Ce 2 avril 2016 marque
la date d'un triste anniversaire. Celui des 24 ans de la mort de
Juanito, l'un des plus grands mythes de l'histoire du Real
Madrid.
[dropcap]J[/dropcap]uanito n’est pas un simple footballeur. C’est un mythe à Madrid, dont le nom est scandé à chaque rencontre à la 7ème minute : « ¡ Illa, illa, illa, Juanito maravilla! » entonnent les supporters avant de se rasseoir pour reprendre le cours du match. Un privilège dont ne bénéficient même pas d’autres légendes du club comme Di Stéfano, Raùl ou Zidane. Juanito n’a pourtant pas forgé sa réputation sur sa qualité technique, comme bon nombre de grands noms du Real, mais plutôt sur sa rage de vaincre et son attitude de mercenaire dont il faisait preuve à chaque rencontre.
« Crois moi, 90 minutes à Bernabéu, c’est vraiment très long. » Une petite phrase, lâchée en 1986 par Juanito au coup de sifflet final d’une 1/2 finale aller de Coupe de l’UEFA, perdue 3-1 sur la pelouse de l’Inter Milan. Le score du match retour à Madrid quinze jours plus tard gravera à jamais cette déclaration sur les tablettes du patrimoine merengue : 5-1 pour le Real. Juanito avait vu juste. Aujourd’hui encore, cette Remontada est prétexte à moquerie pour les supporters du Milan AC envers l’Inter.
« Si tu n'es pas du Real Madrid, alors tu es mon ennemi. » Juanito
Mi-footballeur, mi-boucher, Juan Gomez Gonzalez alias Juanito avait un don tout particulier pour motiver ses partenaires avant les matchs. Son tempérament sanguin et ses frasques sur la pelouse firent de lui un joueur à part, qui plu tout particulièrement à son public pour sa volonté inconditionnelle de tout donner de la première à la dernière seconde. Du sang, de la sueur et des tripes, voilà comment on pouvait définir le jeu de l’Espagnol.
« A Madrid, le nom de Juanito est surtout associé aux grandes soirées européennes. Sans lui, le Real n’aurait jamais remonté autant de scores défavorables. Tout simplement parce qu’il y croyait plus que les autres. » Fernando Hierro
Adepte de tauromachie et véritable meneur d’hommes lors des missions commandos de son équipe, il symbolise à lui seul tout l’esprit du club par lequel il est passé : Ne jamais rien lâcher, y croire, jusqu’à la fin.
Pour preuve, les 10 commandements rédigés par Juanito lui-même pour les soirs de « Remontadas » :
1- Dans
l’autocar du retour il faut déjà parler d’écraser l’adversaire au
retour.
2- Pendant la semaine écrire que l’exploit est
possible.
3- Intimider l’adversaire dans le tunnel à travers des regards
pénétrants et des gestes provocateurs.
4- Lors du toss avec l’arbitre il faut toujours demander le ballon.
L’adversaire ne doit pas toucher la balle même au départ.
5- La première action du match doit toujours se finir dans la ligne
de but ou arracher des encouragements au public.
6- Il faut toujours faire la première faute du match. Si elle est
dure et qu’elle intimide l’adversaire c’est beaucoup mieux.
7- Il faut tirer aux buts en premier. Peu importe que la frappe
aille dehors si elle fait du bruit contre les panneaux
publicitaires.
8- Ecourter la mi-temps et revenir sur le terrain avant que
l’arbitre ne nous le demande est essentiel. Même à la pause il faut
presser l’adversaire.
9- Il faut tracer une ligne imaginaire et essayer que le rival ne
la franchisse pas.