Arrivé au cours du dernier mercato estival pour remplacer Zidane, parti de Madrid après un troisième triomphe consécutif en C1, Julen Lopetegui vit mal ses débuts sur le banc du Real.
Remplacer Zinedine Zidane et composer sans le meilleur buteur de l'histoire du club, ne pouvait être facile pour personne. Mais ce n'est pas non plus le seul alibi suffisant pour expliquer cette incroyable baisse de régime, ces débuts insidieux et ces chiffres catastrophiques pour un Madrid régulièrement appelé à tout gagner à la fin de saison.
Les choses n'étaient pas censées se passer sans encombres, ça, l'ancien sélectionneur de la Roja en a avait certainement conscience. Hériter d'une équipe qui a littéralement dominé la sphère européenne au cours de ces cinq dernières années, constituait en réalité un énorme défi, une motivation en même temps. Ce Real se devait de continuer à gagner, même après le changement d'hommes à sa tête et de leader de son jeu.
Bientôt 130 jours que Julen Lopetegui prenait les rênes d'un Real en pleine agitation. Entre le départ de Ronaldo, les rumeurs sur la signature de Modric à l'Inter et le tourment causé par Kovacic, Madrid avait besoin de respirer un nouvel air. Ce nouvel air, c'est bien le technicien espagnol passé par le FC Porto qui était susceptible de l'amener.
Ses premiers mois au Real sont pourtant plus décevants qu'on aurait pu l'imaginer. L'équipe de Lopetegui est indubitablement en perte de vitesse. Quatre matchs de suite sans victoire, quatre défaites en onze rencontres. Par comparaison, Zidane a dû attendre son 58ème match à la tête du Real avant d'enregistrer sa quatrième défaite. Le Portugais Mourinho et l'Italien Ancelotti ont, tous deux, attendu 46 matchs pour compter autant de défaites que Lopetegui en 11 sorties officielles.
Pire encore, Madrid a arrêté de marquer depuis la réception de l'Espanyol Barcelone le 22 septembre dernier. Ce soir-là, l'armée blanche s'imposait difficilement, grâce à un but de Asensio, qui d'ailleurs avait eu besoin du VAR pour sa validation. Ce n'était qu'un signe annonciateur. Car depuis lors, les triples Champions d'Europe ont mystérieusement beaucoup perdu, en solidité, en intensité et bien sûr en efficacité.
Aucun but marqué en 409 minutes, tout proche de la pire série de l'histoire du Real (496). Des statistiques, qui en si peu de temps, effacent d'un revers de main la bonne entame de saison réalisée par les Merengues. Tout le monde les avaient sentis plus collectifs, plus adroits, plus engagés au cours du premier mois de la Liga. Trois belles victoires (Getafe, Girone et Leganés), avant l'accroc à San Mamés. Le Real allait alors plutôt bien !
Un coach sur siège éjectable
Ce n'est pas aujourd'hui qu'on doit le rappeler, Madrid entretient une indémontable inimitié avec les mauvais résultats. Ce manque de proximité date de plus d'un demi-siècle. Depuis que le club a appris à gagner et est devenu le meilleur qui existe sur la planète, certaines choses sont admises, d'autres non. Le Real, c'est ce club qui s'interdit de perdre constamment les matchs, quelqu'en soient les raisons. Une saison blanche est un véritable scandale pour les supporters comme les dirigeants. Pour éviter le ridicule à l'heure du bilan, les hommes choisis (joueurs et entraîneurs) pour mener à bien le projet madrilène, sont tenus d'être à sa hauteur. La règle est la même pour tous, et irrévocable.
Raison pour laquelle les résultats qu'enregistre l'équipe actuellement risque de faire tomber les têtes. Lopetegui est le premier concerné. Le technicien doit vite trouver des solutions aux maux qui rongent son groupe, et cela dès cette trêve internationale. À la rentrée, le Real devra absolument présenter un nouveau visage, celui de toujours. Sans ça, l'Espagnol se rapprochera davantage de la porte de sortie. Marca a même annoncé que la direction madrilène attendait le résultat du prochain clasico pour prendre une décision...