Après son succès face à Alavés dimanche au Bernabéu (3-0), le Real Madrid s'apprête désormais à débuter un mois charnière de sa saison. Le caractère péremptoire des échéances à venir pour les madrilènes n'est pas à prouver.
Au sortir de ce rush de huit matchs en 28 jours, les premières lignes du bilan de la saison du Real seront déjà rédigées ; les triples champions d'Europe en titre auront tout perdu, ou pourront encore tout gagner. Le résultat sera noir ou blanc, et nul ne pourra tenter de le nuancer de gris. En Ligue des Champions, un duel face à l'Ajax Amsterdam attend les Merengue en 8e de finale. Ou Solari et ses hommes parviennent à se défaire de cette équipe qui s'annonce joueuse, ou le parcours dans la compétition s'arrête brutalement.
En Liga, le 2 mars, le FC Barcelone débarquera au Santiago Bernabéu. Déjà loin de son rival catalan au classement avant un affrontement face à l'Atlético de Madrid ce samedi (16h15), le Real pourra tirer un trait définitif sur le championnat s'il ressort de ce match avec tout autre résultat qu'une victoire.
Et puis en Copa Del Rey, une double confrontation face aux Blaugrana se profile en demi-finales et le premier round de ce combat a lieu ce mercredi soir au Camp Nou (21h). Derrière la beauté de l'affiche, Santiago Solari va devoir s'arracher les cheveux pour composer l'équipe la plus à même d'obtenir un bon résultat en terre catalane. Focus sur le casse-tête à résoudre pour l'entraîneur madrilène.
Quid des latéraux ?
À gauche, Sergio Reguilón s'est installé lors des quatre dernières rencontres de Liga. Convainquant et décisif, comme dimanche où il adresse un centre parfait pour Benzema après un joli mouvement dans son couloir, l'Espagnol prouve hebdomadairement qu'il représente plus qu'une alternative à Marcelo. Le Brésilien connaît des difficultés indéniables cette saison et Solari n'hésite pas à le faire s'asseoir sur le banc des remplaçants. Toutefois, il a été titularisé en Copa del Rey lors du 8ème de finale retour contre Leganés et lors des quarts face à Girona. Entre la bonne dynamique, la jeunesse de Reguilón et l'expérience de Marcelo dans ce type de match au sommet, Solari va devoir trancher.
De l'autre côté du terrain, l'entraîneur argentin est face à un dilemme duquel on raconte que les entraîneurs "aiment avoir". Carvajal et Odriozola sont dans un bel état de forme et leurs dernières sorties l'ont prouvées. Face à Girona, Dani a cadenassé son couloir défensivement et a apporté la supériorité numérique offensivement tout au long du match, permettant à son équipe de toujours avoir une solution pour écarter à droite. Dimanche, contre Alavés, le natif de San Sebastian a livré une copie conforme à celle de son homologue, délivrant même une passe décisive à Mariano dans les derniers instants. Dans ce cas encore, l'expérience du premier pourrait être la clef du casse-tête.
La sentinelle
Devant la défense, le travail effectué par Casemiro ces dernières années ne peut pas être balayé d'un revers de main maintenant qu'un concurrent sérieux postule, lui aussi, pour une place de sentinelle, en la personne de Marcos Llorente. Malgré des premiers mois délicats cette saison, le Brésilien retrouve progressivement son niveau en 2019. Le Tank a profité d'une blessure de l'Espagnol pour retrouver sa place dans le onze et reprendre le rythme de la compétition.
Cela va sans dire que le natif de Rio est l'un des meilleurs milieux défensifs du monde depuis son retour à Madrid. Néanmoins, après avoir rongé son frein sur le banc durant près d'un an et demi, Marcos Llorente a ébloui l'Espagne et l'Europe par ses qualités physiques et techniques. Même lors des déroutes, le canterano a toujours sorti la tête de l'eau, là où ses coéquipiers coulaient. Ce choix sera d'autant plus difficile pour Solari que le joueur choisi pour débuter aura la périlleuse tâche de contrôler Lionel Messi, auteur déjà de 29 buts en 27 matchs cette saison, toutes compétitions confondues.
Bale, le débattu : énième acte
Le débat semble sans fin. Chacun forge sa propre opinion quant à la légitimité, ou non, de la titularisation de Gareth Bale. En attaque, Benzema marche sur l'eau et sera sans surprise sur le terrain au coup d'envoi. À gauche, Vinicius monte en régime match après match. Virevoltant, insouciant, sûr de ses forces, le jeune ailier devrait également débuter lors du match aller face au Barça. C'est à droite qu'existe l'incertitude. Bale a fait son retour de blessure dimanche, face à Alavés, et la prestation livrée par le Gallois n'a pas plaidé en sa faveur avant le premier chapitre des trois Clasicos à venir.
À l'inverse, Lucas Vazquez a envoyé des signaux positifs à son entraîneur en l'absence du Gallois. Buteur, travailleur, impliqué dans le repli défensif, l'Espagnol a réalisé ce qui était attendu de sa part. D'ailleurs, sa mise au repos ce week-end pourrait être perçue comme une forme d'assurance de sa présence sur la pelouse du Camp Nou. Si Solari a toutes les cartes en main, les supporters ont eux choisi leur camp, comme l'ont révélés les résultats d'un sondage effectué par AS il y a quelques jours : 54% d'entre eux souhaitent voir Gareth Bale sur le banc, contre 37% pour Vazquez.