Le père de Mesut Özil est revenu sur son départ du Real Madrid et déplore la rupture entre son fils et la sélection allemande.
Mustafa Özil, le père de Mesut Özil, a exprimé sa déception quant à la façon dont la carrière de son fils a tourné. Dans des déclarations au journal allemand Sport Bild, Mustafa a évoqué la rupture de Mesut, aujourd'hui retraité, avec l'équipe nationale allemande après son élimination en phase de groupes de la Coupe du monde 2018.
Une photo de l'ancien joueur aux côtés du président turc Recep Tayyip Erdogan, considéré en Allemagne comme un autocrate au cœur froid, a déclenché une vague de critiques à l'encontre de Mesut et le milieu de terrain n'a pas réfléchi à deux fois : il a renoncé à la Mannschaft pour "manque de respect et racisme".
Cinq ans plus tard, son père rejette la faute sur son agent : "Mesut était conseillé par Erkut Sögüt à l'époque. Je me demande comment une telle chose a pu être autorisée. Mesut a été élu cinq fois joueur international de l'année par les supporters. Il a reçu le Bambi (prix décerné par la société allemande Hubert Burda Media) pour son intégration réussie. Ce sont de grands honneurs, une grande reconnaissance de son parcours. Et puis un tel adieu ? Cela n'aurait jamais dû arriver. En tant qu'agent, il faut agir différemment, car il a une responsabilité envers son joueur".
Mesut Ozil, l'un de ceux grâce à qui je regarde du foot aujourd'hui. 🇩🇪
Il a marqué des buts exceptionnels, des passes venues d'ailleurs mais alors celui-ci face à Ludogorets.. 😳 pic.twitter.com/lqie60nvjc
— Francysco (@Franc_Ysco) July 20, 2023
Le père de Mesut a ajouté : "On peut mettre fin à quelque chose, mais toujours avec élégance et en laissant la porte ouverte. J'aurais invité les journalistes à une conférence de presse en direct et je les aurais quittés comme il se doit, pas via Twitter. À quoi bon ? Mesut était influencé par son environnement. Ce n'était pas bon pour lui. On ne peut pas dire que l'Allemagne est xénophobe, que le pays où il est né ne lui a pas donné sa chance. Ces déclarations ne viennent pas de lui, ce n'est pas lui. Honnêtement, j'ai le sentiment qu'on a profité de mon fils".
"Le Real n’avait jamais gagné autant d’argent qu’avec Özil"
Il a également évoqué son départ du Real Madrid. "Quand il a été clair que Mesut quitterait le Real Madrid, il n'y avait que deux clubs avec lesquels nous avons entamé des négociations concrètes : Arsenal et le Paris Saint-Germain. La carrière de Mesut s'est très bien déroulée jusqu'en 2018, date de la fin de son contrat avec Arsenal. Il a rejoint l'Angleterre en 2013 en tant que footballeur allemand le plus cher de l'histoire à l'époque. Le manager Arsène Wenger avait reconstruit l'équipe spécialement pour Mesut, en adaptant le style de jeu à ses besoins. À l'époque, Madrid n'avait jamais gagné autant d'argent avec un joueur qu'avec Mesut. À cela s'ajoutait le gros contrat publicitaire avec Adidas. On ne pouvait pas rêver mieux", se souvient-il.
Le père de l'un des grands talents du football européen n'a cependant pas perdu espoir de voir son fils se réconcilier avec le pays qui l'a vu naître. "Mon plus grand souhait serait qu'il travaille un jour pour la DFB (Fédération allemande de football), par exemple dans le management, comme consultant ou dans l'intégration des étrangers. Car pour moi, Mesut est toujours synonyme d'intégration réussie, si on fait abstraction de sa retraite de l'équipe nationale en 2018", conclut-il, avant de prendre pour exemple le milieu de terrain Ilkay Gündogan.
"L’exemple de Gündogan montre que les choses peuvent être faites différemment. Que les problèmes peuvent être résolus différemment. Il est également apparu sur la photo avec le président turc Recep Tayyip Erdogan en 2018. Les critiques ont été énormes. Et aujourd'hui, il est capitaine de l'équipe nationale allemande. Parce qu'il a un bon environnement autour de lui et qu'il a été bien conseillé".