Raphael Varane sera de retour ce soir au stade Bollaert de Lens, le club de ses débuts, pour un match amical entre la France et la Côte d'Ivoire. Le défenseur du Real Madrid a livré une interview au Figaro à cette occasion.
Les Bleus évoluent à Lens ce soir. Vous avez été formé au club, vous rendez-vous compte du chemin parcouru à seulement 23 ans ?
"Pour être franc avec vous, je ne réalise pas totalement ce qu’il m’arrive et ce que je fais au quotidien avec le Real Madrid ou l’équipe de France. Ce match à Lens est une belle façon de me rappeler ce que j’ai fait depuis que je suis parti d’ici en 2011."
Avez-vous réservé tout le stade Bollaert ?
"Vous plaisantez, mais il y aura beaucoup de monde pour venir me voir. Je n’ai jamais reçu autant de demandes de places de la part de ma famille ou de mes amis. C’est un joli cadeau d’évoluer devant mes proches et un réel bonheur de retourner là-bas. Le Nord est une région attachante."
Êtes-vous dans les temps de passage de votre plan de carrière ?
"Mais je suis largement en avance ! Quand j’ai intégré le centre de formation à Lens, je me disais : 'Si je deviens footballeur professionnel à 19 ans, ce sera génial'. Et au final, à cet âge, je débutais déjà ma deuxième saison à Madrid. Ce que je peux dire sur mon début de carrière, c’est que tout est allé très vite, très tôt. Tant mieux. Ça permet de grandir et d’être mature très jeune. Je le vois comme un vrai plus dans ma vie de footballeur et d’homme."
Avez-vous progressé en tant que joueur ?
"Je suis de plus en plus complet. J’ai ajouté un peu de peps, de niaque dans mon jeu. C’est vrai que la mauvaise expérience que j’ai eue cet été (son absence à l’Euro) m’a reboostée."
Quelle relation entretenez-vous avec Zinédine Zidane à Madrid ?
"C’est un immense personnage. On échange beaucoup et il attend de moi que je progresse encore. Cela me va très bien, car je suis un vrai perfectionniste. J’aime travailler sur tous les points que je peux améliorer. Là-dessus, on se retrouve. Il m’encourage et me pousse à prendre mes responsabilités."
Avez-vous discuté en début de saison ?
"Oui, on a mis les choses à plat. Je souhaitais voir comment on envisageait les choses et quels étaient les objectifs futurs."
Le voyez-vous sélectionneur des Bleus à l’avenir ?
"Pourquoi pas. C’est un jeune entraîneur, qui évolue à Madrid, a déjà remporté la Ligue des champions. Il en est capable."
À 23 ans, vous évoluez dans l’un des plus grands clubs du monde, votre palmarès est déjà garni (Liga, Ligue des champions). De quoi rêvez-vous ?
"Je veux continuer à être titulaire à Madrid. C’est un objectif sur la durée. En équipe de France, même chose. Je souhaite avoir du temps de jeu et gagner des titres. Quand on remporte des compétitions, croyez-moi, on en veut toujours plus. Que ce soit avec le Real ou les Bleus."
Vous voyez-vous jusqu’à la fin de votre carrière au Real Madrid ?
"Pourquoi pas. Le foot va très vite. Mais aujourd’hui, je vous dis oui."
Et si le PSG venait sonner à la porte…
"(Rires) Pourquoi le PSG ?"
Un club français ambitieux et qui souhaitait vous recruter déjà avant que vous ne choisissiez le Real…
"Il n’y a pas de raison. Je vous le répète, je suis très bien à Madrid. Après, dans une carrière de footballeur, c’est difficile de prédire ce qu’il va se passer. Sur ce sujet, c’est ma position actuelle."
Quand vous lisez les propos de François Hollande sur les footballeurs qui devraient « se muscler le cerveau », quelle est votre réaction ?
"Ma première réaction, c’est : ' Pourquoi le président de la République parle de ça ? ' Je n’ai pas compris. Pour moi, c’était inutile. Voilà comment j’ai réagi."
source : Le Figaro