La titularisation de Keylor Navas en Ligue des Champions hier soir donne quelques indications sur la façon dont Lopetegui souhaite répartir les rôles de ses deux gardiens cette saison.
Les gardiens de but sont des joueurs à part. À l'entraînement, ils s’entraînent à l’écart de l’effectif, passent beaucoup de temps ensemble, tout en devant assumer le fait d’être en concurrence directe pour un poste. Élu meilleur gardien du dernier Mondial, Thibaut Courtois a été recruté par le Real Madrid cet été, offrant ainsi une concurrence plus que sérieuse à Navas. Et nombreux sont ceux qui attendaient avec impatience de voir comment Julen Lopetegui allait gérer le fait d’avoir deux portiers de classe mondiale dans son effectif. La question revient sans cesse en conférence de presse, mais le technicien refuse toujours de laisser filtrer ses intentions.
Jusqu’à maintenant, Lopetegui a réparti les titularisations comme suit : 4 rencontres pour Keylor, et 2 pour Thibaut Courtois. Mais ce qu’il a le plus réparti restent les éloges : "Quelle que soit la décision que nous prendrons, nous aurons toujours une solution magnifique", affirmait-il il y a quelques jours encore. Si on pouvait espérer une décision définitive du technicien basque, il n'en est toujours rien. En d'autres termes, le coach madrilène semble faire ses choix au jour le jour, en fonction des motifs qu’il estime opportuns.
Vers la formule Ancelotti ?
Durant la trêve internationale, dans l’émission El Larguero, Julen s’était une nouvelle fois montré évasif : "J’ai une idée en tête, mais nous ne la rendrons pas publique", avouait-il. Malgré son absence de prise de position officielle, le technicien basque a tout de même livré une esquisse de réponse hier soir. En titularisant Keylor en Ligue des Champions, ce qui n'était plus arrivé depuis deux matchs, l’entraîneur merengue semble se diriger vers la même formule qu’avait employé un certain Carlo Ancelotti, à l'époque où Casillas et Diego Lopez étaient à sa disposition : un gardien joue la Coupe d’Espagne et la Ligue des Champions, et l’autre la Liga. Reste à savoir si Keylor sera titularisé lors du premier match de Coupe d’Espagne.
Navas ne lâchera rien
Pour son 37ème match européen avec le Real Madrid, contre l’AS Rome hier soir, le Costaricien a été impeccable sur sa ligne, impérial dans les airs, et a même dégagé un peu d'assurance dans son jeu au pied, ce qui n'est pas si commun. Hier, Navas a réalisé deux parades de grandes classes contre Under et Kolarov. Après celle contre ce dernier, Ramos lui a donné deux coups sur la poitrine en signe de reconnaissance. Preuve, s’il en fallait, que le vestiaire a toujours une pleine confiance en Keylor. On efface pas trois Ligues des Champions comme ça. Une chose est certaine : Navas va se battre avec acharnement pour la place de titulaire.
En dépit du fait que Lopetegui se dirige vers la 'formule Ancelotti', quelques interrogations subsistent. Qui titularisera-t-il lors des rencontres cruciales ? Restera-t-il fidèle à ladite formule ? Lopetegui, lui, semble savoir où il va : "Tout est plus naturel que ce que vous dites. Nous nous disons les choses avec normalité et honnêteté. Il n’y a aucun problème".
Le quotidien AS, dans ses colonnes du jour, souligne le fait que Casillas a connu la même situation que Navas en 2014, et que cela l’avait tout de même amené à soulever la Décima et la Coupe d’Espagne cette année là. Alors que certains seraient tentés de considérer les futures décisions de Lopetegui comme d’authentiques manipulation de 'Rubik’s Cube', d’autres ont une perception de la situation toute autre. Jorge Valdano, par exemple, a affirmé que "la moitié de l’humanité aimerait avoir le 'problème' de Lopetegui".
Il est incontestable qu'un club comme le Real Madrid, compte tenu du nombre important de match qu’il joue dans la saison, se doit d’avoir deux gardiens de haut niveau. Mais quel club pourrait se vanter d'en avoir deux d'une telle qualité ? Aucun. Le casse-tête est de taille pour Lopetegui, mais arrivera un moment où l'Espagnol ne pourra plus éluder la question. On saura alors qui, de Navas ou Courtois, est le véritable numéro 1. Comme lors du prochain Clasico par exemple...