Rarement, le mercato hivernal qui s’annonce n’a été autant attendu par les fans du Real. Pourquoi ? Car, pour la première fois depuis des années, le club connaît des résultats en dents de scie et affiche des lacunes dans le jeu qui l’oblige quasiment à sortir le chéquier.
Les retours de prêt et les arrivées de Ceballos et Theo Hernandez n’ont pas comblé les absences de Pepe, James Rodriguez et Morata. L’équipe a clairement baissé en qualité en misant sur la jeunesse prometteuse (Vallejo, Llorente ou Mayoral). Et ça, la Casa Blanca, plus grand club du monde, ne peut pas se le permettre. Alors il doit recruter. Zidane lui-même, après avoir plutôt protégé son groupe, a changé de discours en conférence de presse, confirmant l’arrivée de renforts. Beaucoup de noms circulent à l’approche de l’ouverture du marché. On parle par exemple de l’avant-centre de l’Inter de Milan, Mauro Icardi. Une seule chose est quasi-certaine : le jeune gardien international espagnol de l’Athletic Bilbao Kepa va rejoindre le club merengue en janvier, contre un chèque de 25 millions d’euros.
Mais avant de se demander qui va rejoindre le club, peut-être faudrait-il se poser la question des moyens financiers. De combien le Real dispose pour recruter ? Quels joueurs peut-on envisager en fonction de cette somme ? Florentino Perez, c’est sûr, a un plan. Il faut se souvenir que c’est lui qui a créé la manière moderne de gérer un club de foot, avec la constitution des galactiques au début des années 2000. Il fait partie de ces acteurs du sport ayant une vision de ce que peut devenir leur discipline, comme le coureur automobile Nikki Lauda ou le joueur de poker Bertrand « ElkY » Grospellier.
Alors, quelles sont les informations financières ? Le rapport annuel du club apporte de précieuses informations. Si le Real est le club du monde qui dégage le plus de revenus, estimés à 800 millions de dollars, sa marge de profit s’érode, passant de 36 à 25 millions d’euros en un an. On peut ainsi supposer que les deux mastodontes du football ibérique, le Real et le Barça, vivent au-dessus de leurs moyens. L’équilibre semble être trouvé grâce aux gros transferts, comme celui de Neymar au PSG pour les Catalans ou celui de Morata à Chelsea pour les Madrilènes. Point positif, assez rare à ce niveau : le club n’a pas de dettes. Il dispose d’une trésorerie de 178 millions d’euros. Donc, en termes de fair-play financier (règlement d’équilibre financiers des clubs professionnels mis en place par l’UEFA), les Madrilènes partent à +178 millions sur le marché. En sachant qu’il en faudra un peu plus pour combler le train de vie princier des Merengues. Une somme de 150 millions à investir semble donc raisonnable. Sachant qu’un joueur offensif est demandé, Robert Lewandowski, avant-centre du Bayern estimé à 90 millions d’euros et Hazard, le feu follet belge de Chelsea, qui partirait lui contre 120, sont dans les cordes des Madrilènes. Les deux semblent cependant difficiles à déloger cet hiver.
Florentino Perez, l’insatiable ambitieux, vient d’annoncer que Neymar l’a toujours intéressé. Son recrutement, estimé à 250 millions, ne semble pas dans les cordes de la Casa Blanca selon le rapport annuel. À moins qu’il n’actionne le levier de la dette, ce qu’avait fait le visionnaire pour constituer son équipe de galactiques, à l’aube des années 2000. Et si c’était pour cela que le club n’a pas contracté de dette ? Réponse au plus tard l’été prochain. Il a en effet annoncé que c’est à ce moment que les efforts seront faits, pour le plus grand bonheur des aficionados.