions pas d'accord, mais je n’avais pas d’autre choix que de continuer à travailler et c’est ce que j’ai fait. Et vous savez quoi ? En fin de compte, la récompense pour moi furent ses mots quand nous avons tous les deux quitté Madrid. Il a dit de moi que j’étais un excellent professionnel. Florentino a dit la même chose. J’espère que les gens se souviennent de moi de cette façon. J’'ai fait tout mon possible pour réussir à Madrid."
Êtes-vous toujours en contact avec des joueurs du Real ?
"Oui, je parle toujours à certains. Je discute avec Cristiano quelques fois et beaucoup avec Marcelo."
Et qu'est-ce que vous vous dites ?
"Avec Marcelo je discute de choses plus personnelles, la famille et ce genre de choses. Marcelo est un crack. C’est une personne incroyable. Il est très, très Madridista. C’est un amoureux du Real Madrid et je pense que c’est très bien pour le club d’avoir des joueurs aussi engagés que lui. Marcelo porte Madrid au plus profond de lui. Il me dit toujours la même chose, que son rêve est de prendre sa retraite à Madrid. Et avec Cristiano, comme toujours, je le félicite pour ses buts ! (rires)"
Cristiano est sur le point de dépasser Raùl..
"Cristiano est incroyable, tout ce qu’il fait est historique. Il va dépasser Raul avec combien ? 400 matchs de moins ? (rires). Il est vraiment fantastique et je l'en félicite. Ses statistiques sont inimaginables."
Vous êtes le dernier Ballon d'Or terrestre et après vous, Cristiano et Messi les ont tous gagnés.
"C’est une bonne sensation. Saviez-vous que Ronaldinho, Cristiano, Messi et moi sommes les seuls Ballons d’Or encore en activité ? Pour moi, c’est une fierté d’être aux côtés de ces grands joueurs et d’être le dernier a l’avoir remporté avant Messi et Cristiano. Mais toutes ces récompenses individuelles, je les attribue à l’équipe. Je les ai gagnées parce que je faisais partie d'une équipe gagnante."
Est-il difficile d’assumer le fait que vous n’êtes plus le meilleur joueur du monde ?
"C’est un apprentissage, un processus, mais je l’ai assumé. J’ai pris conscience qu’il y avait un moment pour tout. Il fut un temps où j’ai été le meilleur dans le monde, un autre dans lequel je faisais face à un défi comme au Real Madrid, et maintenant je suis aux États-Unis pour un autre projet."
Quel est le meilleur joueur avec lequel vous avez joué ?
"Ronaldo, le Brésilien. Ronie était spécial. J’ai joué avec de très grands joueurs comme Cristiano, Maldini, Seedorf, mais Ronie est un joueur unique, le meilleur que j’ai jamais vu."