Le Portugais Pepe Képler Lima a donné une interview pour le quotidien Marca. Le défenseur est revenu sur la saison agitée du Real ou encore ses larmes à Milan le soir de la finale.
Quel a été le sentiment du groupe lorsque les célébrations de la Undécima se sont terminées ?
"Nous sommes entrés dans l'histoire du club, nous l'avons agrandi un peu plus. Ceux qui sont depuis longtemps à Madrid savent ce que représente porter ce maillot, l'exigence que cela implique. C'était important de gagner pour entrer dans l'histoire du club. Le plus décisif dans la finale était d'être une équipe, et nous l'avons été. La Champions League est très importante pour nous tous, mais nous savions que la finale serait très difficile. Nous n'avons pu battre l'Atletico Madrid qu'aux tirs au but, car c'est une grande équipe, comme nous le savons tous. Sa force c'est le travail d'équipe, mais nous les avons égalé sur le plan mental."
"Quand on m'a dit que j'étais le troisième central, j'ai décidé de changer cette situation"
Pourquoi l'équipe ne s'entendait pas du tout avec Rafa Benitez ?
"Je suis toujours très sincère. Moi, j'aimais vraiment sa façon de travailler. Benitez a de bonnes méthodes de travail, c'est un très bon professionnel, mais la vérité c'est qu'il n'a pas eu de chance. La chance est nécessaire pour récolter les fruits de son travail, pour réussir. L'entraîneur a été très honnête avec moi. Il a dit que je n'étais pas son premier choix, mais qu'il me laisserai travailler si l'occasion venait. J'ai décidé de changer cette situation. Avec l'arrivée de Zidane, il y a eu une réunion entre les capitaines, Sergio, Marcelo, Cristiano et moi, et nous avons pris nos responsabilités. Nous nous nous sommes dit que nous devions tirer tous nos partenaires vers le haut, pour atteindre la finale de la Champions League à travers la Liga."
D'où vient la force de Madrid pour convertir une saison grise en une année triomphante ?
"La force de Madrid, c'est les gens, nos supporters. C'est difficile quand le Bernabéu vous siffle, ils sont exigeants. C'est difficile, mais c'est comme cela que vous apprenez la grandeur du Real Madrid. Quand un joueur est sifflé dans son propre stade, vous devez penser que quelque chose n'est pas bien fait. Aujourd'hui, Madrid est la plus grande équipe grâce à ses fans."
"L'incident avec Casquero a fait de moi un meilleur joueur. Il y avait beaucoup d'attention sur moi."
Casquero, les Clasicos manqués, les problèmes avec Mourinho… Deux Champion's compensent tout ça ?
"Oui, ça compense tout. La chose la plus importante est que les gens savent que je donne tout à chaque fois que j'enfile ce maillot. Après, nous faisons tous des erreurs. Personnellement, j'ai toujours reconnu mes erreurs, comme avec Casquero. Dieu merci cela ne s'est pas reproduit, parce que si ça avait été le cas je n'aurais plus mérité de jouer au Real Madrid. Mais ce sont des choses qui peuvent se produire, vous pouvez être dans un mauvais jour. J'ai reconnu m'être trompé et je me suis excusé à l'époque. Et cela a fait de moi un meilleur joueur. J'ai commencé à faire moins d'erreurs, j'ai du m'adapter au fait que beaucoup de gens m'observaient de près. Les gens au final ont apprécié tout ces sacrifices."
"Madrid m'a appris à ne jamais me rendre"
Quelles sont les valeurs de Madrid ?
"Ce que j'appris à Madrid c'est qu'il ne faut jamais se rendre. Si vous travaillez dur et que vous êtes honnête avec votre profession, les choses se passent bien. Elles viennent naturellement, mais vous ne pouvez pas vous arrêter et attendre qu'elles arrivent."
Revenons à la finale, vous avez beaucoup pleuré pendant la séance des tirs au but…
"C'est difficile à expliquer. Lorsque vous voyez Lucas Vazquez si calme.. On aurait dit qu'il était dans son quartier avec ses amis, et quand j'ai vu le ballon entrer, je me suis mis à pleurer. J'étais très ému. Je sentais que nous n'allions pas perdre cette finale. Comme avant, quand Sergio nous a fait signe que nous allions tirer les pénaltys devant notre public, j'ai senti que nous allions gagner. Nous avons eu la chance de tirer devant nos supporters, alors après le but de Lucas... j'ai commencé à pleurer. Mais je pleurais seulement quand étaient tirés ceux de Madrid. Je ne comprends pas. J'en ai parlé avec ma femme, avec ma famille, parce que c'est la première fois que je pleure sur un terrain de football. Tout est remonté, toutes les émotions. Tout les sacrifices que nous avons fait tout au long de la saison, tous ces combats, nous en train d'essayer de tirer le groupe, et c'était maintenant entre les mains de cinq gars. Et même moi. Si j'avais dû tirer, je l'aurais fait. Je suis toujours prêt à aider. Lorsque nous gagnons, nous gagnons tous ensemble."
Vous avez 33 ans et une saison de plus. Qu'attendez-vous de l'avenir ?
"J'espère que ce ne sera pas ma dernière année à Madrid. Je fais très attention pour y être aussi longtemps que possible. Il me reste une année et j'espère avoir gagné avec mes performances que le club me propose de prolonger pour une année de plus.. ou deux ! (rires). Je donnerai toujours la priorité à Madrid. Si en fin de saison on me dit ne pas compter sur moi, je prendrai mes affaires et je chercherai une autre vie. Mais Madrid sera toujours mon premier choix."