Arrivée à l'âge de 16 ans au Real Madrid, Martin Odegaard a finalement dû s'envoler en Angleterre pour trouver sa place dans une écurie européenne. Le Norvégien brille désormais à Arsenal et il a passé en revue son parcours à travers une lette publiée dans The Players Tribune.
Le casting pour le recruter à l'époque : "Mon papa gérait tout ça, avec tous les clubs et il y en avait beaucoup. Nous sommes allés au Bayern, à Dortmund, Manchester United, Liverpool, Madrid, Arsenal également. Ils nous faisaient voyager en jet privé et faisaient en sorte que l'on se sente spéciaux. J'étais proche de choisir Arsenal. Quand je suis allé là-bas, j'ai pu m'entraîner et j'ai connu Arsène Wenger. Il nous a emmenés diner avec mon papa. Ce fut génial, mais aussi étrange. C'est Arsène Wenger."
Son choix : "J'en ai beaucoup parlé avec mon papa et le reste de ma famille. Mais au final, Madrid, c'est Madrid. Ils étaient vainqueurs de la Ligue des Champions avec les meilleurs joueurs du monde. J'aimais Isco en plus de ça, il était si doux avec la balle. Mais le vrai facteur déterminant c'était l'offre du Real Madrid. Ils avaient une équipe B où je pouvais jouer immédiatement à un niveau compétitif. Et puis son entraîneur (du Castilla) ? C'était Zinédine Zidane."
Martin Ødegaard - 2022/23 so far pic.twitter.com/UHjoFbdb0w
— 🫵🏽 (@idoxvi) January 28, 2023
Sa présentation : "Ils ont envoyé un avion pour nous amener à Madrid le lendemain matin. Très tôt. J'étais encore à moitié endormi, je n'avais pas eu le temps de me doucher. J'ai pris les vêtements que j'avais sous la main et d'autres dans mon sac. J'imaginais qu'une fois à l'hôtel, je pourrais me changer, me doucher et me préparer. Et tu sais quoi ? Je me suis assis à côté de la légende Emilio Butragueño et ils m'ont présenté devant tout le monde. Je sais que tu as vu la photo. Ça a été le jour le plus long de ma vie, les images ont fait le tour du monde. C'est ce que ça suppose quand on est joueur du Real Madrid."
Le vestiaire du Real : "C'était surréaliste. Je n'avais pas l'âge de conduire alors mon père m'emmenait pour jouer avec Isco, Ronaldo, Ramos, Modric, Bale et Benzema... comme si j'allais à l'école. Mais tout le monde a été aimable avec moi et certains parlaient anglais (Kroos, Modric, Ronaldo). Ils ont beaucoup pris soin de moi au début."
Les critiques : "Je ne m'entraînais pas régulièrement avec le Castilla alors je n'ai pas trouvé cette connexion. En équipe première, je n'étais qu'un enfant qui venait s'entraîner. Je n'ai pas participé aux matchs. Je me suis senti un peu bizarre. Je n'étais pas très confiant au début, j'avais peur de commettre des erreurs et je ne jouais pas vraiment mon jeu. La presse m'a persécuté pour ne pas répondre immédiatement aux attentes. J'étais une cible facile. Si vous me connaissez réellement, vous savez que je souris énormément, mais je pense que mon visage a l'air parfois plus grincheux de l'extérieur. Ça leur a facilité les choses pour écrire sur la façon dont je m'adaptais. Peut-être que si j'avais été Espagnol, ils m'auraient accordé un peu plus de temps. Honnêtement, je ne sais pas. Il n'y a pas de juste milieu dans le football moderne : tu es la meilleure recrue de l'histoire, ou une merde."
Son retour à Madrid : "J'avais une bonne connexion avec Zidane depuis son passage au Castilla. Il prenait soin de moi alors je voulais croire que ça fonctionnerait cette fois-ci. Puis j'ai eu le Covid. J'étais titulaire les premiers matchs de la saison 2020-21 mais je n'avais pas totalement récupéré. Je n'ai pas joué à mon meilleur niveau et je n'ai plus eu d'autres opportunités après ça. Je regardais la Real Sociedad pendant ce temps-là et je m'imaginais bien là-bas. Je ne peux que remercier le Real pour avoir parié sur moi à mes 16 ans. Nous avions tous de bonnes intentions et ce n'est la faute de personne, mais j'avais besoin de trouver un lieu où m'établir. J'ai trouvé Londres."