Rodri (26 ans) s’apprête à disputer la finale de la Ligue des Champions avec Manchester City. Le milieu de terrain espagnol a accordé une interview à AS.
Vous voyez-vous soulever la Ligue des Champions ?
C'est un rêve, évidemment, mais je n'y pense pas beaucoup, comme à chaque fois que nous sommes confrontés à la possibilité de gagner un autre titre. Je pense à comment va être le match, à l'envie d'y jouer… J'espère que ça se passera bien. Avec un peu de chance.
Contre Madrid, vous étiez un vrai mur, le meilleur joueur sur les deux matchs.
J'avais beaucoup de doutes sur la façon dont j'allais y arriver sur le plan physique. Cette année a été très exigeante pour moi en termes de charge de minutes. Maintenant, cependant, c'est le moment où je me sens mieux. Je suis content de mon travail de récupération, du niveau collectif, de ce que j'ai ressenti sur le terrain aussi bien à l'aller qu'au retour. L'équipe a montré un bon niveau.
Aviez-vous besoin de frapper un grand coup comme lors des demi-finales contre le Real ?
Oui, dans le football où nous vivons, les grands joueurs doivent se montrer dans les grands moments. J'ai vu ça chez les références auxquelles je veux ressembler. Si je veux aspirer à être un grand joueur un jour, je sais que je dois apparaître dans ce genre de moments. Parfois, c'est un peu injuste de faire beaucoup de bonnes choses dans la saison et pas les jours clés, mais ces matchs sont très importants. Je l'ai appris au fil des ans.
Guardiola a dit de vous qu'il n'aurait pas été possible d'aller aussi loin sans votre contribution, il vous a même placé au-dessus de Haaland...
Imaginez… Être reconnu pour ton travail en général, c'est déjà incroyable, mais l'être par ton coach, qui vit avec toi au quotidien et sait ce que tu as fait, me remplit de fierté. Mais j’en veux plus. Je veux continuer à grandir. Je considère que je suis encore très jeune, même si on voit des gens comme Haaland, à 22 ans, et...
Améliorer le niveau de jeu du match contre Madrid sera difficile…
Ce jour-là, nous avons joué avec beaucoup de sentiments. Pas seulement à cause de leur supériorité footballistique, mais aussi à cause de ce qui s'était passé contre eux l'autre fois. Mon sentiment est que nous ne leur avons pas donné la moitié... même pas la moitié. Rien ! C'était le jour où il ne fallait pas se priver ne serait-ce que d'une course. Tout est sorti. Et quand on met autant d'enthousiasme, et avec notre football, on est une équipe très difficile à battre.
La première mi-temps a été particulièrement formidable, non ?
La première période on était un vrai ouragan : émotionnel, football, occasions. Même si je me souviens que les trois ou quatre premiers n'entraient pas : une main du gardien, ne autre là-bas... Les choses commencent à vous passer par la tête et vous vous demandez : "Encore ?". Mais l'équipe a continué encore et encore et a été récompensée. A la fin du match on s'est dit : "Ça y est, c'est fait !"
Un poids a-t-il été enlevé de vos épaules ?
C'est toujours beaucoup d'atteindre la finale et de vaincre une demi-finale aller-retour, mais venant d'où on vient, et jouer contre la meilleure équipe de la compétition ces dernières années... c'était impressionnant.
Avez-vous revu le match ?
Je ne me souviens pas, probablement, oui. Celui que je ne voulais pas revoir, c'était celui de l'an dernier au Bernabéu. Parfois, à cause de la façon dont les choses se passent, je n'ai pas envie de les revoir.
Comment abordent-ils la finale ?
Eh bien, heureux de la façon dont tout se passe dans cette partie de la saison. Aussi pour le dernier titre obtenu. Et pendant la semaine, avec le plus grand enthousiasme car on a vraiment envie de jouer la finale.
Êtes-vous obsédé par le triplé ?
Ce serait beau et ce serait historique. En Angleterre, seul United, notre rivale de la ville, a pu y parvenir. Il ne s'agit pas seulement de gagner une Ligue des champions, un triplé, c'est impressionnant. Allons-y étape par étape. Il nous reste ce dernier titre pour lequel nous nous sommes beaucoup battus. Nous sommes arrivés au meilleur moment. Cette année, nous avons changé certaines choses dans la façon de jouer. Des personnalités importantes sont arrivées dans l'équipe et nous avons dû nous ajuster. Le niveau était là, mais pas tant la régularité des résultats. Nous avons réussi à être très solides, tant en défense qu'en attaque.
C'est préjudiciable d'être favori ?
Nous n'avons jamais gagné la Ligue des champions et c'est la deuxième fois que nous atteignons la finale. La finale est remportée par celui qui fait le mieux les choses.
Comment est Haaland ?
Pour commencer, il a 22 ans, ce qu'on oublie parfois, et ses soucis sont ceux d'un garçon de 22 ans. Mais c'est hyper normal. Il a la capacité naturelle, mentale et physique d'être toujours bien. Cela lui permet de garder son sang-froid sur le terrain. Et c'est aussi un gagnant, quelqu'un de très agressif dans le jeu avec ses 'j'y vais', 'je reviens', 'je plante'… Ça me rappelle un peu ce qu'on a vécu avec Cristiano et Messi . Cette faim : "Je veux un autre but, et un autre, et un autre." Avoir des joueurs comme ça, c'est impressionnant.