Le défenseur du Real Madrid Ferland Mendy a accordé une grande interview à l'UEFA. Le Français revient sur son parcours atypique.
Ferland, on pourrait vraiment faire un film à votre sujet, non ?
Oui c'est vrai, c'est une bonne histoire. Ça été compliqué dans une période dans ma jeunesse, mais je m'en suis bien sorti.
Cette blessure, c'est un truc de fou, surtout à 14 ans...
Oui, à cet âge-là c'est sûr qu'on ne s'y attend pas, j'ai eu une arthrite à la hanche, dû à une une infection. J'ai dû me faire opérer, je suis resté longtemps à l'hôpital, j'étais sous plâtre pendant deux trois mois. Le docteur est venu me voir pour me dire que le football c'était fini. On parlait même d'amputation à un moment donné. Je suis resté en fauteuil roulant pendant un certain temps, ensuite j'ai dû réapprendre à marcher. En sortant du fauteuil, je n'avais plus de jus dans les jambes.
Et toi tu t'es toujours dis que tu allais revenir ?
Oui, la plupart des gens pensaient que ça n'allait pas être possible. Je me suis toujours dit que le football ce n'était pas fini. J'ai réappris à marcher et j'ai joué avec des douleurs à la hanche pendant un an, un an et demi quand j'ai repris en section amateur avec le PSG. Le club ne savait pas s'il voulait me reprendre au centre, alors j'ai préféré partir au FC Mantois.
Ce passage au FC Mantois, il a été bénéfique au final...
Oui, extrêmement. J'ai pu reprendre au même niveau que l'année d'avant avec le PSG. Juste après, ça m'a ouvert une porte pour partir au Havre et continuer là-bas. J’ai fait un test au Havre, ça c'est bien passé. Ils m'ont proposé un stage, j'ai fait mes quatre ans au Havre, et la dernière année j'ai pu commencer en pro. Ma deuxième année en pro, j'ai joué toute la saison et je suis parti après. Je ressentais encore un peu ces douleurs, mais je faisais abstraction. J'ai toujours forcé, et au final c'est passé.
Ensuite, tu as pris la direction de Lyon, et la Ligue 1...
À Lyon, ça c'est très bien passé. Au début, je venais de Ligue 2, je jouais pas trop. J'ai fait six mois sur le banc, puis j'ai pu un peu plus joué lors de la deuxième partie de saison. La deuxième année, j'ai joué toute la saison. On avait une bonne équipe, on a pu se qualifier pour la Ligue des Champions. C'était un bon passage, je suis toujours leurs matchs, je suis derrière l'OL.
Et puis il y a l'Espagne. Tu arrives dans un vestiaire incroyable, un vestiaire de stars...
Au début on rentre on se fait petit, puis on fait des connaissances. On sait comment ça se passe dans ce genre de vestiaires. C'est complètement fou, c'est vrai, je suis passé de peut-être arrêter le football à atterrir au Real.
Maintenant, tu es titulaire indiscutable en Champions League...
C'est vrai que c'est allé vite, mais je ne dirais pas titulaire indiscutable. Je joue plus souvent, je prends simplement les matchs qu'on me donne.
Tu es déjà champion d'Espagne, bientôt champion d'Europe ?
Je l'espère ! Honnêtement, ça serait bien. (rires)
Parles-nous de cet adversaire, l'Atalanta...
Méfiance... Ils ne sont pas arrivés là pour rien, c'est une équipe qui joue et qui marque beaucoup de buts. On sait que ça va être un match compliqué.
Le plus dur, c'est de réapprendre à marcher à 14 ans ou de porter aujourd'hui le maillot au Real ?
Honnêtement, c'est de jouer au Real. La pression elle est plus importante. Quand tu essayes de remarcher, tu sais que tu n'as rien à perdre !