Eduardo Camavinga, qui dispute actuellement sa première Coupe du Monde avec l'Équipe de France, a accordé un entretien à Le Parisien.
Benzema, un modèle : "Par son parcours, sa carrière, il est un modèle à suivre. Il a commencé à Lyon, son club formateur, et aujourd'hui il est le capitaine du Real Madrid, vient d'être sacré Ballon d'or et a gagné de nombreux titres, dont cinq Ligue des champions ! C'est quelqu'un de très important dans ma vie à Madrid et en équipe de France, il m'a mis très à l'aise, j'entretiens une très bonne relation avec lui."
Les conseils de Modric : "Le jour de mon anniversaire, il a tenté de me le souhaiter en français. Ce n'était pas ça, mais j'ai aimé l'intention (rires). Il m'a dit qu'il aurait pu être mon père, parce qu'on a dix-sept ans d'écart. Ça aurait été un papa jeune, mais ça arrive... Tu apprends forcément de grands joueurs comme lui, c'est important d'avoir une marque de respect pour sa carrière. Il me dit de jouer simple, de me gérer et après, quand j'en ai la possibilité, de partir avec le ballon. Il m'aide à rester calme. Chaque jour à ses côtés, j'essaye moi aussi de montrer que je suis un bon joueur."
🚨La réaction de Camavinga à sa sélection pour la Coupe du Monde 2022.🇫🇷😄 pic.twitter.com/5CSP6MinFY
— LOCO (@Loco_ST_) November 11, 2022
Deschamps comme sélectionneur : "Ce qui me vient, c'est champion du monde. Il a joué dans de grands clubs, mais c'est aussi un grand entraîneur. Ce n'est pas rien de gagner la Coupe du monde comme joueur, puis sélectionneur. Ses conseils ont encore plus de poids car on joue au même poste, il me corrige souvent dans mon orientation du corps parce que j'ai le petit défaut de venir souvent dos au jeu. Ça fait rêver d'être entraîné par une personne qui a gagné autant de titres, comme c'est inspirant d'avoir Carlo Ancelotti au Real Madrid."
Zidane et sa roulette : "La roulette, c'est quelque chose que j'ai depuis tout petit. Je faisais beaucoup la toupie dans la cour d'école, c'est pour ça que la surveillante a dit un jour à ma mère que je jouais bien au foot. Je ne faisais que ça, la roulette, ça me vient de Zidane. Je n'étais pas né quand il a gagné la Coupe du monde, c'est ça la longévité. Mon père avait les cassettes du Mondial 98, j'ai vu tous les résumés, j'étais un malade. J'ai beaucoup regardé les skills sur YouTube de Ronaldinho aussi, et même de Pogba. Depuis mon plus jeune âge, j'arrive à faire la roulette dans les deux sens, du pied droit, du pied gauche. J'utilise beaucoup la semelle, c'est plus facile pour moi."
L'importance de sa famille : "C'est l'élément fondamental. Le nom que je porte, c'est le leur. Ça représente tout pour moi, j'ai besoin d'être proche de ma famille pour être bien dans ma vie et pour garder les pieds sur terre. Mes parents m'ont appris le respect et m'ont toujours poussé à profiter de la vie. Quand il y a des moments de moins bien, c'est vers eux que je me tourne. Aujourd'hui, on vit ensemble à Madrid, ça se passe comme quand j'étais gamin, avec plus de liberté quand même parce que je grandis (rires). Mon père s'est longtemps battu pour qu'on soit naturalisés, il en a pleuré même. Le fait que ce soit moi, grâce au football, qui aie pu faire accélérer les choses et les aider à se délester de ce poids est pour moi quelque chose de magnifique."
Son goût pour la mode : "Je prends beaucoup exemple sur mon frère, Sebastiao. Mon style vestimentaire a changé. Avant, je l'avoue, je m'habillais un peu n'importe comment (rires). Aujourd'hui, je m'habille large, j'essaye d'accorder mes vêtements, que l'effet rende bien. Les deux aspects les plus importants, c'est large et coloré. Je mets de la couleur, non pas pour qu'on voie que j'existe, mais pour ne pas rester dans l'obscurité. La couleur, c'est la joie de vivre. Pour m'inspirer, je regarde beaucoup les réseaux sociaux. Parfois, je fais appel à quelqu'un qui s'occupe de me trouver des tenues, mais en général, c'est moi et mon grand frère qui choisissons. J'ai défilé pour Balenciaga. C'est une opportunité exceptionnelle, j'espère que l'occasion se reproduira. Je suis tout jeune, ce n'est que le début."
Inspirer les plus jeunes : "Je fais en sorte de donner le bon exemple à mon petit frère, Celio (7 ans). Je n'ai pas encore beaucoup d'expérience dans le football. Mais pourquoi ne pas être une source d'inspiration pour la nouvelle génération ? Les erreurs, c'est humain, j'en fais et j'en ferai toute ma vie. Mais le plus important, c'est de comprendre pourquoi on les commet. Aujourd'hui, je suis engagé dans une association, UNHCR, qui vient en aide aux réfugiés dans le monde. C'est quelque chose qui me tient à cœur. J'agis par rapport à notre vécu, à notre passé, je me dis qu'on a partagé les mêmes souffrances avec ma famille."